Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

intestin (suite)

• Hémicolectomie droite. Elle réalise l’ablation de la partie terminale du grêle, de tout le côlon droit, jusqu’au tiers gauche du transverse, avec résection du péritoine correspondant (fin du mésentère, mésocôlon ascendant, mésocôlon transverse), après ligature à leur origine des artères iléo-cæco-colique et colique supérieure droite : cette exérèse large est imposée par la distribution vasculaire et lymphatique du côlon droit. La continuité intestinale est rétablie immédiatement par une anastomose iléo-transverse, termino-terminale de préférence.

Cette opération s’applique aux cancers du côlon droit.

• Hémicolectomie gauche. Elle réalise, par analogie avec le côté droit, l’ablation du côlon gauche depuis le tiers gauche du transverse jusqu’à la charnière recto-sigmoïdienne, avec les mésos correspondants, et la ligature à l’origine de l’artère mésentérique inférieure. La continuité intestinale est rétablie par anastomose transverso-rectale.

• Résection recto-sigmoïdienne, ou sigmoïdectomie. C’est une exérèse beaucoup moins étendue, puisqu’elle n’enlève que l’anse sigmoïdienne mobile et le mésosigmoïde, avec ligature de l’artère mésentérique inférieure sous l’origine de l’artère colique supérieure gauche. Cette colectomie segmentaire, techniquement plus simple, comporte une exérèse lymphoganglionnaire moins large. Elle s’adresse aux cancers du sigmoïde.

• Colectomie totale. Elle s’adresse à certaines affections (colite hémorragique) localisées à tout le côlon, mais préservant le rectum. Elle se termine par une anastomose iléo-rectale (intestin grêle-rectum).

• Recto-colectomie totale. Elle est indiquée dans certaines recto-colites hémorragiques ou devant une polypose généralisée. Elle se termine par une iléostomie définitive (anus artificiel sur le grêle).

• Anus contre nature, anus artificiel, colostomie. Cette intervention consiste à aboucher à la paroi abdominale un segment du côlon pour évacuer le contenu de l’intestin.

Cette communication directe peut s’établir sur n’importe quelle portion du côlon (anus iliaque gauche le plus souvent, mais aussi anus transverse, anus sur le côlon droit, ou cæcostomie). [V. anus.]

• Plastie colique. Un segment colique peut être utilisé pour rétablir la continuité digestive, après exérèse œsophagienne partielle ou totale.

Ph. de L.

Ph. de L.

➙ Amibiase / Anus / Appendice vermiculaire / Bile / Cancer / Choléra / Diarrhée / Digestion / Estomac / Pancréas / Typhoïde.

 G. Albot, F. Poilleux et coll., Intestin grêle. Côlon. Rectum (Masson, 1956). / E. Cherigié, P. Hillemand, C. Proux et R. Bourdon, l’Intestin grêle normal et pathologique (Expansion scientifique fr., 1957), / P. Hillemand, J. Loygue et A. Bensaude, Traitement des maladies chroniques de l’intestin grêle, du côlon, du rectum et de l’anus (Doin, 1961). / T. H. Wilson, Intestinal Absorption (Philadelphie, 1962). / T. W. Sheehy et M. H. Floch, The Small Intestine, its Function and Diseases (New York, 1964). / M. Roux et coll., Chirurgie de l’intestin grêle et du mésentère (Masson, 1967).

Invalides (hôtel et Institution nationale des)



L’hôtel des Invalides

L’hôtel des Invalides a été construit pour abriter l’institution militaire fondée par Louis XIV en 1670 pour le logement et l’entretien des officiers et soldats « estropiés ou vieillis au service et hors d’âge ». Il demeure l’un des monuments parisiens du xviie s. le mieux conservés.

Commencé en 1670 sur les plans de l’architecte Libéral Bruant (1635-1697), il a été achevé par J. H.-Mansart* et Robert de Cotte*. Son ornementation est due aux plus grands artistes de l’époque : François Girardon (1628-1715), Noël Coypel*, Nicolas et Guillaume Coustou* et Antoine Coysevox (1640-1720). La façade de l’hôtel s’étend sur une largeur de 196 m. Formée d’un bâtiment à trois étages, elle est coupée par une corniche au-dessus de laquelle se trouve l’effigie du roi Louis XIV à cheval, en costume romain. Elle s’ouvre sur une cour centrale, la cour d’honneur, qui est entourée de bâtiments à galeries couvertes et flanquée de cours plus petites. Au fond de la cour d’honneur se situe l’église dite « des Soldats », et derrière elle l’église « royale », au-dessus de laquelle se dresse majestueusement le dôme aux trophées d’or. Celui-ci tient une place tout aussi remarquable dans l’architecture classique française que dans la série des monuments construits en tout autre temps et tout autre lieu sur le même parti architectural. À l’origine, le dôme et l’église n’étaient qu’un seul édifice à deux chœurs opposés, correspondant à deux autels adossés. L’ensemble, qui est l’œuvre de Mansart, a été consacré à la Sainte-Trinité par le cardinal de Noailles en 1705 et dédié à Saint Louis. La flèche, de 110 m de hauteur, fut jusqu’à l’époque contemporaine l’un des monuments les plus élevés de Paris. Sous sa coupole reposent, en un grand sarcophage de porphyre taillé d’un seul bloc, les restes de l’empereur Napoléon, au centre d’une crypte conçue par l’architecte Louis Visconti (1791-1853) et inaugurée le 2 décembre 1861. Près du tombeau de l’Empereur repose son fils, le duc de Reichstadt, dont le corps a été rendu à la France en 1940. Autour du tombeau de Napoléon se trouvent ceux de ses frères Joseph et Jérôme Bonaparte, de Turenne*, de Vauban, de Foch et de Lyautey, ainsi qu’une urne contenant le cœur de La Tour d’Auvergne.

D’autre part, l’hôtel des Invalides étant devenu une sorte de « panthéon » des gestes militaires françaises, de nombreux maréchaux ou officiers généraux ayant commandé en chef ont été inhumés dans le caveau des gouverneurs. Parmi eux, on citera les maréchaux Bessières, Oudinot, Moncey, Bugeaud, Canrobert, Mac-Mahon..., seize grands chefs de la Première Guerre mondiale (dont les maréchaux Fayolle, Franchet d’Esperey et Maunoury, les amiraux Boue de Lapeyrère et Gauchet, les généraux Lanrezac, de Maudhuy, Humbert et Mangin) ainsi que le général Giraud et les maréchaux Leclerc et Juin.