Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

hellénistique (monde) (suite)

Richesse de l’art hellénistique

Ces lacunes si considérables dans notre documentation expliquent le discrédit dans lequel on a longtemps tenu l’art hellénistique, considéré comme un art secondaire entre l’apogée classique et l’épanouissement impérial. Et il est certes difficile de parler d’un art hellénistique dans le foisonnement de ses recherches esthétiques, dans l’interaction de ses diverses écoles, dans la richesse de sa production. Les archéologues en sont encore à en inventorier les divers aspects, dont certains ne se sont révélés que tout récemment : c’est le cas de l’art hellénistique de Bactriane, que les fouilles d’Aï-Khanoum (v. Afghānistān) commencent à découvrir. Mais, au-delà de la variété de leurs œuvres, le grand mérite des artistes hellénistiques semble bien être d’avoir su traduire dans une forme très moderne les traditions de la Grèce des cités et d’avoir rendu possible leur adoption par l’Empire romain.

O. P.

➙ Grèce / Rome.

 A. W. Lawrence, Later Greek Sculpture (Londres, 1927). / M. Bieber, The Sculpture of the Hellenistic Age (New York, 1954 ; nouv. éd., 1961). / J. Charbonneaux, R. Martin et F. Villard, Grèce hellénistique (Gallimard, 1970). / D. Schlumberger, l’Orient hellénisé. L’art grec et ses héritiers dans l’Asie non méditerranéenne (A. Michel, 1970).

Helmholtz (Hermann Ludwig Ferdinand von)

Physicien et physiologiste allemand (Potsdam 1821 - Charlottenburg 1894).


Son père, professeur de lycée, l’élève dans le culte de Fichte ; à sa mère, d’origine anglaise, il doit le goût des applications pratiques. Dans son enfance, il fait preuve d’un grand amour de la nature et s’enthousiasme pour les éléments de physique qu’on lui enseigne. Lorsqu’il a dix-sept ans, sa famille le place à l’école de médecine militaire de Berlin. Devenu docteur, il est affecté en 1842 à un corps de troupes de Potsdam, où il exerce pendant sept ans. Puis il va professer l’anatomie et la physiologie à Königsberg (1849), à Bonn (1855) et à Heidelberg (1858). Enfin, en 1870, il est chargé d’une chaire de physique théorique à l’université de Berlin. En 1892, il sera élu membre associé de l’Académie des sciences de Paris.

Ses travaux sur l’optique, l’électricité, l’acoustique et aussi la physiologie ont fait de lui un des grands savants du xixe s. Dès 1847, il se signale par un mémoire, Sur la conservation de la force, où, partant de l’impossibilité du mouvement perpétuel, il affirme que les phénomènes physiques ne sont que des changements de forme de l’énergie ; il introduit la notion d’énergie potentielle et donne l’énoncé du principe de conservation ; dans le même mémoire, il indique aussi la nature oscillante de la décharge de la bouteille de Leyde. En mécanique, il formule en 1858 les lois fondamentales de la théorie des tourbillons.

En 1862, dans sa Théorie physiologique de la musique, il interprète le timbre des sons par l’existence d’harmoniques superposés ; il imagine les résonateurs qui portent son nom, qui permettent d’identifier ces harmoniques, de faire l’analyse et la synthèse des sons complexes. En électricité, il postule en quelque sorte l’existence de l’électron, car, pour expliquer les lois de l’électrolyse, il affirme en 1881 la nécessité d’attribuer à l’électricité, comme à la matière, une structure granulaire. En optique, il étudie l’influence de la diffraction sur la limite de résolution du microscope.

Dans un autre domaine, c’est à lui qu’est due, en 1854, l’idée de faire appel à la contraction progressive du Soleil pour expliquer l’origine de son énergie.

Signalons encore ses travaux physiologiques sur les sensations visuelles et auditives, notamment sa mesure de la vitesse de l’influx nerveux (1850) et son observation directe de la rétine vivante à l’aide de son ophtalmoscope (1851). Si l’on cite enfin son ouvrage les Fondements de la géométrie (1868), dans lequel il met en lumière l’aspect empirique de cette science, on voit combien son œuvre a été riche, féconde et variée.

R. T.

 L. Königsberger, Hermann von Helmholtz (Leipzig, 1902-03 ; 2 vol.). / H. Ebert, Hermann von Helmholtz (Stuttgart, 1949).

Hélobiales

Ordre de plantes monocotylédones herbacées, le plus souvent aquatiques et d’un type assez primitif.


Le phylum des Hélobiales, ou Fluviales (13 familles dont l’habitat est plus ou moins aquatique), se compose de plantes possédant des types floraux caractérisés par d’importantes réductions et qui n’ont pas un nombre fixe d’organes reproducteurs. Ces plantes ont une structure vasculaire assez réduite (nombreuses vacuoles), comme toutes les espèces aquatiques, mais aussi assez primitive, puisque l’on trouve bien souvent de simples trachéides à la place des vrais vaisseaux.


Butomacées

Cette famille comprend six genres et une dizaine d’espèces, surtout dans l’hémisphère Nord. Une seule espèce se trouve à l’état naturel en France : Butomus umbellatus. Les fleurs, isolées ou groupées en cymes unipares, ont des sépales et des pétales bien distincts, et des carpelles à nombreux ovules. Ces plantes herbacées sont dressées ou nageantes.


Alismacées ou Alismatacées

La douzaine de genres et la centaine d’espèces de cette famille sont réparties dans les régions chaudes et tempérées du globe (4 genres et 7 ou 8 espèces en France). Cette famille se distingue surtout de celle des Butomacées par ses carpelles à un seul ovule. La Sagittaire est remarquable par son polymorphisme foliaire : les feuilles aériennes ont la forme de flèches triangulaires avec un long pétiole ; les nageantes ont encore un pétiole, mais sont ovales, en cœur ; enfin, celles qui sont complètement submergées sont rubanées et linéaires. Citons les Alismas (10 espèces), plantes cosmopolites, les Damasonium, les Echinodons (américaines surtout), les Sagittaires (30 espèces).


Hydrocharidacées