Foucault (Léon) (suite)
Foucault reprend sa liberté pour déterminer, à la demande d’Arago*, la vitesse de la lumière. Il parvient au résultat en 1850, un an après Fizeau, mais son petit miroir, merveille de mécanique, qui tourne à la vitesse prodigieuse de 400 tours par seconde, donne aussi la vitesse dans l’eau. Et la valeur trouvée, plus petite que dans l’air, donne à la théorie de l’émission son coup de grâce.
À la même époque, Foucault constate qu’un objet métallique mis en rotation rapide entre les pôles d’un aimant est fortement freiné et s’échauffe de façon notable. Il donne ainsi l’explication du « magnétisme de rotation » d’Arago par l’existence de courants induits dans les masses conductrices, nommés depuis lors courants de Foucault (v. art. spécial).
C’est en 1851 que se situe son expérience la plus célèbre. Désireux de donner une preuve indubitable du mouvement de la Terre, il met en évidence la lente rotation du plan d’oscillation d’un pendule, et son expérience attire une foule de visiteurs au Panthéon, devant le pendule de 28 kg et de 67 m de longueur suspendu au sommet de la coupole. L’année suivante, il imagine le gyroscope, dont l’axe tend à s’orienter suivant la ligne des pôles ; le compas gyroscopique va, dorénavant, remplacer sur tous les navires d’acier l’aiguille aimantée.
En 1855, Foucault est nommé physicien à l’Observatoire de Paris. Aux miroirs métalliques, alors employés dans les télescopes, il substitue en 1857 des miroirs de verre argenté, moins fragiles, et il invente des procédés de retouches locales pour la fabrication des miroirs paraboliques. Il crée ainsi le télescope classique, qui contient un prisme à réflexion totale. La même année, il imagine l’interrupteur à mercure, dont le principe sert encore dans les bobines d’induction.
Ce sont toujours les demandes de l’astronomie qui lui inspirent ses dernières recherches. Il construit les régulateurs de vitesse destinés à commander le mouvement des sidérostats, et ces appareils se révèlent applicables aux machines-outils industrielles.
Membre du Bureau des longitudes en 1862, Foucault n’entre à l’Académie des sciences qu’en 1865, à peine deux ans avant sa mort.
R. T.
Recueil des travaux scientifiques de Léon Foucault (Gauthier-Villars, 1878).