Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Allemagne (suite)

 G. G. Dehio. Handbuch der deutschen Kunstdenkmäler (Berlin, 1905-1912 ; 5 vol. ; nouv. éd. 1964) ; Geschichte der deutschen Kunst (Berlin, Leipzig, 1919-1934 ; 4 vol.). / K. Gerstenberg, Deutsche Sondergotik (Munich, 1913). / E. Panofsky, Die deutsche Plastik des elften bis dreizehnten Jarhrhunderts (Munich, 1924 ; 2 vol.). / C. Horst, Die Architektur der deutschen Renaissance (Berlin, 1928). / K. Glaser, les Peintres primitifs allemands du milieu du xive à la fin du xve (G. Van Oest, Bruxelles, 1931). / H. Weigert, Die Kaiserdome am Mittelrhein. Speyer, Mainz und Worms (Berlin, 1933) ; Geschichte der deutschen Kunst (Francfort, 1963 ; 2 vol.). / W. Müseler, Deutsche Kunst im Wandel der Zeiten (Berlin, 1934 ; nouv. éd., 1949). / R. Benz et A. von Schneider, Die Kunst der deutschen Romantik (Munich, 1939). / W. Hager, Die Bauten des deutschen Barocks (Iéna, 1942). / O. Fischer, Geschichte der deutschen Malerei (Munich, 1943 ; 3e éd., 1956). / P. du Colombier, l’Art allemand (Larousse, 1946). / H. Jantzen, Ottonische Kunst (Munich, 1947 ; 2e éd., 1959). / E. Hempel, Geschichte der deutschen Baukunst (Munich, 1949 ; 2e éd., 1956). / A. Hulftegger, Évolution de la peinture en Allemagne et dans l’Europe centrale des origines à nos jours (Horizons de France, 1949-1950). / P. O. Rave, Kunstdiktatur im dritten Reich (Hambourg, 1949). / H. Tintelnot, Die barocke Freskomalerei in Deutschland (Munich, 1951). / A. Feulner et Th. Müller, Geschichte der deutschen Plastik (Munich, 1953). / E. Gall, Die gotische Baukunst in Frankreich und Deutschland (Brunswick, 1955). / H. Kohlhaussen, Geschichte des deutschen Kunsthandwerks (Munich, 1955). / F. Roh, Geschichte der deutschen Kunst von 1900 bis zur Gegenwart (Munich, 1958). / O. Benesch, la Peinture allemande de Dürer à Holbein (Skira, 1966). / H. Schrade, Deutsche Maler der Romantik (Cologne, 1967). / H. Landolt, la Peinture allemande, t. I : le Moyen Âge tardif, 1350-1500 (Skira, 1968).

Allemagne (République fédérale d’)

En allem. Bundesrepublik Deutschland, État d’Europe occidentale, appelé aussi usuellement Allemagne occidentale ; 248 000 km2 ; 60 millions d’habitants (Allemands). Capit. Bonn. La partie occidentale de Berlin (480 km2 ; 2 063 000 hab.) n’est pas un élément constitutif de l’Allemagne fédérale. Langue : allemand. Monnaie : deutsche Mark (DM).
Neuvième État d’Europe (U. R. S. S. exclue) par la superficie, l’Allemagne fédérale est le premier par sa population et son économie. La densité moyenne, voisine de 250 hab. au km2, n’est dépassée que par celles d’États peu étendus (Pays-Bas et Belgique).


Le milieu naturel


Les paysages naturels

La diversité du relief est grande. Mis à part la plaine du Nord, les grandes unités de relief sont absentes. Le fractionnement en plateaux, bassins et vallées a contribué sans doute à la régionalisation. Le morcellement politique, sans aller jusqu’au déterminisme géographique, était favorisé par la nature physique. Il est impossible d’exprimer l’Allemagne fédérale à travers une forme de paysage dominante, comme c’est le cas pour les Pays-Bas. Trois types de paysages se partagent, du sud au nord, le territoire. L’Allemagne alpine est représentée par la Bavière, où la forme de plateau est prédominante. Elle ne dispose que d’un mince liséré des Préalpes calcaires. L’Allemagne moyenne (Mittelgebirge) prolonge la Bavière vers le nord et l’ouest. Une série de montagnes moyennes, séparées par des vallées et bassins, découpe le relief en unités qui s’articulent de manière fort diverse. Le passage au troisième type se fait par l’intermédiaire d’une zone où la pédologie joue un rôle aussi important que le relief. Le lœss fertile déroule un ruban presque continu d’ouest en est au pied des massifs montagneux. Il fait la transition avec la plaine du Nord, où la monotonie topographique est remplacée par la variété pédologique.

Ainsi l’Allemagne fédérale est formée de trois ensembles morphologiques diversifiés : zone alpine, zone hercynienne de la moyenne montagne, zone quaternaire de la grande plaine du Nord. L’artère fluviale maîtresse, le Rhin, traverse ces trois ensembles et contribue à les rapprocher, sinon à les unir sur le plan économique. L’originalité du Rhin vient de ce fait capital pour l’histoire et l’économie de l’Allemagne. Nul autre fleuve ne lui est comparable. L’Elbe n’atteint point le domaine alpin. Contrairement au Rhin, qui naît en Suisse alémanique, l’Elbe prend sa source en territoire slave. Quant à l’Oder, elle est encore plus slave que l’Elbe. Le Danube ressemble plus à l’Oder et à l’Elbe qu’au Rhin. Né en Allemagne du Sud, il traverse les pays magyar, slave et roumain, sans contribuer d’une manière dynamique à l’unification des espaces économiques. L’étude physique ne peut négliger ces quatre grands fleuves, d’autant plus qu’aucun n’a joué d’une manière permanente le rôle de frontière au cours de l’histoire. Cependant, leur rôle ne s’est accru qu’à une époque relativement récente, avec l’aménagement de grands axes fluviaux.


Le littoral et la plaine du Nord

Zone longtemps répulsive, le littoral vaut surtout par ses nombreux et profonds estuaires. Il se prolonge vers l’intérieur par une plaine qui ne cesse de s’élargir. De 150 km à l’ouest, elle passe à près de 300 km à la hauteur de Kiel. La presqu’île du Jutland, qui la prolonge vers le nord, présente encore les mêmes paysages. Les indentations entre la mer et la terre sont, du fait des vicissitudes géologiques et des jeux de la marée, subtiles et complexes. Dollart, Jade, Weser Bucht, Kieler Förde, Lübecker Bucht, pour ne nommer que les principales, ont donné naissance à des activités multiples, montrant la prédominance des estuaires et des baies sur les portions de littoral basses et rectilignes. Le monde germanique septentrional a ses foyers les plus actifs dans ces régions.

L’ossature de la plaine du Nord est constituée par un socle de roches anciennes, qui a reçu, à l’époque primaire, une couverture sédimentaire où les formations salifères et gypseuses forment les éléments les plus originaux (mer du Zechstein). D’autres dépôts salifères datent du Permien. Des masses considérables de sédiments plus récents recouvrent ces couches salifères. Leur plasticité et les efforts tectoniques (phases saxoniennes) les ont amenées à la surface ou près de celle-ci. Les « dômes » salifères (Salzstöcke) sont fréquents de part et d’autre de l’Elbe inférieure. Sel et potasse sont d’exploitation relativement aisée. Le pétrole et le gaz naturel se trouvent dans les roches du Zechstein et du Crétacé. Après diverses phases tectoniques secondaires (saxoniennes), le Tertiaire est marqué par la formation de gigantesques bassins, qui, en partie, sont comblés par des débris végétaux, dont la carbonisation détermina la formation de lignite. Le gisement le plus important est localisé dans la « baie » de Cologne, autour du massif de la Ville. Ces gisements prennent une importance grandissante vers l’est, vers l’Allemagne orientale. C’est également au Tertiaire que s’individualise la dépression westphalienne, ou bassin de Münster. Un vaste compartiment du complexe varisque effondré est recouvert de roches crétacées, elles-mêmes recouvertes presque partout par des éléments des glaciations quaternaires. Les altitudes n’atteignent pas 200 m. Le drainage se fait vers le nord, mais aussi, par la Lippe, vers le Rhin, ce qui souligne les liens particuliers de la Westphalie avec le monde rhénan.