Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

Écosse (suite)

À la faveur de ces troubles politiques, la Réforme s’était néanmoins officiellement implantée en Écosse : en 1567, la Confessio Scotica (1560) de John Knox était en effet approuvée par le Parlement, même si son Livre de discipline (1561), qui réglait le transfert des biens de l’Église catholique à l’Église réformée, n’était pas accepté, personne n’ayant envie de restituer les biens d’Église que de nombreux seigneurs s’étaient attribués. À la mort de Knox (1572), Andrew Melville (1545-1622), qui lui succéda comme porte-parole de l’Église réformée, proposa un nouveau Livre de discipline (1578), égalitaire (les prêtres et non les évêques sont l’élément essentiel de l’Église) et qui faisait de l’Église la véritable tutrice de l’État.

Le règne écossais de Jacques VI (roi de 1567 à 1625) allait donc être dominé par deux problèmes : d’une part le maintien de l’ordre, puisque s’opposaient les partisans du jeune roi et ceux, catholiques, de sa mère Marie Stuart (les années 1570-1573 sont des années de guerre civile) ; d’autre part le problème religieux, le pouvoir royal faisant tout pour juguler le presbytérianisme. Malgré quelques erreurs initiales, Jacques VI réussit sur les deux plans : en 1593-94, il mit fin aux intrigues des catholiques ; de 1596 à 1600, il parvint à imposer une organisation épiscopalienne à l’Écosse. Lorsque, le 24 mars 1603, mourut Elisabeth Ire, l’héritier du trône était le roi Jacques VI d’Écosse, qui devint ainsi Jacques Ier* d’Angleterre. Il laissait derrière lui, en partant pour Londres le 5 avril, un pays pacifié. L’union des deux Couronnes préluda à celle des deux royaumes, qui se réalisera en 1707. Les soulèvements jacobites de 1715 à 1746 démontrèrent cependant qu’une opposition écossaise persista longtemps encore.

J.-P. G.

➙ Grande-Bretagne / Jacques Ier / Marie Ire Stuart / Stuarts.

 A. Lang, History of Scotland from the Roman Occupation (Édimbourg et Londres, 1903-1907 ; nouv. éd., 1929 ; 4 vol.). / E. M. Barron, The Scottish War of Independence (Londres, 1914 ; 2e éd., Inverness, 1934). / H. M. Chadwick, Early Scotland (Cambridge, 1949). / O. G. S. Crawford, Topography of Roman Scotland (Cambridge, 1949). / R. L. G. Ritchie, The Normans in Scotland (Édimbourg, 1954). / S. Piggott, Scotland before History (Londres, 1958). / G. Donaldson, The Scottish Reformation (Cambridge, 1960). / J. H. S. Burleigh, A Church History of Scotland (Londres, 1961). / W. C. Dickinson et G. S. Pryde, A New History of Scotland (Londres, 1961-62 ; 2 vol.). / J. D. Mackie, A History of Scotland (Harmondsworth, 1964). / G. W. S. Barrow, The Acts of William I (Édimbourg, 1971). / J.-C. Crapoulet, Histoire de l’Écosse (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1972).

écran

Surface fermée protégeant l’espace intérieur contre l’influence des corps électrisés extérieurs.


Le champ électrostatique étant nul à l’intérieur de tout conducteur en équilibre électrique, si une cavité est creusée dans un tel conducteur, les objets qui s’y trouvent sont entièrement protégés de toute influence électrostatique venant de l’extérieur. La paroi conductrice entourant la cavité réalise donc un écran électrostatique parfait.

L’effet d’écran a encore lieu de façon presque totale si le conducteur creux est percé d’orifices petits par rapport aux dimensions de sa cavité ; de même, on peut le réaliser utilement à l’aide d’un grillage très « aéré » si celui-ci est suffisamment fin. Ce qui compte, c’est le rapport de la maille aux dimensions totales.

Un tel écran protège automatiquement son intérieur contre toute influence électrostatique venant de l’extérieur. Ainsi, on a pu disposer dans une sphère isolée un observateur avec un appareillage délicat ; lorsque la sphère était portée à plusieurs millions de volts et donnait de fortes décharges avec le sol, aucune perturbation n’était décelable à l’intérieur.

Le problème est différent si l’écran enferme des dispositifs alimentés de l’extérieur par des connexions qui le traversent. Si cet écran est isolé, il pourra prendre par influence une charge qui réagira sur les objets extérieurs. Ainsi, pour protéger des spectateurs contre un appareil à haute tension alimenté en énergie par le réseau, il n’est pas suffisant de l’entourer d’un grillage ; il faut, en plus, que celui-ci soit relié au sol. D’une façon générale, si l’on veut qu’un conducteur fasse écran dans les deux sens, il faut et il suffit qu’il soit maintenu à potentiel constant, par exemple au sol.

Pour qu’un écran conserve ses propriétés lors de phénomènes transitoires (étincelles, décharges), il est nécessaire qu’il puisse canaliser des courants momentanés très intenses. Ainsi, un abri en bois mouillé est un bon écran pour le champ électrique terrestre, sauf en cas de foudre, le courant d’éclair ne pouvant parcourir le bois à cause de sa résistance.

Tous les appareils sensibles à l’influence électrostatique (électromètres, tubes à vide) comportent un écran relié au sol. Dans certains cas, on dispose dans l’appareil même des écrans supplémentaires pour éviter l’influence entre organes. Ainsi, la grille-écran d’un tube électronique réduit à très peu l’influence de l’anode sur la cathode.

N. F.

écrit/oral (codes)

Toutes les sociétés humaines utilisent le langage sous sa forme orale, les individus communiquant entre eux grâce à l’émission de suites de sons vocaux relevant d’un code commun et auxquels est associé un sens. Certaines seulement de ces sociétés représentent ces sons ou le sens qui leur est associé sous forme de signes graphiques (v. écriture). Le problème de l’adéquation, du degré plus ou moins grand de correspondance, entre la forme orale (le parlé) et la forme graphique (l’écrit) se pose dès l’apparition même de l’écriture. Il est connu de tous les utilisateurs de l’écriture à partir du moment où il rend nécessaire l’enseignement de l’orthographe*. Toutefois, la diversité des situations où l’on emploie l’un ou l’autre des deux codes et les conditions mêmes d’utilisation tendent à lui donner une plus grande importance encore.
Les points d’inadéquation varient évidemment de manière considérable selon les langues et selon les types d’écriture. Prenons l’exemple du français pour tenter de recenser les insuffisances de chacun des codes en relevant ce qu’il est incapable de représenter ou de représenter de manière satisfaisante.