Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

danse (suite)

Quelques-uns des meilleurs danseurs actuels


Alicia Alonso,

danseuse et chorégraphe cubaine (La Havane v. 1920). C’est une des plus grandes interprètes de Giselle. Attachée pendant vingt ans à l’American Ballet Theatre, elle fonde son propre ballet (1948), qui devient le Ballet national de Cuba (1962), et l’École nationale de danse (1962). Virtuose à la technique très pure, dotée d’une personnalité multiple, aujourd’hui presque aveugle, elle est un des « monstres sacrés » de la danse.


Cyril Atanassoff,

danseur français d’origine bulgare (Puteaux 1941). Danseur étoile de l’Opéra de Paris, artiste à la technique parfaite, interprète nuancé de Giselle, dont il est un prince inoubliable, il donne toute sa puissance au rôle de l’Élu du Sacre du printemps (de M. Béjart), qu’il crée à Paris en 1965. Il fait une reprise magistrale de l’Après-midi d’un faune (1967), s’illustre pour la première fois dans le rôle du prince du Lac des cygnes (1969), reprend le rôle de James dans la Sylphide (1972) et crée Intégrales (de John Butler, 1973), Ivan le Terrible (de Iouri Grigorovitch, 1976).


Mikhail Nikolaïevitch Barichnikov,

danseur soviétique (Riga 1948). Prodige technique, doublé d’un interprète sensible, il est un pur représentant de l’école léningradienne. Transfuge du Ballet du Kirov, au sein duquel il désespérait d’aborder toute création contemporaine, il est engagé à l’American Ballet Theatre (1974). À l’ensemble du répertoire classique (Giselle, Don Quichotte, le Lac des cygnes, le Corsaire...), il adjoint notamment le Jeune Homme et la Mort (de Roland Petit), Hamlet : Connotations (de John Neumeier), un Pas de Duke, composé pour lui par Alvin Ailey sur une composition de Duke Ellington.


Paolo Bortoluzzi,

danseur et chorégraphe italien (Gênes 1938). Attaché au Ballet du xxe siècle (1960-1972), sa technique, sa présence scénique, sa beauté et son aisance dans les ouvrages classiques ou modernes font de lui l’un des plus grands danseurs contemporains. Interprète de nombreuses œuvres de Maurice Béjart, il a fait des créations remarquables dans Roméo et Juliette (1966), le solo Nomos Alpha (1969 ; musique de Xenakis), le pas de deux les Chants du compagnon errant (1971 ; musique de G. Mahler ; avec Rudolf Noureïev) et l’étonnante reprise du rôle-titre de l’Oiseau de feu (1971). Engagé à l’American Ballet Theatre dès 1972, il poursuit depuis une carrière indépendante (récitals).


Erik Belton Evers,

dit Erik Bruhn, danseur danois (Copenhague 1928). Danseur noble à la technique précise et élégante, il est l’un des plus purs danseurs de la tradition romantique. Prince prédestiné dans Giselle et le Lac des cygnes, James fantasque dans la Sylphide, il est aussi le saisissant valet de Mademoiselle Julie ou l’ardent Don José de Carmen.


Yvette Chauviré,

danseuse française (Paris 1917). Étoile de l’Opéra de Paris (1941), « prima ballerina assoluta ». Son style unique, sobre et élégant, sa technique pure, sans concession à la facilité, ont fait d’elle une des plus grandes artistes contemporaines. Elle a interprété le Cygne, Istar, le Lac des cygnes, Roméo et Juliette et surtout Giselle. Elle est aussi créatrice de la plupart des œuvres de Serge Lifar, à Monte-Carlo et à l’Opéra de Paris (le Chevalier et la Damoiselle, 1941 ; Joan de Zarissa, 1942 ; Dramma per musica, 1946 ; Suite en « ré », 1953).


Jorge Donn,

danseur argentin (Buenos Aires 1947). Engagé dans le Ballet du xxe siècle en 1964, il crée de nombreuses œuvres de Maurice Béjart. Plus qu’un virtuose, il est un danseur sensible et expressif. Il s’impose rapidement par ses interprétations très personnelles : Roméo et Juliette (1966), le Voyage (1968), Serait-ce la mort ? (1970), Nijinski, clown de Dieu (1971), Golestan (1973), Ce que l’amour me dit (1976).


Roberta Sue Ficker,

dite Suzanne Farrell, danseuse américaine (Cincinnati 1945), attachée depuis ses débuts au New York City Ballet, puis, à partir de 1970, au Ballet du xxe siècle. Une des plus grandes danseuses contemporaines, sans doute la meilleure danseuse « balanchinienne », elle se révèle une interprète subtile et inspirée dans la création d’œuvres de Maurice Béjart (Offrande chorégraphique, Cantate no 5 de Bach, 1970 ; Ah ! vous dirais-je maman, 1972 ; le Marteau sans maître et Golestan, 1973). De retour au sein du New York City Ballet (1975), elle crée Tzigane de Balanchine et Concerto en sol de J. Robbins (à l’Opéra de Paris, en représentation).


Margaret Hookham,

dite Margot Fonteyn, danseuse britannique (Reigate, Surrey, 1919). « Prima ballerina assoluta », à la tête du Royal Ballet de Grande-Bretagne, elle est promue étoile en 1935 alors qu’elle est attachée au Sadler’s Wells Ballet. Dotée d’une technique parfaite et d’une extrême sensibilité musicale, elle n’a jamais fait de la virtuosité une fin en soi. Interprète exceptionnelle des grands rôles du répertoire, elle a créé plus de vingt-cinq œuvres, que Frederick Ashton composa pour elle (Daphnis et Chloé, 1951 ; Ondine, 1958 ; Marguerite and Armand, 1963, avec R. Noureïev). Rudolf Noureïev est devenu son partenaire attitré dès 1962.


Rudolf Noureïev,

danseur soviétique (né dans un train entre le lac Baïkal et Irkoutsk, 1938), naturalisé anglais depuis 1962. Ayant abandonné la troupe du Kirov (1961), il est attaché au Royal Ballet depuis 1962. De ses qualités innées, il a fait une technique infaillible. Virtuose, acteur, partenaire de Margot Fonteyn, il est l’incarnation même de la danse. Si, formé dans la tradition classique, il interprète magistralement Giselle, le Lac des cygnes, le Corsaire, Roméo et Juliette ou la Belle au bois dormant, il est également capable de s’adapter au ballet moderne, comme il l’a montré dans deux créations, Paradis perdu (de R. Petit, 1967, avec Margot Fonteyn) et les Chants du compagnon errant (de M. Béjart, 1971 ; pas de deux avec Paolo Bortoluzzi), ou dans la reprise (1971) du Sacre du printemps (de M. Béjart). S’il sait être pathétique dans Petrouchka (1971) et émouvant dans le Fils prodigue (1974), il incarne avec bonheur son premier rôle comique dans Side Show (de Kenneth MacMillan, 1973).


Nadejda Pavlova,

danseuse soviétique (Perm 1956). Lauréate des concours de danse de Perm (1972), de Moscou (1973), sujet surdoué, elle est déjà considérée comme un phénomène chorégraphique. Promue étoile du Bolchoï (1975).


Maïa Mikhaïlovna Plissetskaïa,