Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Cucurbitales

Ordre de plantes dicotylédones, pour la plupart herbacées, au nombre desquelles figurent le Melon, le Concombre et le Bégonia.


Cet ordre est formé, pour certains auteurs, par une seule famille : les Cucurbitacées. D’autres y adjoignent les Bégoniacées et les Datiscacées. On fait dériver les Cucurbitales des Pariétales, et spécialement des Passifloracées, qui ont de nombreuses affinités avec elles.


Cucurbitacées

Ce sont presque exclusivement des herbes, rampantes ou grimpantes, à tiges le plus souvent lianoïdes munies de vrilles. Ces dernières sont des extrémités de tiges, où feuilles et rameaux ont subi de profondes transformations. Certaines cellules épidermiques de ces organes posséderaient des corpuscules favorisant l’enroulement des vrilles autour des supports. Les feuilles, alternes, sont plus ou moins découpées. Les fleurs, ordinairement unisexuées, de type 5, sont habituellement isolées (fleurs femelles) ou groupées en cymes (fleurs mâles).

Plusieurs genres ont un intérêt économique grâce à leurs fruits.

Il faut d’abord citer le genre Cucurbita (Courge), avec dix espèces originaires d’Amérique tropicale. Les Potirons (C. maxima) et les Citrouilles (C. pepo), cultivés en Amérique centrale depuis des millénaires, ont été introduits en Europe au xvie s. Les fruits de Potiron peuvent atteindre, pour certaines variétés, des poids énormes : on cite 100 kg pour des diamètres de 70 cm. Les Citrouilles ont aussi de très gros fruits et se distinguent surtout des Potirons grâce à leur pédoncule fructifère muni de profonds sillons.

À côté de ce genre, on trouve le genre Cucumis (Concombre), groupant quarante espèces, dont une, C. melo, originaire du Soudan, serait l’ancêtre de toutes les variétés actuelles de Melons. Connus dès l’Antiquité en Orient et en Grèce, ce n’est qu’à la fin du xve s. que les Melons apparaissent en France ; mais ils ne peuvent vivre en pleine terre que dans le Midi. Une autre espèce, C. Sativus, correspond au Concombre. Originaire de l’Inde, elle est utilisée depuis des millénaires en Orient, et on en a retrouvé l’emploi chez les peuples préhistoriques de l’Europe. Les variétés de Concombres actuellement cultivées ont des fruits soit assez petits (Cornichons), soit au contraire très longs (plus de 60 cm) et très contournés (Concombres Serpents) ; tous les intermédiaires de taille et de forme existent.

Un genre voisin, Citrullus (Pastèque), avec quatre espèces originaires d’Afrique tropicale, donne des fruits très recherchés dans les régions chaudes à cause de leur richesse en eau ; leur amertume disparaît dans les races nouvellement créées. Quelques variétés de Pastèques ont des fruits très colorés qui sont ornementaux.

Il faut encore citer les Gourdes (Lagenaria), dont les fruits à maturité ont une enveloppe dure qui permet de les utiliser comme récipients une fois vidés de leur pulpe. Les Lofahs (Luffa), plantes grimpantes d’origine tropicale, servent parfois en horticulture ; les fruits de certaines espèces sont fibreux à maturité (éponge végétale).

En France, deux Cucurbitacées vivent à l’état spontané : la Bryone et l’Ecballium. La Bryone est une liane herbacée possédant d’énormes racines bourrées d’amidon, qui servent parfois en pharmacopée. Les feuilles sont hérissées de poils raides et très courts ; les fleurs, petites et blanches, donnent des baies rouges. La vrille de la Bryone, quand elle n’a pas encore rencontré de support, est d’abord rectiligne avec, à son extrémité, un léger crochet. Aussitôt un contact établi, en moins d’une minute, elle entoure l’obstacle de spires, puis, quand ce lien est solide, il se produit deux enroulements de sens opposé qui rapprochent peu à peu la tige de la Bryone du support. Cette plante vit dans les haies et les buissons de toute la France. L’Ecballium (E. elaterium), ou Momordique, possède des fruits explosifs ; à maturité, les graines, enrobées d’un liquide gluant, sont projetées à 1 ou 2 m au moment de la rupture.


Bégoniacées

La famille des Bégoniacées comprend cinq genres, dont le plus important, Begonia (800 espèces), vit dans les régions tropicales de l’Amérique du Sud. Les Bégoniacées sont de petits arbrisseaux à tiges dressées ou grimpantes ainsi que des plantes herbacées charnues ; leurs feuilles sont asymétriques, en cœur à la base, l’un des deux lobes étant nettement plus grand que l’autre. Les fleurs, irrégulières, possèdent le plus souvent un seul cycle de pièces florales, non soudées entre elles. Les fleurs mâles ont deux grands sépales et parfois deux petits pétales ; les fleurs femelles sont formées de quatre ou cinq pièces pétaloïdes, des tépales, qui remplacent sépales et pétales. À partir des espèces sauvages, on a créé énormément de variétés, d’hybrides, de formes et de cultivars ; leur nombre dépasserait seize cents, dont plus de six cents sont régulièrement cultivés. On distingue : les Bégonias tubéreux, dont les fleurs, magnifiques, peuvent atteindre plus de 15 cm de diamètre avec un nombre important de pièces périanthaires de couleurs très vives ; les Bégonias rhizomateux, à très belles feuilles colorées et dont l’espèce la plus connue est le Begonia rex ; les Bégonias caulescents, parmi lesquels on distingue les B. semperflorens ; enfin les Bégonias suffrutescents et frutescents, à tiges plus ou moins dressées.

La petite famille des Datiscacées, avec trois genres et quatre espèces, ayant des aires disjointes en Asie méridionale, en Amérique du Nord, en Insulinde et au Mexique, a une position systématique encore assez mal définie ; mais c’est des Bégoniacées que ses espèces semblent se rapprocher le plus.

J.-M. T. et F. T.

 C. Chevalier, les Bégonias. Monographie, multiplication, culture (École professionnelle, Liège, 1938). / B. Brilmayer, All about Begonias (New York, 1960).
On peut également consulter le bulletin mensuel de l’American Begonia (Los Angeles, depuis 1934).