Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Crète (suite)

 École française d’archéologie d’Athènes, Études crétoises (Geuthner, 1928-1965 ; 14 vol.). / J. D. S. Pendlebury, The Archaeology of Crete (Londres, 1939 ; nouv. éd., 1965). / P. Demargne, la Crète dédalique (De Boccard, 1947) ; Naissance de l’art grec (Gallimard, 1964). / H. Van Effenterre, la Crète et le monde grec (De Boccard, 1947 ; nouv. éd., 1968). / R. F. Willetts, Aristocratic Society in Ancient Crete (Londres, 1955) ; Ancient Crete, a Social History (Londres, 1965) ; Everyday Life in Ancient Crete (Londres, 1969). / F. Matz, Kreta, Mykene, Troja (Stuttgart, 1956) ; Kreta und frünes Griechenland (Baden-Baden, 1962 ; trad. fr. la Crète et la Grèce primitive, A. Michel, 1963). / C. Zervos, l’Art de la Crète néolithique et minoenne (Cahiers d’art, 1956). / J. Chadwick, The Decipherment of Linear B (Cambridge, 1958 ; trad. fr. le Déchiffrement du linéaire B, Gallimard, 1972). / R. Matton, la Crète antique (Klincksieck, 1960). / A. Severyns, Grèce et Proche-Orient avant Homère (Lebègue, Bruxelles, 1960). / J. W. Graham, The Palaces of Crete (Princeton, 1962). / J. Tulard, Histoire de la Crète (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1962 ; 2e éd., 1969). / F. Schachermeyr, Die minoische Kultur der alten Kreta (Stuttgart, 1964). / H. Van Effenterre et C. Tiré, Guide des fouilles françaises en Crète (De Boccard, 1966).

Creuse. 23

Départ. de la Région Limousin ; 5 559 km2 ; 146 214 hab. (Creusois). Ch.-l. Guéret. S.-préf. Aubusson.


Il correspond pour l’essentiel à l’ancienne province de haute Marche, quelques communes ayant appartenu aux provinces voisines de Berry, de Poitou et de Limousin. Géographiquement, c’est un ensemble de plateaux cristallins et métamorphiques, faisant partie du secteur assez monotone de l’ouest du Massif central. On y reconnaît ordinairement trois étages. Au sud, la Montagne limousine est formée de hautes surfaces (de 800 à 920 m) aux amples ondulations, avec un réseau de larges vallées mûres divergeant vers le Cher, la Creuse, la Vienne, la Dordogne (régions de La Courtine, de Gentioux, de Royère). S’étendant en couronne autour de la Montagne, sur la majeure partie du département, des plateaux moyens s’étagent entre 500 et 750 m. Enfin, sur la bordure nord (Boussac) et la bordure nord-ouest (La Souterraine) se localisent de bas plateaux aux environs de 300 à 400 m. Cet étagement, la platitude des horizons, l’absence de relief saillant vigoureux sont liés à des surfaces d’érosion, l’essentiel du nivellement remontant à la surface posthercynienne (fin du Primaire), retouchée au cours des époques ultérieures, surtout au Tertiaire, par la combinaison de périodes de soulèvement et de longue stabilité propices à l’érosion. La morphologie actuelle, cherchant à expliquer le détail du relief, met l’accent sur les différences de dureté des roches du socle et les mouvements tectoniques : zone de surélévation de la Montagne, bombements granulitiques de Toulx-Sainte-Croix et de Saint-Goussaud, blocs basculés, tel le Maupuy, axes déprimés éocènes (Petite Creuse) ou oligocènes (Gouzon), failles armoricaines nord-ouest - sud-est (celle de la Creuse, qui peut s’élargir en fosse houillère à Ahun), failles éocènes est-ouest, failles oligocènes nord-sud. Les climats tropicaux du Tertiaire expliquent le modelé en inselbergs des blocs culminants et les masses de graviers épandus sur la bordure nord, tandis que, plus récemment, se sont creusées les vallées en gorges.

La Montagne a un climat frais et humide : 15-16 °C de moyenne en juillet, froids précoces, 115 jours de gelées, manteau neigeux pouvant atteindre une durée de 3 mois et 50 cm d’épaisseur, de 1 200 à 1 600 mm de précipitations en quelque 180 jours. Les sols sont peu épais sur les bosses, tourbeux et difficiles à drainer dans les vallées.

Jusqu’à la fin du xixe s., les landes de bruyères couvraient les trois quarts du sol ; de 15 à 20 habitants au kilomètre carré, en hameaux lâches et espacés, vivaient de quelques cultures de seigle et de sarrasin ainsi que d’un troupeau de moutons. Actuellement, les landes se boisent (sapins, épicéas), l’exode rural a ramené la population à 8 à 12 habitants au kilomètre carré, l’élevage naisseur de bêtes à viande (races charolaise et limousine) se concentre dans les meilleures terres, chaulées et améliorées, et le tourisme cherche à exploiter les retenues d’eau (Vassivière). Les plateaux moyens et inférieurs ont des sols plus profonds, un climat moins humide et moins froid ; les améliorations foncières y furent plus précoces. L’élevage bovin pour la boucherie (race charolaise), ou mixte, reste fondamental, mais celui des moutons et des porcs est aussi important. À mesure que l’on va vers le nord, les champs s’étendent ; consacrés surtout aux fourrages, ils permettent l’intensification de la production agricole. Sur les bas plateaux du nord et du nord-ouest, la culture céréalière n’est pas négligeable. L’habitat est en général très dispersé, les bonifications agricoles ayant été accompagnées de la dissociation des anciens hameaux.

Le département de la Creuse reste le plus rural de France : 79,1 p. 100 de la population résidaient dans les communes rurales en 1963. Aussi, l’exode rural sévit-il. Après avoir atteint son maximum en 1851 (287 000 hab.), la population a connu une chute rapide depuis la Première Guerre mondiale (266 000 hab. en 1911, moins de 150 000 en 1975). Depuis 1954, la Creuse est le département dont les pertes sont les plus fortes. Alors que les agriculteurs du département s’expatrient, des terres doivent être reprises par des migrants, Manceaux en particulier.

Depuis longtemps déjà (les maçons de la Creuse d’autrefois), l’émigration vers Paris est prédominante (actuellement ce sont surtout des petits fonctionnaires). La population est très vieillie, et le bilan démographique naturel est déficitaire (plus de décès que de naissances). Cette situation défavorable est due au manque d’industries : les mines de houille d’Ahun sont fermées, l’hydro-électricité est peu importante, les industries forestières sont encore peu développées, et les industries agricoles (salaisons, laiteries) modestes.