Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

B. C. G. (suite)

Modalités de la vaccination

La voie buccale a été utilisée d’abord chez le nouveau-né. Cette méthode est pratiquement abandonnée, comme la voie sous-cutanée, du fait de l’inconstance des résultats. La vaccination intradermique est la plus satisfaisante. On injecte dans le derme un dixième de millilitre de B. C. G. à 0,5 mg/ml ; il se forme une rougeur et une papule dans les vingt jours suivants, puis une croûte. La vaccination par scarifications, surtout pratiquée chez les très jeunes nourrissons, comporte l’application sur la peau de trois à quatre gouttes de B. C. G. concentré à 75 mg/ml, dans lesquelles on fait des scarifications dont la longueur totale est proportionnelle à l’âge. Il se forme des papules et des croûtes comme dans la voie intradermique.

Dans tous les cas, on observe une induration qui peut persister très longtemps. Parfois surviennent un suintement, un ganglion, qui disparaissent au bout de quelques semaines. En cas de revaccination, les réactions sont un peu plus précoces.


Efficacité

Si la vaccination a été efficace, le sujet a des manifestations d’allergie décelées par les tests à la tuberculine. Le contrôle est effectué deux à trois mois après la vaccination. L’intensité des réactions (cuti-réaction positive) diminue progressivement avec le temps. Pour être protégé par la vaccination, il faut être allergique, c’est-à-dire avoir des réactions positives. Si le résultat est négatif, ou si l’allergie disparaît (la cuti redevient négative), il faut revacciner. L’efficacité du B. C. G. est indiscutable. Il n’entraîne pas une immunité absolue, mais une prémunition. Bien fait, bien surveillé, avec revaccination si les réactions tuberculiniques redeviennent négatives, il supprime les tuberculoses aiguës de l’enfant et de l’adulte jeune.

P. V.

 A. Courcoux, A. Meyer et J. P. Nico (sous la dir. de). Technique des tuberculino-réactions et de la vaccination par le B. C. G. (Masson, 1953).

Béarn

Région du sud-ouest de la France.



Géographie

Situé entre le Pays basque à l’ouest et la Bigorre (bassin supérieur du gave de Pau et de l’Adour) à l’est, le Béarn est limité au nord par les pays landais. Il s’identifie ainsi avec le bassin du gave d’Oloron (en dehors de la partie drainée par le Saison) et avec les régions drainées par le moyen gave de Pau et les Luys. Un peu plus de 200 000 personnes vivent dans ce petit pays.

Au sud s’étend le Béarn montagnard, où l’ordonnancement du relief est très simple. Au sud des chaînes calcaires du front pyrénéen, les lourdes hauteurs de la zone axiale pyrénéenne sont dominées par les sommets plus hardis du pic du Midi d’Ossau (2 885 m) et du pic d’Anie (2 504 m). Trois grandes vallées, correspondant à des zones de fracture exploitées par l’érosion glaciaire quaternaire, remontent vers des cols haut perchés : d’ouest en est celle du Barétous, parcourue par le Vert, la vallée d’Aspe, qui mène au Somport (1 640 m), et la vallée d’Ossau, qui conduit au Pourtalet (1 792 m). Au pied de la montagne, l’avant-pays montre un moutonnement très complexe de coteaux et de collines, dont l’altitude diminue vers le nord-ouest. L’ensemble est quelque peu aéré par les grandes vallées alluviales du gave de Pau et du gave d’Oloron au sud, par les hautes plaines des régions de Morlaàs, de Thèze et de Garlin au nord.

Montagnes et avant-pays sont deux mondes différents, encore que longtemps complémentaires. Jusqu’à une période très récente en effet, les troupeaux passaient la belle saison sur les hauts pâturages, les estives d’Ossau et de la vallée d’Aspe ; en hiver, ils gagnaient les coteaux de l’avant-pays et, en grand nombre, les landes du Pont-Long, aux portes de Pau. Aujourd’hui, la montagne, herbagère et forestière, tire aussi des revenus appréciables du tourisme estival et hivernal. Dans le piémont, agriculture et élevage occupent les superficies les plus importantes.

S. L.


L’histoire

La vicomté de Béarn, créée au ixe s. dans le cadre du duché de Gascogne, eut pour première capitale Lescar, bâtie à l’emplacement de la ville romaine de Beneharnum ; après la destruction de Lescar par les Sarrasins, le centre de la vicomté se fixa à Morlaàs, Orthez et Pau. Cinq dynasties se succédèrent : Centulle, Gabarret, Moncade, Foix-Béarn, rois de Navarre.

Type accompli du chevalier croisé, le vicomte Gaston IV Centulle organisa fortement le Béarn et le dota d’un grand nombre d’églises, de monastères, d’hôpitaux et de commanderies. Passée dans la mouvance aragonaise v. 1151-1154, la vicomté revint à la mouvance gasconne sous Gaston VII Moncade, au milieu du xiiie s. Le duché de Gascogne relevant alors du roi d’Angleterre, Gaston VII guerroya dans son armée, puis se révolta contre lui et fut emprisonné à Winchester. Rentré en Béarn, il légua la vicomté à sa seconde fille mariée au comte de Foix, Roger-Bernard.

Gaston Phébus, comte de Foix et vicomte de Béarn de 1343 à 1391, exerça le pouvoir sans respecter les fors (droits) octroyés aux populations par ses prédécesseurs ; il modernisa les structures administratives, favorisa les lettres et anima une vie de cour fastueuse. Politique habile, il voulut faire du Béarn un État souverain. Il refusa de prêter au roi de France, Philippe VI de Valois, l’hommage qu’il lui devait comme comte de Foix, et parvint à empêcher le Prince Noir d’annexer le Béarn à l’Aquitaine anglaise. Pendant la guerre de Cent Ans, ses successeurs jouèrent sur les deux tableaux : fidèles au roi de France en tant que comtes de Foix, ils furent favorables au roi d’Angleterre en tant que vicomtes de Béarn.

En 1481, le fils de Gaston IV de Foix-Béarn et de l’infante Eléonore de Navarre, François Phébus, fut couronné roi de Navarre. La monarchie française, renforcée par le rattachement du Sud-Ouest à la Couronne, et celle d’Espagne, qui avait réalisé l’unification, convoitaient le Béarn et la Navarre. Quand Louis XII obtint l’alliance du roi de Navarre, Ferdinand et Isabelle ne purent admettre la présence de garnisons françaises au sud des Pyrénées et firent occuper la Navarre. La contre-attaque des Franco-Béarnais en 1513 n’aboutit qu’à la reprise de la Basse-Navarre.