Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
B

Bach (suite)

 LA DYNASTIE DES BACH. — J. N. Forkel, Über J. S. Bachs Leben, Kunst und Kunstwerke (Leipzig, 1802 ; trad. fr. Vie, talents et travaux de J.-S. Bach, J. Baur, 1876). / B. Stein, J. S. Bach und die Familie Bach (Bielefeld, 1900). / M. Schneider, Thematisches Verzeichnis der musikalischen Werke der Familie Bach (Bach Jahrbuch, 1907). / M. Falck, Wilhelm Friedemann Bach (Leipzig, 1913 ; 2e éd., 1956). / C. S. Terry, The Origin of the Family of Bach Musiciens (Londres, 1929) ; Johann Christian Bach (Oxford, 1929 ; 2e éd., 1961). / K. Geiringer, The Bach Family (Londres, 1954 ; trad. fr. Bach et sa famille, Corrêa, 1955). / C. de Nys, les Œuvres pour orgue de W. F. Bach (Schola Cantorum, 1957 ; 2 vol.) ; « Mozart et les fils de Bach » dans les Influences étrangères dans l’œuvre de Mozart (C. N. R. S., 1958) ; les Polonaises de W. F. Bach (Varsovie, 1961) ; « les Fils de Bach » dans Histoire de la musique, t. II (Gallimard, « Encycl. de la Pléiade », 1963).
On consultera dans l’encyclopédie Die Musik in Geschichte und Gegenwart (Kassel-Bâle, 1949) : R. Benecke, « Bach Familie » ; « Johann Christoph Friedrich Bach » ; E. F. Schmid, « Carl Philipp Emanuel Bach » ; H. Wirth, « Johann Christian Bach » ; F. Blume, « Wilhelm Friedemann Bach ».
JEAN-SEBASTIEN BACH. — P. Spitta, J. S. Bach (Leipzig, 1873-1880 ; 2e éd., 1935 ; 2 vol.). / E. David, la Vie et les œuvres de J.-S. Bach, sa famille, ses élèves, ses contemporains (Calmann-Lévy, 1882). / W. Cart, Un maître deux fois centenaire. Étude sur J.-S. Bach (Fischbacher, 1885 ; 2e éd., F. Rouge, Lausanne, 1946). / A. Pirro, l’Orgue de J.-S. Bach (Fischbacher, 1894) ; J.-S. Bach (Alcan, 1906) ; l’Esthétique de J.-S. Bach (Fischbacher, 1907). / A. Schweitzer, J.-S. Bach, le musicien poète (Leipzig et Fischbacher, 1905). / C. H. Parry, J.-S. Bach (Londres, 1909 ; 8e éd., 1948). / T. Gérold, J.-S. Bach (H. Laurens, 1925). / C. S. Terry, Bach. The Passions (Londres, 1926 ; 2 vol.) ; Bach, a Biography (Londres, 1928 ; 2e éd., 1933) ; Bach’s Orchestra (Londres, 1932). / W. Gurlitt, J. S. Bach. Der Meister und sein Werk (Berlin, 1936). / A. Schering, Bachs Leipziger Kirchenmusik (Leipzig, 1936) ; J. S. Bach und das Musikleben Leipzigs im 18. Jahrhundert (Leipzig, 1941). / R. Pitrou, J.-S. Bach (A. Michel, 1941). / N. Dufourcq, J.-S. Bach, génie latin ? génie allemand ? (La Colombe, 1947) ; J.-S. Bach, le maître de l’orgue (Floury, 1948). / H. Keller, J. S. Bach (Lorch, 1947) ; Die Orgelwerke Bachs (Leipzig, 1948). / W. Neumann, Handbuch der Kantaten J. S. Bachs (Leipzig, 1947 ; 2e éd., 1953). / B. de Schloezer, Introduction à J.-S. Bach (Gallimard, 1947). / F. Smend, J. S. Bachs Kirchenkantaten vom 8. Sonntag nach Trinitatis bis zum Michaelis-Fest (Berlin-Dahlem, 1947). / B. Paumgartner, J. S. Bachs Leben und Werke (Zurich, 1950). / W. Schmieder, Thematisch-systematisches Verzeichnis der musikalischen Werke von J. S. Bach (Leipzig, 1950). / A. Dürr, Studien über die frühen Kantaten J. S. Bachs (Leipzig, 1951). / P. Hindemith, J. S. Bach (New Haven, 1952). / L. Schrade, J. S. Bach : The Conflict between the Sacred and the Secular (New York, 1955). / L. F. Tagliavini, Studi sui testi delle cantate sacre di J. S. Bach (Padoue, 1956). / W. G. Whittaker, The Cantatas of J. S. Bach. Sacred and Secular (Londres, 1959 ; 2 vol.). / J. Chailley, les « Passions » de J.-S. Bach (P. U. F., 1963). / O. et M.-C. Alain et H. Schack, l’Œuvre pour orgue de Jean-Sébastien Bach (Costallat et Mame, 1968).

Bachchār ibn Burd

Poète arabo-irakien (Bassora v. 714 - v. 784).


Né d’un père iranien affranchi, client d’un clan arabe de Bassora, Bachchār devait rester toute sa vie fidèle à ses origines. Ses dons poétiques sont favorisés par le milieu où s’écoule son adolescence et par ses rapports entretenus avec les nomades d’Arabie orientale. Ni sa cécité de naissance, ni sa laideur grandiose ne sont un obstacle à sa carrière de panégyriste, non plus qu’à celle d’élégiaque ; ses protecteurs, gouverneurs de Bassora ou alliés à la dynastie omeyyade, trouvent en lui un chantre plein de talent ; à trente-sept ans, il passe sans beaucoup de scrupules au service de princes ‘abbāssides. Ainsi l’exige la conjoncture. Sous le califat d’al-Manṣūr, puis sous celui d’al-Mahdī, ce provincial cède au mouvement commun et séjourne épisodiquement à Bagdad, fondée en 762, et alors en plein essor. Il s’y fait des amis prudents et des ennemis redoutables. Le reste de son temps s’écoule à Bassora dans la compagnie de doctes grammairiens ou, plus souvent, dans celle de libertins amoureux du scandale ; dans ce monde à part, Bachchār règne et terrifie par ses épigrammes. Son particularisme iranien s’y étale ; son non-conformisme religieux inquiète ; ses ennemis n’ont point de peine à découvrir dans ses poèmes des échos de ses croyances zoroastriennes, comme dans ce vers :
La Terre est ténébreuse et le Feu est resplendissant
Et le Feu est adoré depuis qu’il existe.

Chez ce personnage violent, fougueux, tourmenté, il faut s’attendre à une recherche de l’évasion. Celle-ci semble s’être manifestée sur le tard dans une passion, toute spirituelle et restée sans réponse, envers une dame de la bourgeoisie de Bassora nommée ‘Abda, célébrée par lui dans des élégies d’amour. Sous ces aspects imaginaires, irréel par ses excès de « courtoisie », par ses allures romanesques où tout est défi au réalisme d’une banale expérience, ce drame nous révèle chez Bachchār une frénésie de l’arrachement à un cadre de vie. La vieillesse l’attend ; l’intrigue, servie par des ennemis puissants à Bassora, parvient enfin à perdre l’imprudent satirique et le panégyriste heureux dans l’esprit du calife al-Mahdī. Celui-ci mande Bachchār à Bagdad et le traduit devant une juridiction inquisitoriale pour ses tendances zoroastriennes. Condamné, passé par les verges, le vieux poète s’en serait tiré somme toute à bon compte si des ennemis acharnés n’avaient selon toute vraisemblance décidé d’en finir avec lui en le faisant, sur le chemin du retour à Bassora, jeter dans les marais du Tigre.

À sa mort, Bachchār laissait une œuvre immense mais non recensée. Pendant des siècles, cédant à la facilité, on s’est borné à l’aborder à travers des florilèges, ce qui en faussait dès le principe l’allure générale. La découverte d’un manuscrit unique mais contenant à peine le quart de l’ensemble est venu à propos rétablir l’équilibre.

À l’évidence, une foule de pièces de circonstance, d’épigrammes, d’impromptus ont disparu de bonne heure. En revanche, ce panégyriste méticuleux que fut Bachchār paraît s’être employé lui-même à fixer ses odes laudatives et ses satires élaborées en une forme définitive, celle-là même que nous trouvons dans nos textes.