Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Avicenne (suite)

Avicenne dans la pensée occidentale

Tandis que le thomisme intégrait à la théologie catholique de nombreuses démonstrations avicenniennes et faisait de la distinction entre essence et existence une des bases de sa doctrine, l’enseignement d’Aristote se trouvait interdit par les décrets de 1210 et de 1215, et Avicenne banni de la Sorbonne. Lorsque la volonté pontificale permit de nouveau l’étude de la philosophie, Avicenne marqua de son influence les encyclopédistes médiévaux et les philosophes, tel Duns Scot (1266-1308), jusqu’à la Renaissance.

M. D.

 A. M. Goichon, Lexique de la langue philosophique d’Ibn Sina (Avicenne) [Desclée de Brouwer, 1938]. / G. C. Anawati, Essai de bibliographie avicénienne (Le Caire, 1950). / L. Gardet, la Pensée religieuse d’Avicenne (Vrin, 1952). / F. Rahman, Avicenna’s Psychology (Londres, 1952). / H. Corbin, Avicenne et le récit visionnaire (A. Maisonneuve, 1954 ; 2 vol.). / O. Chahine, Ontologie et cosmologie chez Avicenne (A. Maisonneuve, 1963). / H. Nasr, An Introduction to Islamic Cosmological Doctrines (Cambridge, Mass., 1964).

aviculture

Élevage des oiseaux. On distingue l’aviculture sportive, qui élève les oiseaux de volière et les espèces domestiques appréciées pour leur aspect extérieur ou leur chant, et l’aviculture utilitaire, ou aviculture économique, qui élève les espèces domestiques exploitées pour la production des œufs ou la production de viande.



La place de l’aviculture

L’aviculture occupe la cinquième place dans les productions agricoles françaises, avec 8,1 p. 100 du produit brut agricole. Elle vient après le lait, les céréales, la viande de bœuf et la viande de porc ; la production des œufs représente 2,5 p. 100 de la production agricole, celle de la viande de volailles 3 p. 100, celle de la viande de lapin 2,6 p. 100 (il est à remarquer que l’élevage du lapin est fréquemment rattaché à l’aviculture, ne serait-ce que parce que les circuits de commercialisation sont le plus souvent communs). Pour situer la production avicole à sa juste place, il faut toutefois noter que la part de travail engagé n’est que de 3 à 4 p. 100 de celui qui est engagé en agriculture en général, le coût de l’alimentation étant élevé. L’aviculteur reste le principal client de l’industrie de l’alimentation animale, absorbant 38 p. 100 des aliments mis en marché. L’aviculture a été en expansion permanente, souvent rapide, dans la plupart des pays à économie développée.

L’augmentation de la consommation, plus sensible chez nos partenaires européens qu’en France, pays d’aviculture traditionnelle, a permis à l’offre de se faire plus abondante.

La rationalisation de la production, entraînant une standardisation des produits, jointe à l’évolution des structures commerciales, a d’ailleurs favorisé l’augmentation de la consommation.

Par ailleurs, l’évolution de la production s’est trouvée favorisée par un contexte économique :
— Par rapport à d’autres activités agricoles, l’investissement nécessaire est limité, fractionnable ; la rémunération du capital est rapide ;
— Pour les petites exploitations, l’aviculture, comme toutes les productions à haut produit brut, a permis le passage d’une économie autarcique à une économie de marché, réalisant le plein emploi de la main-d’œuvre ; c’est pour cela que l’aviculture française s’est principalement développée en Bretagne à l’origine ;
— Aux débuts de l’aviculture rationnelle, les prix se sont maintenus à un niveau élevé et ont encouragé les initiatives, et, secondairement, pour faire face à la réduction des marges unitaires en même temps que pour obtenir un meilleur emploi des facteurs de production, la taille des exploitations a augmenté, ce qui a accru le volume de la production ;
— Plus récemment, des agriculteurs ont été sollicités par des fournisseurs pratiquant une forme d’intégration et sont venus à l’aviculture.


Ses structures

Dès 1955 se sont développées des unités de production rationnelles d’une certaine importance. À partir de 1965, on assiste à une concentration de plus en plus poussée de la production et à l’apparition d’entreprises de très grandes dimensions, l’Europe ayant suivi avec un certain décalage l’exemple américain.

Il est difficile de décrire une situation évolutive, mais on peut la jalonner en indiquant qu’en 1967 il reste encore en France 1 244 couvoirs d’une capacité théorique d’incubation moyenne de 40 800 œufs, leur nombre diminuant régulièrement. Traitant chacun plus de 5 000 têtes par semaine, 167 abattoirs ont produit 87 p. 100 de la viande de poulet, alors qu’il y a 2 778 établissements recensés.

Pour la production des œufs, la part de la production fermière atteint encore environ 60 p. 100, mais plus du tiers du cheptel élevé rationnellement se trouve dans des élevages de plus de 5 000 pondeuses ; parmi ces élevages qui atteignent une dimension « industrielle », la classe comprise entre 5 000 et 10 000 têtes est la plus nombreuse, et les élevages de 30 000 poules et plus représentent déjà 16 p. 100 de ce cheptel.

Pour la production des poulets, les élevages d’au moins 10 000 sujets représentent 25 p. 100 de la production commercialisée. Dans cet ensemble, les élevages de plus de 50 000 têtes représentent 8 p. 100 de la production.

La production des autres espèces de volailles est restée proche de son état traditionnel pour les Palmipèdes, alors que des unités de production importantes apparaissent pour l’élevage du dindon surtout et de la pintade.

Une autre caractéristique de la production avicole est sa spécialisation ; celle-ci est à l’origine d’une meilleure productivité grâce à un meilleur emploi des facteurs de production, mais elle permet aussi l’application d’une règle sanitaire impérative, qui veut que l’on n’entretienne sur une exploitation qu’un seul âge d’animaux.

La profession avicole comprend : des sélectionneurs (deux en France pour l’espèce poule ; une vingtaine de firmes à travers le monde) ; des multiplicateurs accouveurs, qui, à partir des souches commercialisées par les sélectionneurs ou leurs concessionnaires, produisent par croisement industriel des variétés de poussins livrées aux éleveurs ; des producteurs de poulets de chair ; des producteurs d’œufs de consommation.

La production avicole a suivi un processus de concentration économique que l’on a appelé intégration, par analogie avec ce qui se passe dans l’industrie, mais il s’agit plutôt d’une quasi-intégration, dans laquelle le producteur reste propriétaire de ses moyens de production, tout ou partie du pouvoir de décision étant transféré à l’entreprise intégratrice.

Le centre intégrateur est le plus souvent un fabricant d’aliments, un abattoir, le complexe fabricant-abattoir, un accouveur (qui fait travailler sous contrat des multiplicateurs, des éleveurs de poulettes ou qui s’associe à un fabricant d’aliments pour intégrer des producteurs).