Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

acupuncture (suite)

 G. Soulié de Morant, Précis de la vraie acuponcture chinoise (Mercure de France, 1935) ; l’Acuponcture chinoise (Mercure de France, 1939-1941 ; nouv. éd. Maloine, 1972 ; 2 vol.). / R. de La Fuÿe, Traité d’acupuncture (Le François, 1947 ; 2e éd., 1956, 2 vol.) ; l’Acupuncture moderne pratique (Le François, 1952). / A. Chamfrault, Traité de médecine chinoise (Coquemard, Angoulême, 1958, 2 vol.). / G. Ohsawa, l’Acupuncture et la médecine d’Extrême-Orient (Vrin, 1969). / M. Guillaume et coll., l’Acupuncture (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1975).

Adam (les)

Famille de sculpteurs français du xviiie s.


La dynastie des Adam commence avec le père, Jacob Sigisbert (Nancy 1670 - Paris 1747). Nancéien, il travailla surtout pour le duc de Lorraine. Le duché, à cette époque, était tourné vers l’Italie et très perméable à l’art baroque. L’artiste fut le professeur de ses trois fils, qui décidèrent de chercher hors de Lorraine un plus vaste champ à leur besoin d’activité. L’aîné, Lambert Sigisbert (Nancy 1700 - Paris 1759), fit la carrière la plus officielle : premier prix de sculpture à l’Académie royale en 1723 ; long séjour à Rome à l’Académie de France ; académicien à Paris en 1737, pensionné du roi. Il dut à son inlassable puissance de travail, qui se doublait d’une grande facilité, d’être un des artistes les plus employés par les Bâtiments du roi. Dès son séjour à Rome, il avait montré son goût pour un art véhément aux formes tourmentées, inspiré du Bernin*. Il fut employé par le pape à Rome, et son bas-relief à Saint-Jean-de-Latran montrant une apparition de la Vierge à saint André Corsini fait très bonne figure au milieu de l’œuvre des meilleurs artistes italiens d’alors : on y reconnaît l’habileté de la composition et la sûreté de facture qui s’affirmeront dans le grand groupe en plomb, un peu fracassant mais très monumental, qu’il modela pour le bassin de Neptune à Versailles* en 1740. Il produisit sans trêve statues, groupes, bas-reliefs, bustes, encombrant les Salons de ses esquisses, fatigant à la longue par une virtuosité qui sonne un peu creux parfois et surtout par son âpreté au gain et son caractère détestable. Parmi ses œuvres les meilleures, il faut citer le bas-relief en bronze qui décore un des petits autels de la chapelle de Versailles, Sainte Adélaïde quittant saint Odilon, les deux grands groupes en marbre la Chasse et la Pêche, que Louis XV offrit à Frédéric de Prusse, l’Enfant pincé par un homard (1750), la belle statue de la Poésie lyrique (1752). On a été trop sévère pour Adam l’Aîné, qui reste un des artistes les mieux doués de sa génération, plein de feu et d’imagination et le meilleur représentant de la sculpture rocaille*.

Pour le grand groupe de Neptune calmant les flots, Lambert Sigisbert s’était fait seconder par son frère cadet, Nicolas Sébastien (Nancy 1705 - Paris 1778), d’un tempérament très différent, peu acharné au travail et assez instable : très bel artiste cependant, d’une sensibilité beaucoup plus vive que son frère, comme on le voit à l’hôtel Soubise à Paris. Il gardait des attaches avec la Lorraine et exécuta pour le roi Stanislas son chef-d’œuvre, le tombeau de la reine Catherine Opalinska, avec la figure pleine de grâce et d’envol d’un ange montrant le chemin du ciel à la reine extasiée. Il mit un quart de siècle à exécuter son morceau de réception à l’Académie, un poignant Prométhée. Les deux frères furent les premiers maîtres de leur neveu Clodion*.

La postérité a été cruelle pour le troisième fils, François Gaspard (Nancy 1710 - Paris 1761), pourvu lui aussi d’une solide formation à l’Académie de Rome après avoir obtenu le 1er prix en 1741. On lui reproche d’avoir trop produit, comme son aîné, et des œuvres de série. Il résida de nombreuses années à Berlin comme premier sculpteur du roi de Prusse et laissa là nombre de statues mythologiques pour les parcs royaux. Il y montre les mêmes qualités que ses frères : élégance des formes parfois un peu gâtée par la manière, style mouvementé et ondoyant, goût du pittoresque dans les accessoires et très beau métier du marbre.

F. S.

 H. Thirion, les Adam et Clodion (Quantin, 1884).

Adam (les)

Famille d’architectes écossais du xviiie s.


William, le père (1689-1748), n’a travaillé que dans sa patrie. Ses ouvrages les plus remarquables sont Drum house (comté de Midlothian) et, en partie, l’imposant Hopetoun (West Lothian). Son style est éclectique, plutôt baroque, sans vive originalité.

Les quatre fils de William Adam, Robert, James, John et William, ont constitué, dans la seconde moitié du siècle, une agence familiale d’architecture qui a rendu leur nom illustre. Robert en a été l’âme ; on peut voir en James (1730-1794) l’aide principal de son frère aîné, l’exécutant habile de ses idées ; John et William semblent s’être bornés à la gestion de la firme.


La carrière de Robert Adam
(Kirkcaldy 1728 - Londres 1792)

En 1754, Robert quitta son pays natal pour Rome. Il y travailla avec l’architecte français Charles Louis Clérisseau (1722-1820), connut Piranèse*, qui lui fit partager son culte de l’Antiquité romaine, s’intéressa à la découverte récente d’Herculanum et de Pompéi. Il se rendit en 1757 à Spalato (Split), sur la côte dalmate, pour y faire des relevés d’après les ruines du palais de Dioclétien.

Installé à Londres à partir de 1758, R. Adam sut trouver sa clientèle dans l’aristocratie anglaise, qui le chargea de bâtir maintes maisons de campagne ou de moderniser celles que le goût régnant voulait plus commodes et plus gaies. À Harewood (Yorkshire), il commença en 1759 des travaux concernant surtout l’aménagement intérieur. À Kedleston (Derbyshire), il entreprit en 1760 la construction de la façade méridionale et la décoration des salles. Aux portes de Londres, dans le Middlesex, il remodela et embellit à partir de 1761 deux vastes demeures du xvie s., Osterley et Syon house. Après 1766, il dirigea des travaux de gros œuvre et surtout de décoration à Nostell priory (Yorkshire), à Kenwood house (comté de Londres), à Newby hall (Yorkshire), etc. Mais l’activité de R. Adam et de ses frères put aussi s’exercer à Londres. À titre spéculatif, ils achetèrent en 1768 un terrain le long de la Tamise pour y créer un ensemble d’habitations (aujourd’hui presque entièrement démoli), qu’ils appelèrent The Adelphi en l’honneur de leur association. L’entreprise ne fut pas un succès financier, mais marqua une date dans l’architecture urbaine.