Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
T

taraudage (suite)

Ces tarauds sont fixés successivement au centre d’un levier double, appelé tourne-à-gauche. Supporté par ce levier, le taraud d’ébauche est introduit dans l’avant-trou et on lui imprime des mouvements alternatifs à droite et à gauche en tournant progressivement de plus en plus vers la droite jusqu’à ce que le taraud pénètre comme une vis dans l’avant-trou. On opère ensuite de même avec les deux autres tarauds.


Taraudage à la machine

On utilise un taraud spécial, fixé dans une tête de taraudage. Cette tête permet au taraud d’avancer pendant la phase d’usinage en tournant vers la droite, puis de reculer pendant la phase de dégagement du taraud en tournant vers la gauche. Le retour est plus rapide que l’avance. Des têtes de taraudage peuvent être fixées sur des machines à percer sensitives.

Le taraud machine est conique à sa partie avant, avec des filets fortement tronqués, mais la partie arrière est parfaitement cylindrique et comporte des filets triangulaires non tronqués.

Dans le cas de trous de grand diamètre pour lesquels il n’existe plus de tarauds suffisamment gros, l’opération est réalisée sur un tour à l’aide d’un outil de tour ou d’un peigne : elle est alors appelée filetage intérieur. Il existe aussi des machines automatiques à tarauder, appelées taraudeuses à cycle automatique ; sur ces machines, la vitesse de rotation, l’avance et la course sont réglables afin de pouvoir tarauder des trous de diamètre et de profondeur différents dans des pièces en diverses matières. Le taraudage de pièces peut aussi se faire sur machines à commande numérique avec un mandrin à tarauder et sur machines-transferts avec des têtes d’usinage appropriées.

G. F.

Tarbes

Ch.-l. des Hautes-Pyrénées ; 57 765 hab. (Tarbais).


À une vingtaine de kilomètres au nord des premiers contreforts pyrénéens, Tarbes est le centre d’une agglomération d’environ 80 000 personnes : c’est une des grandes cités qui jalonnent le piémont pyrénéen à l’ouest de la Garonne. Sur l’emplacement d’une vieille cité romaine, la ville, dévastée par les Normands, fut reconstruite au xe s. par Raymond Ier. Capitale de la Bigorre médiévale, elle n’eut aucun rôle notable sous l’Ancien Régime, reléguée dans l’ombre par Pau et surtout par Auch. Depuis 1790, elle est la préfecture des Hautes-Pyrénées. La ville et sa banlieue s’étalent largement sur les terrasses de l’Adour et de son affluent l’Échez, qui coule parallèlement à la rivière principale à 3 km à l’ouest environ.

La ville ancienne s’inscrit, à l’ouest de l’Adour, dans l’ample courbe que la voie ferrée de Toulouse à Bayonne dessine vers le nord. Sur sa frange nord sont situés, outre la gare, la cité administrative à l’ouest et le jardin Massey, du nom du jardinier de Versailles qui le dessina sous Louis-Philippe. Au sud et au sud-ouest, cette vieille ville est bordée par le haras, fondé en 1806 (l’élevage du cheval est une tradition dans la plaine de Tarbes), et des casernes. Dans ce quadrilatère de 1 200 m de côté environ, la cathédrale romane (la Sède) est le seul monument digne d’intérêt, tant ont été sévères les destructions effectuées durant les guerres de Religion, en particulier en 1569 par les troupes du comte de Montgomery. Là est le cœur de la cité, autour de la place de Verdun et de la place Jean-Jaurès, ainsi que le long de la rue du Maréchal-Foch, l’amorce de la route de Toulouse (grands cafés de la place de Verdun, commerces de détail très diversifiés et très nombreux, mais aussi bâtiments administratifs, palais de justice, hôtel de ville). Cela n’est pas sans poser de délicats problèmes de circulation, dans une cité où les cyclistes ont toujours été nombreux ; des itinéraires de dégagement, assez peu commodes, ont été aménagés à la périphérie de cette vieille ville.

Il n’y a continuité de quartiers résidentiels entre la ville et la banlieue qu’à l’ouest et au sud-est. Cette banlieue est largement fille de l’industrialisation réalisée à partir du dernier quart du xixe s. Les établissements industriels jouxtent les rives de l’Adour, partiellement boisées (notamment au sud) et recouvertes de temps à autre par les crues de la rivière. Du nord au sud se succèdent : l’arsenal, sur la rive gauche et au nord de la voie ferrée ; de part et d’autre du pont de la route de Toulouse, des dépôts d’hydrocarbures et une tuilerie ; au sud, à proximité de la voie ferrée de Bagnères-de-Bigorre, l’usine Alsthom. Au-delà, les quartiers résidentiels l’emportent. À l’est, la plaine de Séméac et d’Aureilhan est devenue une banlieue ouvrière, mais des îlots de cultures y subsistent. Au sud, la présence de l’aérodrome de Laloubère a stoppé la croissance de la ville ; entre la route de Lourdes et l’Échez, des quartiers plus aisés, traversés par une ample rocade, ont poussé au-delà du haras. À l’ouest, un long faubourg, où les entrepôts l’emportent sur les habitations, accompagne la route de Pau bien au-delà de l’Échez. Enfin, au nord, malgré la présence des abattoirs, d’un grand stade et d’une gare de triage, assez modeste il est vrai, Bordères-sur-l’Échez a été soudée à l’agglomération.

Des grandes cités du piémont pyrénéen, Tarbes est la plus marquée par l’industrie. Le développement de celle-ci traduit d’abord la politique de décentralisation industrielle entreprise dans le domaine stratégique après la guerre de 1870 : dès l’année suivante était fondé l’arsenal. Mais cette industrialisation fut renforcée par la possibilité d’utiliser l’hydro-électricité pyrénéenne et le gaz naturel de Saint-Marcet, puis celui de Lacq. La métallurgie est la branche fondamentale de l’industrie tarbaise. Avec 3 000 salariés, l’arsenal en est la pièce maîtresse, fabricant toujours du matériel d’armement, mais aussi une gamme très variée, en fonction de la demande, de matériel à usages civils. Fondée en 1921, l’usine Alsthom construit du matériel de traction électrique pour les chemins de fer ainsi que des moteurs Diesel pour gros engins et diverses pièces de fonte. À proximité de Tarbes se trouvent l’usine d’aviation d’Ossun, qui fut ouverte en 1911, et l’Électro-Céramique de Bazet, créée en 1921 et fournissant des isolants en céramique pour les industries électriques et nucléaires. Chacune emploie plus de 1 000 ouvriers.