Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

puériculture (suite)

 M. Lelong, la Puériculture (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1960 ; 4e éd., 1971). / M. L. Nappée, Pratique journalière de puériculture (Maison, 1961). / A. Brochier, Puériculture anté-natale (Vigot, 1964). / D. Déchavanne, Questions pratiques de puériculture du premier âge (Vigot, 1965). / R. Kohn, Votre Enfant (Julliard, 1965). / P. Cornut, Cours de puériculture (Camugli, Lyon, 1967). / P. Nouilhan, Éléments de puériculture (Privat, Toulouse, 1976).

Puget (Pierre)

Sculpteur, peintre et architecte français (Marseille, 1620 - id. 1694).


Il fut mis en apprentissage chez un menuisier constructeur de galère, du nom de Roman, puis, en 1640, partit pour l’Italie, où il entra dans l’atelier du grand peintre baroque Pierre de Cortone*, qui semble avoir apprécié son disciple. Au bout de trois ans, il rentra à Marseille et reçut commande de tableaux à sujets religieux.

Les échevins de Toulon ayant décidé de construire un nouvel hôtel de ville, il proposa un dessin pour la façade avec une entrée monumentale décorée de deux atlantes supportant un balcon. Le projet adopté, il se fit sculpteur et donna son premier chef-d’œuvre (1655-1657). La puissance tragique de ses deux portefaix fit une profonde impression, orienta sa destinée vers la grande sculpture et lui assura un renom qui dépassa les frontières de la Provence. Le marquis de Girardin l’attira en Normandie et lui commanda des statues pour son château de Vaudreuil. Il en reste l’Hercule terrassant l’Hydre du musée de Rouen. Le surintendant Fouquet s’assura les services de l’artiste pour le château de Vaux-le-Vicomte. Un second Hercule, l’Hercule gaulois (1661, musée du Louvre), symbolise le présomptueux financier, qui avait envoyé Puget à Carrare ; il fut saisi, comme la plupart des œuvres d’art, après la disgrâce et décora le parc de Colbert à Sceaux.

Colbert devait pardonner un jour au sculpteur d’avoir pris le parti de Fouquet. Cependant, Puget restait à Gênes, où il décida de se fixer. Il fut rapidement sollicité par les familles patriciennes du grand port. Il était en pleine possession de son talent ; ce fut l’époque la plus féconde et la plus heureuse, celle aussi des grandes œuvres religieuses : les statues colossales de Santa Maria di Carignano, Saint Sébastien et le Bienheureux Alexandre Sauli, l’Immaculée Conception si juvénile dans ses voiles qui se gonflent à l’oratoire de San Filippo Neri, l’Assomption si aérienne de l’Albergo dei poveri, le bas-relief du même sujet redécouvert récemment et qui avait été commandé par le duc de Mantoue (musée de Dahlem, Berlin). Le style de l’artiste oscillait entre le pathétique baroque et une suavité quasi corrégienne.

En 1667, Puget revint au pays natal. On lui avait offert la direction de l’atelier de sculpture à l’arsenal de Toulon. Il déploya toute son invention à la proue des navires (le Royal-Louis, le Dauphin, etc.), jusqu’au jour où Colbert renonça à ce décor, qui était une gêne pour la navigation. Il tenta alors de réaliser son rêve : faire de la grande sculpture pour le Roi-Soleil. Son Milon de Crotone fut bien accueilli à la cour (1683), et l’on y admirait autant le prestigieux travail du marbre que l’intensité de l’expression. Louvois soutint le sculpteur, qui envoya derechef le groupe de Persée délivrant Andromède (1684), à la construction assez déconcertante, et le grand bas-relief d’Alexandre et Diogène, trop encombré de personnages (1684). Les deux groupes (auj. au Louvre comme le bas-relief) furent installés à une place d’honneur dans le parc de Versailles, à l’entrée du Tapis vert.

Cependant, Puget caressait l’ambition d’être aussi un architecte. S’il édifia la chapelle de l’hospice de la Charité dans sa ville natale, ses grands projets de place royale, avec statue équestre, pour Aix et pour Marseille restèrent sans suite. Déçu sans doute, l’artiste allait goûter dès lors une confortable retraite dans sa propriété près de Marseille. Il achèvera avant sa mort le grand relief assez confus, mais où il y a encore de beaux morceaux, de Saint Charles Borromée priant pour que cesse la peste à Milan (musée des Beaux-Arts de Marseille).

Puget est le principal représentant du courant baroque dans la sculpture française. Sa carrière mi-italienne, mi-française en fait l’introducteur en France de l’art du Bernin*, avec qui il a prétendu rivaliser. À l’époque moderne, on a fabriqué la légende d’un Puget victime de l’incompréhension de ses compatriotes, génie solitaire poursuivi par l’injuste destin et démocrate se dressant contre la monarchie absolue, image romantique qui ne correspond absolument pas à la réalité. Puget forma des disciples, au premier rang desquels Christophe Veyrier (1637-1689), dont les œuvres sont parfois confondues avec celles du maître. Son influence s’amplifia au xviiie s., où il apparut, quelque peu abusivement, comme le plus grand sculpteur de l’âge précédent.

F. S.

 K. Herding, Pierre Puget (Berlin, 1970). / Puget et son temps (Pensée universitaire, Aix-en-Provence, 1972).

pulsar

Radiosource émettant des impulsions très brèves, d’à peu près 50 ms, dans une gamme de fréquence allant de 50 à 1 000 MHz à des intervalles extrêmement réguliers.


Depuis que les radioastronomes de Cambridge (Grande-Bretagne) ont découvert (1967) des pulsars absolument par hasard, une recherche quasi systématique de ces objets a été entreprise. On en connaît actuellement plus de 150 dont les périodes varient de 0,033 à 3,7 s. Dans le domaine radio, les pulsars ont été observés à de nombreuses fréquences. La forme, aussi bien que l’amplitude des impulsions, varie d’un objet à l’autre, d’une fréquence à l’autre ; elle comprend souvent deux composantes. On a cherché à savoir si les pulsars correspondaient à des étoiles connues dans le domaine visible. Cette recherche a été vaine, sauf pour le pulsar le plus rapide, situé dans la nébuleuse du Crabe NP 0532. Ce pulsar, qui émet le même signal dans les domaines optique, infrarouge, X et probablement γ, coïncide avec une étoile connue depuis 1940 comme le centre de la nébulosité du Crabe. Cette nébulosité est le reste d’une explosion de supernova enregistrée en 1054. Les filaments observés correspondent à une enveloppe de gaz en expansion radiale à partir de cette étoile centrale.

Dans le domaine optique, l’énergie rayonnée est au moins 100 fois supérieure à l’énergie rayonnée en radio, soit à peu près 1033 erg/s : c’est l’énergie émise par le Soleil.