Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
P

Pays-Bas (royaume des) (suite)

 M. J. Friedländer, Die niederländischen Maler des 17. Jahrhunderts (Berlin, 1923 ; 2e éd., 1925). / H. E. Van Gelder (sous la dir. de), Guide to Dutch Art (La Haye, 1952). / H. E. Van Gelder et J. A. Duverger (sous la dir. de), Kunstgeschiedenis der Nederlanden (Utrecht et Anvers, 1954-1956 ; 3 vol.). / J. H. Van den Broek, Gids voor nederlandsche architectuur (Rotterdam, 1955). / R. Genaille, la Peinture hollandaise du xvie s. à nos jours (Tisné, 1956) ; Dictionnaire des peintres flamands et hollandais (Larousse, 1967). / R. Van Luttervelt, Holland’s Musea (La Haye, 1960 ; trad. fr. Musées de Hollande, Somogy, 1960). / S. Alexandrian, Das Goldene Zeitalter der niederländischen Malerei (Brunswick, 1965 ; trad. fr. l’Âge d’or de la peinture hollandaise, Hatier, 1968). / J. Rosenberg, S. Slive et E. H. ter Kuile, Dutch Art and Architecture 1600-1800 (Harmondsworth, 1966).

Paz (La)

Capit. de la Bolivie.


La Bolivie, État intérieur sans façade maritime, ne pouvait disposer d’un grand port qui fût en même temps la capitale politique, comme c’est souvent le cas en Amérique latine. Le pays, qui comprend en fait une partie andine et une partie amazonienne, a une vie fondée essentiellement sur la montagne, seule région véritablement peuplée. C’est au cœur de cette zone que se trouve La Paz, unique grande ville du pays. Elle révèle, par les modalités de sa croissance, les difficultés et les déséquilibres de la société bolivienne.

La Paz a été fondée dès le début de la colonisation espagnole, en 1548, non pas en tant que capitale, mais comme un centre lié à l’exploitation des mines d’or des alentours : ce centre minier abritait quelques dirigeants espagnols et une main-d’œuvre indienne servile. Cette origine explique les difficultés qu’offre le site de La Paz, imposé par la proximité des mines d’or. En effet, la ville est construite dans un ravin au cœur du haut plateau andin. Le noyau primitif de la cité s’est installé dans la très étroite vallée du Choqueyapu, à 850 m en contrebas de la surface générale (entre 3 400 m et 3 600 m d’altitude). Vu l’exiguïté de cet espace, la ville a dû utiliser, au fur et à mesure de sa croissance, les parties voisines du site, c’est-à-dire les versants très raides de la vallée du Choqueyapu ou les vallées encore plus étroites des petits affluents qui se jettent dans cette rivière. La ville actuelle a dû encore s’étendre sur le plateau ; ce dernier ne présente pas de difficultés particulières pour la construction, car son relief est assez peu contrasté, mais son altitude, à 4 200 m, rend la vie très pénible en raison de la raréfaction de l’oxygène ; le climat y est en outre encore plus rigoureux que dans la vallée, où il est déjà très sec, avec des températures glaciales en hiver.

Seule grande ville de Bolivie, La Paz remplit toutes les fonctions dirigeantes de ce pays pauvre. À l’ensemble des activités politico-administratives s’ajoutent les quelques rares services destinés à la minorité plus riche de la population : université, commerces, banques. C’est également là que se trouvent quelques industries de biens de consommation liées à ce potentiel d’acheteurs : on y trouve une entreprise textile importante (la SONATEX), une distillerie, des abattoirs ainsi que différentes autres entreprises textiles plus modestes et des petites usines de produits alimentaires.

Malgré son importance, La Paz n’abrite guère plus du dixième de la population totale de la Bolivie, part relativement faible en comparaison de pays comme l’Argentine ou le Chili. Toutefois, La Paz est en accroissement rapide depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : 53 000 habitants en 1900, mais déjà 320 000 en 1950, 563 000 en 1970. Environ la moitié de l’augmentation de la population résulte de la migration d’une population rurale de plus en plus déracinée par les conditions de misère de l’agriculture et de l’élevage sur les hauts plateaux andins. En dépit de la modestie de ces chiffres par rapport à d’autres pays d’Amérique latine, La Paz n’en est pas moins une ville où la population potentiellement active dépasse largement les possibilités d’emplois. Aussi les apports migratoires ne font-ils qu’augmenter la part relative de la fraction très pauvre de la population, ce qui se traduit dans le paysage de la cité par la présence de bidonvilles.

L’espace urbain comprend d’abord, dans la vallée proprement dite, le centre ancien de La Paz. On y distingue encore très nettement la ville qui abritait les Espagnols et la fraction dirigeante, avec sa place centrale et quelques rues quadrillées, et la partie réservée à la main-d’œuvre indienne employée dans les mines d’or, avec ses rues étroites et tortueuses, située derrière l’église San Francisco (xviiie s.), qui a subsisté jusqu’à nos jours. Au-delà, la partie aval de la vallée a été le lieu de croissance du quartier riche comportant d’abord un certain nombre d’édifices modernes d’appartements de luxe, puis des zones de villas riches : ce sont les quartiers d’Obrajes et de Calacotos. Au contraire, les quartiers pauvres se situent sur les flancs de la vallée, accrochés aux versants raides, avec des rues ou des ruelles en escaliers et un habitat ne dépassant pas le niveau d’une cabane construite avec des moyens de fortune. Ces quartiers pauvres utilisent aussi les petites vallées affluentes de la vallée principale. En dehors de cette cité organisée dans les zones basses, le plateau abrite maintenant une sorte de ville nouvelle, la voie ferrée et la route s’y croisent, l’aéroport y est installé. Ces équipements ont donné naissance au « faubourg de l’Alto de La Paz », qui comporte un nouveau quartier tertiaire, quelques éléments de résidence de classe moyenne et un nouveau centre industriel, les quelques industries plus anciennes s’éparpillant dans les vallées affluentes et la vallée principale.

Malgré un effort récent, La Paz se caractérise par une urbanisation encore très faible et par une insuffisance de toutes les infrastructures : bien des quartiers n’ont pas d’égouts, pas d’eau courante, et les zones pauvres gardent un paysage assez rural glissant vers celui, triste, des bidonvilles. Ainsi se reflète dans l’espace urbain de la capitale la pauvreté générale du pays.

M. R.