Larousse agricole 2002Éd. 2002
T

tropisme (suite)

Gravitropisme.

Il correspond à l'orientation des végétaux en fonction de la pesanteur. Le gravitropisme (anciennement appelé géotropisme) est positif pour les racines qui, placées horizontalement, reprennent une orientation verticale et se dirigent vers la profondeur du sol. En conditions d'apesanteur ou de microgravité, elles n'ont plus aucune orientation privilégiée. Le gravitropisme est au contraire négatif pour les tiges.

Chimiotropisme.

Dans ce cas, les réactions d'orientation sont causées par des excitations chimiques (croissance des tubes polliniques dans le pistil lors de la fécondation, par exemple).

Hydrotropisme.

Il concerne les racines, qui se dirigent non seulement suivant un gravitropisme positif, mais aussi dans la direction où elles trouveront de l'eau.

Thermotropisme.

Il correspond à l'orientation des végétaux en fonction des sources de chaleur.

Thigmotropisme.

Les réactions d'orientation sont causées par des excitations mécaniques (mouvements des vrilles de certaines plantes grimpantes par contact avec des corps solides, par exemple).

Zoologie.

Chez les animaux, on distingue parfois les tropismes proprement dits (réaction d'orientation des animaux fixés) et les taxies (déplacements orientés des animaux mobiles), mais les taxies sont généralement englobées sous le terme de tropisme. On parle aussi, comme chez les végétaux, selon l'agent causal, de phototropisme, de gravitropisme ou de géotropisme, de chimiotropisme, etc.

Chaillou

trotteur français

Race française de chevaux de selle spécialisée dans la course au trot.

La race est sélectionnée depuis le milieu du XIXe siècle, époque des premières courses de trot en France (Cherbourg, 1836). Elle est issue de croisements de la jumenterie normande avec des étalons pur-sang et, surtout, trotteurs norfolks venant de Grande-Bretagne (avec quelques infusions de sang de trotteurs américains). La vogue des courses de trot n'ayant cessé de croître, son élevage s'est considérablement développé, en particulier en Basse-Normandie et dans le quart nord-ouest de la France.

Cette race n'a pas de standard ; elle est essentiellement orientée vers les courses de trot, qu'elles soient attelées ou montées. Pour participer à une course de trot, tout trotteur doit avoir passé avec succès les épreuves de « qualification » , c'est-à-dire courir le kilomètre dans un certain temps. Ces épreuves éliminent des courses de trot près de 50 % des animaux présentés et participent donc également à la sélection de la race. Parmi les courses les plus importantes, il faut citer le Prix d'Amérique (attelé) et le Prix de Cornulier (monté), qui ont fait la gloire des Ourasi, Reine du Corta, Vive Ludoise, Arcadia, Coktail Jet, Abo Volo.

Baudouin

truffe

Champignon ascomycète souterrain, dont les fructifications, comestibles très recherchés, plus ou moins sphériques, de couleur brun-sombre ou blanche et à odeur musquée, mûrissent en hiver à la base de certains arbres, en particulier des chênes (genre Tuber, famille des tubéracées).
Un terrain où pousse des truffes est appelé truffière ; la culture de la truffe, trufficulture.

Les truffes présentent une couche cellulaire externe, le péridium (« peau »), soit blanche (comme chez la truffe blanche du Piémont, Tuber magnatum, très appréciée en Italie), soit noire. Dans ce dernier cas, la truffe peut être lisse, ou bien couverte de verrues polygonales (« pointes de diamant »), comme chez la truffe du Périgord (T. melanosporum), espèce la plus appréciée en France. D'autres truffes noires sont également réputées : la truffe de Bourgogne (Tuber blotü), la truffe d'été (T. aestivum), la truffe d'hiver (T. brumale) et la truffe de Bagnoli (T. mesentericum).

Mode de vie.

La vie des truffes se déroule entièrement dans le sol et dépend étroitement d'une plante hôte (ce sont des champignons mycorhiziens). La truffe du Périgord a pour principaux partenaire les chênes, mais elle peut également former une association mycorhizienne avec de très nombreuses espèces de feuillus (chêne, noisetier, tilleul, tremble, châtaignier) et de résineux (pin d'Alep, pin noir).

L'association mycorhizienne réalise une symbiose indispensable aux deux partenaires lorsque le sol est pauvre : la truffe fournit à l'arbre des éléments minéraux, dont le phosphore ; en retour, l'arbre fournit au champignon les matières organiques qu'il élabore par photosynthèse.

Types de sol et conditions climatiques.

La truffe du Périgord exige des sols bien structurés, stables, permettant une circulation facile des fluides (eau et substances gazeuses). Le rapport carbone/azote de ces sols doit être voisin de 10. La truffe du Périgord préfère les conditions climatiques tempérées, avec une alternance suffisante des saisons. Les excès de précipitations, les froids prolongés et les étés très secs ne permettent pas le déroulement normal de son cycle biologique.

Culture.

Les premières tentatives de culture de la truffe remontent au XVIIIe siècle ; la première réussite est obtenue en 1810 en Provence, par J. Talon. Des techniques empiriques permettent, jusqu'au premier quart du XXe siècle, de maintenir une production répondant à la demande. Pour des causes en partie sociologiques (exode rural, guerres), elles se sont ensuite perdues, et la production française s'est réduite dans des proportions considérables (environ 1 500 t en 1900 contre à peine 50 t en 1965).

Ce n'est que récemment que des équipes françaises et italiennes ont pu mettre au point une technique de trufficulture rationnelle. Celle-ci est basée sur le choix judicieux du milieu et le maintien d'une structure pédologique favorable à la truffe. Elle inclut également la possibilité d'une introduction du champignon dans le jeune plant constituant l'arbre hôte. La réussite de la synthèse mycorhizienne entre la truffe et son partenaire a permis la réalisation industrielle de l'association symbiotique et la fourniture aux cultivateurs d'arbres (chênes, noisetiers) élevés en pépinière spécialisée, ayant déjà formé des mycorhizes avec des truffes. Il ne reste plus, alors, qu'à choisir la parcelle de plantation qui assurera au mieux le maintien et la multiplication des mycorhizes de truffe et permettra la réalisation de la fructification à échéance normale (de sept à dix ans après la plantation).