Larousse agricole 2002Éd. 2002
S

strongylose (suite)

La bronchite vermineuse est fréquente dans certaines régions de pâturage (Normandie). Les jeunes non immunisés par une infestation préliminaire discrète peuvent être très gravement malades et peuvent même mourir.

Les broncho-pneumonies vermineuses des petits ruminants sont dues à des nématodes qui, pour se développer, ont besoin d'un hôte intermédiaire, en général un mollusque, renfermant la larve infestante. Ces vers provoquent des lésions granuleuses souvent suppurées du parenchyme pulmonaire.

Strongyloses vasculaires.

Les strongyloses vasculaires sont provoquées chez le cheval par Strongylus vulgaris ; le parasite vit à l'état adulte dans le gros intestin, mais se développe à l'état larvaire dans la sous-muqueuse intestinale, parfois dans les ganglions lymphatiques ou l'endothélium de l'artère mésentérique craniale, provoquant un anévrisme vermineux.

Prévention des strongyloses des ruminants au pâturage.

Il ne faut pas laisser pâturer les jeunes ruminants sur des parcelles qui ont été broutées par des sujets adultes ou des jeunes ayant déjà été à l'herbe. Ces animaux sont en effet des réservoirs de parasites et ont déjà infesté les prairies dès la mise à l'herbe. On réserve donc aux jeunes ruminants les prairies récemment semées, non encore pâturées, ainsi que les repousses après une récolte de foin ou d'ensilage. Il faut veiller à ce que l'eau qui sert à l'abreuvement ne soit pas souillée par des déjections et éviter d'utiliser les mares et les bords de ruisseau pour l'abreuvement.

La durée moyenne d'évolution des larves étant de 8 jours pour les strongles digestifs et de 4 jours seulement pour les strongles respiratoires, il faut, en conséquence, limiter la durée de séjour sur une parcelle à 4 jours et ne revenir sur la même surface que 6 semaines après. Le drainage des prairies humides et l'épandage de cyanamide calcique en fin d'hiver permettent la destruction des larves infestantes.

Guillot

structure du sol

Mode d'assemblage des constituants solides d'un sol.

La structure d'un sol joue un rôle déterminant dans les processus physiques, chimiques et biologiques qui s'y déroulent. Elle conditionne la circulation de l'eau et des solutés qui y sont dissous, ainsi que la circulation de l'air ; dans un sol compacté, de structure massive, l'air et l'eau circulent difficilement, entraînant un mauvais fonctionnement des racines et ralentissant l'activité des micro-organismes. Elle joue également sur certaines propriétés physiques : si le sol est compact, la croissance du système racinaire est freinée, ce qui diminue le volume total exploré par les racines ; sur un sol battant (dont les couches superficielles sont constituées d'agrégats de petite taille : structure fragmentaire fine), l'action des pluies est plus destructrice que sur un sol de structure plus grossière.

La structure du sol est une caractéristique dynamique, elle évolue en permanence sous l'effet des actions culturales, du climat, de la faune et des racines des plantes. Cette évolution, très lente dans les horizons profonds (pas d'action de l'homme ni du climat), est beaucoup plus rapide dans les horizons de surface, cultivés ou non.

Dans les sols non cultivés, l'action des agents naturels domine : le climat intervient à travers les variations d'humidité du sol, entraînant des variations de volume des argiles (alternances gonflement-retrait) qui se traduisent par une fissuration du sol, dont l'importance dépend de la teneur en argile et de la nature minéralogique de celle-ci. Le gel intervient également, en fragmentant les agrégats par l'effet mécanique des cristaux de glace. La pluie tend à réduire la porosité globale, soit en agglomérant les particules de sol entre elles, soit en délitant les agrégats ; les particules élémentaires de sol (sables, limons) se déposent alors dans la porosité structurale et la comblent progressivement (battance). Enfin, dans certains cas, le climat provoque des modifications de la composition chimique du sol qui peuvent entraîner la formation d'agrégats très fins, sensibles à l'érosion, ou encore des phénomènes de prise en masse (sols ferrallitiques). La faune intervient quant à elle en accroissant la porosité par les galeries qu'elle creuse dans le sol (vers de terre, insectes). Les vers de terre jouent également un rôle en ingérant le sol avant de le rejeter (formation de turricules). Les micro-organismes ont une action positive sur la stabilité de la structure en agglomérant les particules élémentaires de sol entre elles, stabilisant les agrégats. Enfin, les racines accroissent la division du sol et, par suite, sa porosité.

Dans les sols cultivés, les interventions de l'homme provoquent soit la diminution de la porosité (tassement sous les pneumatiques lors des interventions en conditions humides), soit au contraire une augmentation de celle-ci par le travail du sol.

La structure du sol peut être caractérisée directement, par l'observation et la description morphologique du sol, ou indirectement, en mesurant des propriétés du sol liées à sa structure (résistance à la pénétration, vitesse d'infiltration de l'eau, résistance à la pression).

La description des horizons d'un sol repose sur le classement des différents agrégats rencontrés selon leur aspect (forme, taille, netteté). La typologie couramment utilisée par les pédologues est la suivante :
1. En cas d'absence d'agrégats, la structure est dite massive si les faces des agrégats n'existent pas (par exemple sur des argiles marines : « Bri » du Marais poitevin) ; particulaire si les particules ne sont pas associées (par exemple : sable pur) ; fibreuse et feuilletée s'il y a présence de fibres végétales qui s'entremêlent ou s'organisent en feuillets (dans les horizons H ou O).
2. Lorsque les agrégats ont des faces courbes, la structure est dite grenue si les agrégats sont arrondis, non poreux (dans les horizons A) ; grumeleuse si chaque agrégat comporte plusieurs faces arrondies, comme des grumeaux, et est poreux (dans les horizons Aca, par exemple).
3. Lorsque les agrégats présentent des faces planes :

principalement horizontales, la structure est dite lamellaire si les faces des agrégats sont parallèles entre elles, les racines ayant beaucoup de mal à les pénétrer (dans les croûtes de battance, les horizons L du type semelle de labour, A) ; squameuse si la structure lamellaire, à bords relevés, constitue une pellicule dont la concavité est orientée vers le ciel ;
principalement verticales, la structure est dite prismatique si les agrégats sont allongés verticalement, les arêtes, anguleuses, et la section horizontale, polygonale (les racines passent alors le plus souvent entre les agrégats ; dans les horizons BT) ; en colonne si les sommets des prismes sont émoussés (dans les horizons Na sodiques) ;
orientées dans tous les sens, la structure est dite polyédrique si les arêtes sont anguleuses et si les agrégats s'emboîtent les uns dans les autres (fréquemment dans les horizons S) ; polyédrique subanguleuse si les faces des agrégats sont moins planes, plus arrondies, et les arêtes moins vives (les racines passent alors facilement) ;
verticales et horizontales, la structure est dite cubique si les agrégats ont la forme de cube, avec des arêtes anguleuses (dans les sols très argileux).

4. Lorsque les agrégats ont des faces gauchies, la structure est dite sphénoïde ; les faces gauchies peuvent aussi être striées, cannelées, luisantes, elles se recoupent suivant des angles de 10o à 60o sur l'horizontale, délimitant des agrégats larges à section proche du losange.