Larousse agricole 2002Éd. 2002
S

sorgho (suite)

L'inflorescence est une panicule assez compacte à épillets groupés par deux ou trois aux extrémités des ramifications. Dans chaque groupe, l'épillet de base est fertile et sessile (sans pédoncule) et les épillets latéraux sont stériles. Chaque épillet fertile ne comporte qu'une seule fleur ; les épillets fertiles en portent deux. La plante est généralement autogame (autofécondation), mais la fécondation croisée est possible et assez fréquente.

Le grain a une forme arrondie ; sa couleur est variable, mais le plus souvent brune. L'amande, parfois visible entre les enveloppes, est un caryopse d'environ 4 mm. Chez certains types cultivés, la semence est le caryopse seul. A maturité, le grain a une humidité de 25 à 30 %, et il doit être séché artificiellement.

Le système radiculaire est profond et ramifié. Il est proportionnellement plus développé que celui du maïs, ce qui lui confère un avantage pour l'utilisation des réserves hydriques du sol.

Exigences physiologiques.

Le sorgho a des exigences thermiques supérieures à celles du maïs : son zéro de germination est d'environ 10 °C, sa croissance est arrêtée au-dessous de 15 °C et sa température optimale de croissance se situe autour de 30 °C, ce qui limite son aire de culture à des zones plus méridionales que celles du maïs, et justifie des semis plus tardifs. En raison de caractères spécifiques de la plante (protection du limbe foliaire par une cuticule cireuse, nombre de stomates réduit, surface foliaire limitée), l'évapotranspiration est inférieure d'environ 25 % à celle du maïs, ce qui lui permet de mieux résister au stress hydrique. La période critique des besoins en eau se situe entre le gonflement et le stade laiteux du grain.

Les besoins en éléments fertilisants sont voisins de ceux du maïs : 2,5 kg d'azote, 1,5 kg de phosphore et 3 kg de potasse par quintal de grain.

Variétés.

Les variétés cultivées en France sont des hybrides résultant du croisement par juxtaposition d'une ligne mâle stérile (stérilité cytoplasmique) avec une ligne mâle fertile. Les variétés utilisées dans le sud-ouest de la France ont pour limite supérieure de précocité l'indice 500 de l'échelle de précocité (qui s'étend de 400 à 800), mais des variétés d'indice supérieur à 500 peuvent être cultivées en région méditerranéenne.

Culture.

Le semis est plus tardif que celui du maïs d'une quinzaine de jours ; il a lieu dans le courant du mois de mai. Le semis, effectué avec un semoir monograine, se fait en lignes espacées de 20 à 40 cm, avec un objectif de densité de 20 à 25 plants/m2. Les doses de semences varient entre 15 et 20 kg/ha.

La lenteur de la croissance de la plante après la levée étant un élément favorable au développement des adventices, il est nécessaire d'effectuer un désherbage, avant le semis, à base de simazine ou d'atrazine. Normalement, par la suite, la couverture du sol par le feuillage limite des sorties importantes de mauvaises herbes, de sorte qu'un deuxième traitement par désherbants peut être évité, sauf sur des cultures trop claires.

L'irrigation du sorgho n'est pas indispensable, mais une irrigation lors de la phase critique est intéressante. Concernant la fertilisation, l'apport d'azote est d'environ 100 kg/ha pour un objectif de rendement de 60 quintaux de grains. Celui de potasse est du même ordre de grandeur.

Maladies et ravageurs.

Le sorgho, comme le maïs, est peu sensible aux maladies. Les parasites habituels du sol (taupins, vers blancs) peuvent provoquer des dégâts à la levée et en cours de végétation. Le charbon est la principale forme parasitaire.

Surfaces cultivées et production.

D'après la FAO, la superficie consacrée à la culture du sorgho grain est de l'ordre de 45 millions d'ha, pour une production d'environ 60 millions de t (soit un rendement moyen inférieur à 15 q/ha). La moitié de cette superficie se trouve en Afrique semi-aride (23 millions d'ha), et le quart dans la partie sèche de l'Inde (11 millions). Indépendamment de l'Afrique, qui fournit la moitié de la production mondiale, les États-Unis sont le principal producteur, avec une récolte annuelle entre 15 et 20 millions de t, suivis par l'Inde (9 millions de t) et par la Chine et le Mexique (près de 6 millions de t chacun).

On peut diviser les pays cultivant du sorgho en deux groupes : d'une part les pays céréaliers mécanisés comme les États-Unis et l'Argentine, où les rendements sont compris entre 40 et 50 q/ha ; d'autre part les pays où le sorgho est une culture essentiellement vivrière, pratiquée avec des moyens rudimentaires tels les pays d'Afrique et la partie sèche de l'Inde, où les rendements ne dépassent pas 8 q/ha. La Chine se situe entre ces deux groupes ; la culture y est encore manuelle, mais plus intensive qu'en Afrique, avec des rendements compris entre 30 et 40 q/ha.

Dans l'Union européenne, la culture du sorgho se limite aux pays méridionaux, où elle couvre des surfaces peu importantes (100 000 ha). En France, la superficie est de 65 000 ha et la production de 400 000 t (avec un rendement de 60 q/ha). Elle se cantonne dans quelques départements du Sud-Ouest (Aude, Haute-Garonne, Gers, Tarn, Tarn-et-Garonne) et du Sud-Est (Drôme, Gard, Isère).

Sorghos fourragers.

Cette appellation s'applique à des types appartenant à l'espèce Sorghum vulgare (sorgho fourrager proprement dit), aux sorghos herbacés ou à des hybrides entre ces deux catégories. Les variétés cultivées sont pour la plupart des hybrides.

Les sorghos fourragers se distinguent par leur résistance à la sécheresse, leur productivité élevée et leur aptitude à donner des repousses après une coupe. Leur culture est la même que celle du sorgho grain. Cependant, leur teneur en durrhine peut être une cause d'intoxication s'ils sont distribués en vert sans pré-séchage préalable.

Leur valeur nutritive est variable suivant le stade végétatif ; elle est d'environ 0,7 UF (unité fourragère) par kg de matière sèche à la récolte, avec une teneur en matières azotées digestibles de 140 g/kg de matière sèche.

Roger-Estrade (A.)

sorption

Pénétration et fixation d'une substance dans le sol.