Larousse agricole 2002Éd. 2002
S

semence (suite)

2. Phytotechnie. Graine destinée à la reproduction.

Pour obtenir de bons rendements, les agriculteurs doivent utiliser des semences et des plants (parties de plante ou jeunes plantes) sains et sélectionnés. La valeur agricole d'une semence est appréciée et contrôlée par des essais en laboratoire. Ces essais portent sur le degré de pureté de l'espèce (quantité et qualité des impuretés par kilogramme de semences) et sur la faculté germinative (nombre de graines capables de germer sur 100 graines pures).

Traitements des semences.

Avant le semis, les semences peuvent subir des traitements ayant pour objet la destruction des germes de maladies parasitaires ou la protection contre les parasites animaux, notamment contre les insectes. Les modalités de désinfection des semences dépendent de la sensibilité des parasites aux agents physiques ou chimiques utilisés ainsi que de la localisation des germes.

On peut aussi faire subir aux semences et aux plantes des traitements destinés à faciliter le semis (enrobage des semences dans une gangue inerte) ou à hâter la germination (trempage des semences de betterave dans l'eau pour un semis tardif, suppression de la période de repos des tubercules de pomme de terre).

L'enrobage est aussi utilisé pour appliquer des produits phytosanitaires (fongicide, insecticide) destinés à protéger la jeune plantule au début de sa croissance. Ces mêmes produits peuvent également être appliqués par le pelliculage qui consiste à recouvrir les semences d'une très fine couche polymérisée. Des colorants sont fréquemment ajoutés aux mélanges pendant ces opérations, qui améliorent la visibilité des graines.

Production.

La production de semences et de plants sélectionnés concerne un grand nombre d'agriculteurs et de commerçants, et représente un marché important : 50 000 agriculteurs-multiplicateurs consacrent 373 000 ha à cette production.

Certaines régions de France se sont spécialisées dans la production de semences ou de plants, soit parce que le climat s'y prête (la Bretagne, le Nord et l'Auvergne, régions défavorables aux pucerons, produisent des plants de pomme de terre), soit parce qu'une technicité particulière y a été acquise par des agriculteurs-multiplicateurs (production de semences de maïs et de betterave dans le Sud-Ouest et la région d'Angers, production de semences de luzerne en Provence, production de semences de céréales à paille dans le nord du Bassin parisien).

L'activité du secteur semencier est contrôlée de manière à garantir aux utilisateurs les qualités génétiques, sanitaires et technologiques des semences ou des plants.

Jullien

semencier, semencière

1. Personne s'occupant de la multiplication des semences de plantes cultivées. 2. Se dit d'une exploitation agricole pratiquant ce genre d'activité. 3. Se dit d'un arbre âgé, mis en réserve lors d'une coupe de régénération, dont les graines serviront à renouveler une parcelle de forêt par semis naturel.

Mazoyer

séminal, séminale

Relatif à la semence, au sperme.

Les vésicules séminales sont l'une des glandes annexes de l'appareil génital mâle.

Chavatte/Palmer

semis

1. Mise en terre des semences. 2. Jeune plant issu d'une graine semée.

Ce terme est employé par opposition à la plantation, qui consiste à mettre en terre des plants ou des tubercules. Selon les espèces et le mode de culture, le semis peut se faire en place ou en pépinière.

En grande culture, le semis se fait en place, dans un sol généralement préparé par un labour profond suivi d'une ou de plusieurs reprises de labour destinées à favoriser au mieux la germination des graines puis la levée des plantules ; le semis proprement dit s'effectue ensuite à l'aide d'un semoir de précision pour les cultures en rangs, d'un semoir à céréales pour les autres (colza, pois), généralement en ligne. Mais on peut également semer à la volée en jetant les semences ou les graines sur le champ, sans ordre mais en respectant un objectif de densité. Autrefois pratiqué à la main, le semis à la volée est réalisé aujourd'hui à l'aide de semoirs-centrifuges. Ce type de semis est adapté à la mise en place de prairies. Il est de plus en plus courant, surtout pour les céréales et les oléoprotéagineux, de simplifier cet itinéraire : en supprimant l'opération de travail profond, en réduisant le nombre de passages lors de la reprise, ou en combinant reprise et semis en un seul passage. À l'extrême, les matériels de semis direct permettent d'enfouir directement les graines sans travail du sol préalable, mais cela pose d'autres problèmes (maîtrise des mauvaises herbes, des parasites, de l'état structural du sol) qu'il faut résoudre en adaptant l'ensemble de la conduite de la culture.

En culture maraîchère et en horticulture, le semis s'effectue soit en place, soit en pépinière. En pépinière, les graines sont souvent semées dans des petits cubes de tourbe. La germination s'effectue sous abri dans des conditions de température, d'humidité et de lumière optimales, de manière à avoir une levée aussi rapide et régulière que possible. On repique ensuite le jeune plant dans son cube de tourbe, après avoir préparé puis paillé le sol. Le semis en place s'effectue le plus souvent en ligne, car cela facilite les opérations d'entretien et d'éclaircissage de la culture. La préparation du sol se fait en deux temps, travail profond puis reprise, en veillant à obtenir un lit de semences très fin car en général les semences maraîchères sont de très petite taille. Les semences sont traitées afin d'assurer une protection phytosanitaire dès le début de la culture. Lorsque le semis est effectué à la main, on sème soit en ligne, soit en poquet (pour les graines les plus grosses). Une fois la levée effectuée, on sélectionne les plants les plus vigoureux (démariage).

En sylviculture, on pratique en général le semis en pépinière, avant de planter les jeunes arbres, mais certaines espèces sont semées directement.

Roger-Estrade

semoir

Machine agricole servant à semer les graines.

Les semoirs en lignes conventionnels.

Ils distribuent une quantité déterminée de graines, à une profondeur réglable, dans un sillon creusé et refermé par l'appareil. Comportant un grand nombre de rangs (10 à 60) dont l'écartement varie selon les graines semées, ils sont constitués d'une trémie, d'organes de distribution, de dispositifs éventuels de transport interne du grain, d'organes de mise en terre et de systèmes de jalonnage.