Larousse agricole 2002Éd. 2002
S

séchoir (suite)

Les organismes stockeurs de céréales emploient toujours des séchoirs continus à rendement de séchage très élevé. Les grandes exploitations peuvent s'équiper en séchoirs continus, mais l'investissement est rarement plus avantageux que le paiement du séchage à la coopérative. Après les différents chocs pétroliers en France, on s'est efforcé d'accroître le rendement des appareils (par ex., en recyclant l'air plusieurs fois) et de réduire les coûts du séchage en choisissant les combustibles les plus économiques. Les séchoirs fermiers continus pour le grain sont de moins en moins commercialisés. Il en reste cependant quelques-uns uns en service.

Séchage des fourrages.

Le fourrage humide est stocké sur un caillebotis de bois traversé par un courant d'air, réchauffé par un brûleur, pulsé par un ventilateur. Le courant d'air chaud est orienté par des gaines en bois (raccordées au ventilateur par un système divergent) de façon à se répartir régulièrement sur l'ensemble du dispositif. On place successivement des couches de fourrage humide (environ 1 m de hauteur) séchées les unes après les autres jusqu'à constituer des tas de foin de plusieurs mètres de hauteur. Le séchage est plus efficace si les côtés du tas sont bardés de planches de bois aggloméré. Les tours à foin sont équipées de systèmes analogues de séchage à l'air chaud.

Les installations de séchage par ventilation chaude pour le fourrage existent encore dans les régions humides, en particulier en montagne, lorsqu'on préfère alimenter les animaux avec du foin (par exemple dans l'est de la France, pour la fabrication des fromages à pâte molle), mais la généralisation de la récolte par voie humide en vue de l'ensilage a fait beaucoup régresser ces techniques qui demandent plus de main-d'œuvre et sont moins commodes pour l'alimentation automatique des animaux.

Aubineau

secoueur

Appareil ou organe de machine engendrant des secousses.

Les secoueurs pour arbres fruitiers sont constitués d'une pince à commande hydraulique animée d'un mouvement vibratoire ; les mâchoires, enveloppées d'un matériau semi-rigide pour éviter toute blessure, permettent de saisir le tronc principal d'un arbre ou ses branches et de leur communiquer une fréquence de secouage propre à faire tomber les fruits en vue de leur récolte. Les secoueurs proprement dits ont une fréquence de secouage faible avec une amplitude de quelques centimètres ; si la fréquence est relativement élevée pour une amplitude très faible, on parle de vibreur. La plupart des appareils actuels sont des vibreurs.

Ces appareils sont automoteurs ou portés sur l'attelage trois points d'un tracteur. Ils fonctionnent correctement sur les fruits durs : noix, olives, par exemple. Les fruits plus fragiles peuvent être récoltés avec ce type d'appareil, mais ils sont alors destinés à l'industrie de transformation.

Lorsque les fruits tombent directement au sol, il faut les ramasser avec des machines constituant un chantier de récolte ; ils peuvent aussi être recueillis sur un récepteur facilitant leur regroupement.

Les secoueurs des moissonneuses-batteuses sont des pièces métalliques, étroites et longues, ajourées, crantées, montées à l'arrière du contre-batteur. Ils ont une pente croissante vers l'arrière et sont animés d'un mouvement périodique qui fait progresser la paille battue contenant encore des grains ; ces derniers passent au travers des secoueurs pour rejoindre le circuit de nettoyage.

De Fournas

sécurité alimentaire

Situation selon laquelle l'humanité est assurée de l'accès à l'alimentation dont elle a besoin, ainsi que de la qualité de cette même alimentation.

Sous-alimentation.

L'insécurité alimentaire est l'insuffisance de la ration alimentaire d'une partie de la population mondiale. Elle peut être temporaire ou chronique ; on appelle « sous-alimentation » l'insécurité alimentaire chronique. Entre 1995 et 1997, de 750 à 830 millions de personnes étaient sous-alimentées dans les pays en développement, ce qui correspondait à 18 % environ de leur population. Vingt-deux millions de personnes étaient sous-alimentées dans l'ex-URSS, 4 millions en Europe de l'Est et 8 millions dans les autres pays industrialisés. Plus de deux milliards de personnes souffraient de malnutrition, c'est-à-dire d'un mauvais état physiologique général dû à des carences en certains nutriments (fer, iode et vitamine A principalement).

La sous-alimentation est particulièrement répandue dans les pays pauvres dont la population est majoritairement rurale et vit principalement de l'agriculture. Ainsi, elle affecte de 40 à 50 % de la population en Afrique centrale, orientale et australe, de 20 à 30 % en Asie du Sud et dans les Caraïbes, de 10 à 20 % en Asie de l'Est et du Sud-Est, en Amérique centrale, au Proche-Orient et en Afrique de l'Ouest, de 5 à 10 % en Amérique du Sud, et moins de 5 % en Afrique du Nord. En outre, les famines (formes extrêmes d'insécurité alimentaire temporaire) continuent de sévir : en août 1999, 37 pays avaient un besoin crucial d'aide alimentaire.

Depuis le début des années 1970, le nombre de personnes frappées par la sous-alimentation dans le monde tend à baisser, mais il ne baisse pas aussi vite qu'il le faudrait pour atteindre l'objectif proclamé lors du Sommet mondial de l'alimentation (Rome, 1996), à savoir : « Réduire de moitié le nombre de personnes sous-alimentées d'ici à 2015 au plus tard. »

Jusqu'à une période assez récente, on a pensé que la cause principale de l'insécurité alimentaire était une infériorité des productions (ou des disponibilités) alimentaires par rapport aux besoins. Mais, depuis longtemps, la production agricole mondiale aurait pu suffire, si elle avait été équitablement répartie, pour nourrir convenablement l'humanité entière. Aujourd'hui, il est largement admis que la pauvreté, notamment la pauvreté en milieu rural, est une cause majeure de l'insécurité alimentaire. Pour autant, ce constat ne doit pas conduire à négliger les questions de production. A cet égard, il est inquiétant d'observer que la production céréalière mondiale par habitant, qui avait beaucoup progressé de 1950 jusqu'au début des années 1980, tend à stagner depuis lors.