Larousse agricole 2002Éd. 2002
A

absorption (suite)

Absorption des éléments minéraux.

Les éléments minéraux existent dans le sol soit sous forme d'ions (particules chimiques chargées électriquement) en solution dans l'eau, soit à l'état solide (forme que la plante ne peut assimiler). Les sécrétions acides des racines et l'activité des micro-organismes du sol assurent la solubilisation de ces particules solides. Deux mécanismes permettent simultanément l'absorption des ions par les racines : d'une part, un entraînement passif des éléments minéraux par l'eau ; d'autre part, une phase active, nécessitant une dépense d'énergie de la part des cellules des racines.

L'absorption des substances minérales est sélective : elle varie en fonction des exigences propres des différentes espèces végétales, du stade de développement des plantes, des facteurs climatiques, des disponibilités du sol, etc. Par ailleurs, tous les ions ne pénètrent pas dans la racine à la même vitesse : les ions NO3 et Cl- sont absorbés beaucoup plus rapidement que les ions SO4 et PO4H2. La température (dans les limites physiologiques) favorise l'absorption. Les différents éléments minéraux ne sont toutefois pas absorbés indépendamment les uns des autres. Des antagonismes peuvent modifier les niveaux réciproques de pénétration des différents ions. Par exemple, en présence de grandes quantités de potassium (K+) dans le sol, la plante absorbe beaucoup moins de magnésium (Mg++).

Il existe, dans la membrane des cellules des racines, notamment au niveau des poils absorbants, des protéines spécialisées qui sont des transporteurs d'ions. Longtemps restées hypothétiques, elles commencent aujourd'hui à être caractérisées par leurs gènes. De nombreux gènes codant pour des transporteurs de nitrates, de potassium, d'ammonium, de phosphate ont ainsi été isolés et séquencés au cours de ces dernières années chez plusieurs espèces. Néanmoins, le mode de fonctionnement de ces transporteurs reste encore à découvrir.

Chaillou

acaricide

Se dit d'une substance qui tue les acariens.

Les acaricides sont utilisés pour lutter contre les agents des gales animales et contre les espèces nuisibles aux cultures et aux produits récoltés. Certains d'entre-eux ne détruisent pas les adultes, mais seulement les larves et les œufs ; d'autres exercent une action stérilisante sur les femelles. L'acaricide idéal doit être dépourvu d'effet toxique sur les auxiliaires utiles ; il doit détruire les œufs d'été et, si possible, les larves et les adultes. De nombreux acaricides spécifiques répondent à ces exigences. Les acaricides doivent être choisis en fonction de leurs propriétés, des stades biologiques des acariens à combattre, de la date de récolte pour respecter le délai d'attente réglementaire. Certains ont une toxicité pratiquement nulle envers l'homme, les animaux domestiques et le gibier, d'autres sont classés aux tableaux des substances vénéneuses.

Types d'acaricides.

Deux types de produits agissent sur les acariens :
des insecticides qui présentent également des propriétés acaricides homologuées sur des cultures, précisées sur les étiquettes (arbres fruitiers, cultures légumières, ornementales, florales, vigne, houblon) ;
des acaricides spécifiques autorisés sur des cultures mentionnées de façon règlementaire sur les étiquettes. Certains ne sont pas dangereux pour les abeilles et espèces voisines ; d'autres peuvent provoquer des intoxications chez ces insectes et leur utilisation est strictement réglementée pendant la période de floraison.

Modes d'action.

Les acaricides agissent par contact, par ingestion ou par inhalation. Plusieurs sont dotés de propriétés systémiques : ils pénètrent dans les plantes, se répandent dans tous les organes aériens et sont ingérés par les acariens qui se nourrissent aux dépens des végétaux. Ils permettent ainsi de détruire les acariens, qui se tiennent généralement à la face inférieure des feuilles et qui, de ce fait, peuvent ne pas être atteints directement par les pulvérisations.

Problèmes de résistances.

Il existe des souches et même des espèces d'acariens qui sont devenues pratiquement résistantes à divers acaricides ou insecticides, et qui nécessitent le recours à des acaricides possédant des structures différentes.

Strebler/Raynal

acarien

Arthropode généralement de très petite taille (rarement plus de 5 mm), dont il existe de nombreuses espèces, parmi lesquelles certaines sont parasites d'animaux (par ex. le sarcopte de la gale, le thrombidion et la tique) ou de végétaux (« araignée jaune » et « araignée rouge ») [les acariens forment un ordre de la classe des arachnides].

Modes de vie.

Les acariens se rencontrent dans tous les milieux, et leur biologie est très variée. Les uns sont libres, comme le ciron (Acarus ciro), qui transforme la croûte des fromages en poussière, ou comme les oribates, qui jouent un rôle très important dans la dégradation des matières organiques du sol. Certaines espèces se nourrissent d'autres acariens (elles ont pu être utilisées en lutte biologique contre des acariens s'attaquant aux végétaux). D'autres sont des parasites :
de l'homme ou des animaux, comme les tiques, les agents des gales, les aoûtats qui provoquent la trombidiose, les agents des acarioses des abeilles ;
des végétaux : il s'agit d'espèces phytophages (se nourrissant du contenu des cellules végétales) ; quand ces acariens sont en nombre important, ils perturbent le métabolisme des plantes, détruisent les tissus végétaux et freinent le développement de la végétation jusqu'à entraîner, dans certains cas, la chute des feuilles et le dépérissement des organes aériens et souterrains.

Morphologie et anatomie.

Le corps des acariens est ovoïde ou vermiforme, sans segmentation apparente, de couleur variable. Ces arthropodes se distinguent des insectes par la fusion de la tête, du thorax et de l'abdomen, l'absence d'ailes ou d'antennes, et la présence, en général, de quatre paires de pattes chez l'adulte (contre six chez les insectes). Les pièces buccales sont adaptées au régime alimentaire : elles peuvent être de type broyeur (oribate), suceur (tétranyque) ou piqueur (tique).