Larousse agricole 2002Éd. 2002
R

ray-grass (suite)

Le ray-grass anglais peut produire pleinement pendant 3 à 6 ans ; c'est donc une plante de prairie de longue durée, intéressante dans les régions où les sols et le climat ne sont pas desséchants l'été (climat océanique, terres fraîches de plaine ou d'altitude moyenne). Les rendements obtenus en deux pâturages au printemps peuvent, selon les lieux et les années, varier de 4 à 6 t de matière sèche à l'hectare pour les variétés précoces et de 8 à 10 t pour les variétés tardives ; en fauche, la différence est moins nette, les variétés précoces atteignant de 6 à 10 t et les variétés tardives de 8 à 11 t.

Pour une production de 10 t de matière, ce ray-grass exporte 150 kg d'azote, 100 kg d'anhydride phosphorique et 390 kg d'oxyde de potasse.

Le ray-grass anglais a une valeur alimentaire élevée tout au long de sa vie, sauf s'il est attaqué par la rouille : son appétence et sa digestibilité sont très bonnes du stade jeune au tout début de l'épiaison.

Ray-grass d'Italie.

L'espèce, annuelle ou bisannuelle, forme de fortes touffes qui peuvent atteindre de 80 à 100 cm de haut. L'inflorescence est un épi dont les épillets, d'une dizaine de fleurs, ont des glumelles inférieures aristées. Le ray-grass d'Italie est une plante glabre, à préfoliaison enroulée, limbe foliaire assez large (6 à 10 mm), oreillettes longues et embrassantes. Il s'adapte à tous les types de sols, même aux sols acides (jusqu'à pH 4). Par ailleurs, sa vitesse d'implantation est très rapide (germination en quelques jours, tallage important en quelques semaines). Il en résulte que le ray-grass d'Italie est très agressif à l'égard des autres espèces ; la seule que l'on puisse semer en mélange avec cette graminée est le trèfle violet (semis de printemps).

Le ray-grass d'Italie est une plante qui produit pendant peu de temps ; beaucoup de variétés sont annuelles et alternatives (certaines peuvent même avoir un cycle de reproduction inférieur à 1 an). D'autres sont bisannuelles, non alternatives : l'année du semis, elles présentent peu ou pas de tiges en parcelles denses et peuvent produire pendant 2 saisons.

Les variétés sont soit diploïdes, soit tétraploïdes ; on les classe selon leur alternativité. Le potentiel de rendement annuel est de 13 à 17 t de matière sèche à l'hectare en 3 exploitations. Ce rendement peut se répartir en 2 ou 3 pâturages successifs ou en une coupe « fauche » au tout début de l'épiaison, suivie d'un pâturage ou d'un foin. La pousse d'été est très faible (tiges en remontaison). La pousse automnale peut être correcte si les conditions sont favorables. La pousse hivernale n'est pas négligeable dans les régions à hiver doux (en Bretagne, par exemple).

Le ray-grass d'Italie a une valeur alimentaire excellente. C'est une espèce très appréciée des animaux et très digestible. L'appétence des variétés tétraploïdes, dont l'état sanitaire est en moyenne supérieur à celui des variétés diploïdes (plus grande résistance à la rouille couronnée), est généralement meilleure.

Le ray-grass italien est le plus souvent ensilé au printemps dans les systèmes fourragers intensifs. C'est une culture qui valorise très bien l'irrigation et l'azote. Les exportations en azote, phosphore et potasse sont respectivement, pour 10 t de foin, de 200, 40 et 80 kg.

Roger-Estrade

rayonnement

Mode de propagation de l'énergie sous forme d'ondes ou de particules.

Tout corps émet plus ou moins sur l'ensemble du spectre électromagnétique avec un maximum d'intensité à une longueur d'onde lm, exprimée en mètres, fonction de sa propre température, T en kelvin (loi de Wien, lm.T = 2 880 mK). Pour l'ensemble du spectre, l'énergie émise est proportionnelle à la 4e puissance de la température (loi de Stefan Boltzman qui s'écrit E = ÎsT4 en W/m2, Î étant l'émissivité de la surface et s la constante de S. Boltzman, égale à 1,381 10-23 JK-1).

En agricultures, on distingue principalement 3 domaines de longueurs d'onde, ou rayonnements.

Le rayonnement solaire (de 1 390 W/m2 au sommet de l'atmosphère) est émis par le soleil à plus de 6 000 K ; il se caractérise par un maximum d'intensité autour de 0,5 mm (jaune). En traversant l'atmosphère (absorption et diffusion), la gamme de longueurs d'onde de ce rayonnement se trouve réduite (0,3 à 3 mm), et au voisinage du sol l'énergie ne dépasse donc pas 1 000 W/m2 par beau temps. C'est le rayonnement global, qui comprend le rayonnement photosynthétiquement actif (gamme de 0,3 à 0,7 mm), soit environ 50 % de l'énergie du rayonnement global. De jour, le rayonnement solaire est prépondérant et tend à réchauffer les surfaces.

Les rayonnements thermiques de grandes longueurs d'onde sont émis par les surfaces à température ambiante (gamme de 4 à 100 mm). Ce type de rayonnement s'applique principalement au rayonnement atmosphérique, positif pour la surface de la terre (entre 250 et 450 W/m2), et au rayonnement de surface, (entre 350 et 500 W/m2), émis par les surfaces elles-mêmes. Ces rayonnements sont appelés telluriques. Le bilan de ces deux rayonnements est donc pratiquement toujours négatif de nuit et un refroidissement systématique s'installe. Les gaz à effet de serre de l'atmosphère augmentent le rayonnement atmosphérique, qui réduit les pertes globales au sol ; c'est le réchauffement dû à la serre ou à l'effet de serre de l'atmosphère sur le climat.

Les rayonnements de très grandes longueurs d'onde (l de l'ordre du mm au m), appelées micro-ondes, sont utilisés en télédétection active (émission provoquée de micro-ondes) ou en télédétection passive (analyse des micro-ondes naturellement émises par les surfaces) pour déduire de leurs interactions avec les surfaces des propriétés comme l'indice foliaire du couvert, le contenu en eau de la végétation ou du sol, la rugosité de la surface, etc.

Perrier

rayonnement infrarouge

Terme général définissant les gammes de rayonnements électromagnétiques au-delà du rouge (0,8 mm).

On distingue le moyen infrarouge dans la gamme des rayonnements solaires arrivant au sol (0,8 à 3 mm), et l'infrarouge thermique émis par tous les corps ambiants dits telluriques (3 à 100 mm) qui, selon la température de surface, émettent entre 250 et 450 W/m2. Au-delà de l'infrarouge thermique, on considère les ondes comme des micro-ondes utilisées en télédétection spatiale ; elle sont alors dans le même domaine que les ondes radioélectriques (> 100 mm).

Perrier