Larousse agricole 2002Éd. 2002
P

puberté

Ensemble des transformations aboutissant à l'acquisition des caractères sexuels et de la fonction de reproduction.

Du point de vue fonctionnel, c'est le moment où l'individu devient apte à produire des gamètes fécondants ou fécondables. Du point de vue physiologique ou morphologique, la puberté est plus difficile à définir selon le critère que l'on adopte (comportement sexuel, formation d'hormones sexuelles ou de gamètes, croissance des voies génitales, etc.). Pratiquement, un animal est pubère dès les premiers signes habituels de l'activité sexuelle (première éjaculation chez le mâle, premières chaleurs chez les femelles à cycle œstrien).

La puberté intervient à un âge variable selon les espèces, les caractéristiques génétiques, l'alimentation, l'environnement, etc., mais, en général, entre 8 et 13 mois chez le taureau, vers 5 mois chez le bélier, le bouc et le verrat, entre 15 et 18 mois chez l'étalon, entre 9 et 12 mois chez la vache, vers 7 mois chez la brebis et la chèvre, vers 6 mois chez la truie.

Bougler/Gallouin

puceron

Petit insecte (2 à 5 mm de long) homoptère brun ou vert, ailé ou non, qui vit souvent en colonies sur les végétaux, dont il puise la sève, provoquant parfois de sérieux dommages (nombreux genres, superfamille des aphidoïdes).

Il existe un grand nombre d'espèces de pucerons phytophages. Ils possèdent un appareil buccal de type piqueur-suceur, comportant un canal salivaire qui permet l'injection de salive à l'intérieur des tissus végétaux dans lesquels ils puisent leur nourriture, et un canal alimentaire, par lequel ils absorbent les aliments partiellement digérés. La salive est généralement toxique pour les organes attaqués, chez lesquels elle provoque des déformations ou des nécroses ; elle est également très souvent porteuse de virus. Au cours de leurs déplacements, les pucerons véhiculent ainsi des viroses des plantes malades aux plantes saines.

Reproduction.

Elle se fait essentiellement par parthénogenèse (sans fécondation). L'œuf d'hiver donne naissance, au printemps, à une femelle aptère (sans ailes), appelée fondatrice, qui va produire par parthénogenèse des femelles aptères ou ailées. Celles-ci se reproduisent de la même façon (de 6 à 12 générations par an), certaines femelles ailées assurant la dissémination de la colonie. En fin de végétation, des individus sexués apparaissent, et les femelles fécondées produisent les œufs d'hiver. Ce cycle biologique peut se dérouler sur une même plante hôte (cycle monœcique), comme dans le cas du phylloxéra de la vigne, sur deux plantes hôtes ou sur deux groupes de plantes hôtes différentes, comme dans le cas de Myzus persicœ, dont les émigrants ailés, nés sur le pêcher, se reproduisent sur le chou, la pomme de terre ou la betterave.

Les formes ailées se déplacent en véritables vols de migration chez certaines espèces (puceron noir de la fève par exemple) ou sont transportées passivement par les courants d'air chaud ascendants et par les vents dominants.

L'influence des conditions climatiques sur les pullulations de pucerons est très nette. Les fortes pluies provoquent la destruction de la plupart des ailés, mais n'ont guère d'influence sur les aptères et les nymphes, ce qui explique la rareté relative des pucerons sous les climats maritimes et, par voie de conséquence, l'importance et la qualité de la production bretonne de plants de pomme de terre indemnes de maladies à virus (plants).

Dégâts provoqués.

Ce sont soit des préjudices directs (rabougrissement des feuilles et des jeunes tiges qui abritent des colonies, déformation, crispation, galle, parfois dépérissement de la plante), soit des préjudices indirects (transmission de maladies à virus). Certains pucerons rejettent en outre par l'anus un miellat riche en sucre qui attire les fourmis et favorise le développement de fumagines.

Les principales espèces de pucerons ayant un impact négatif sur le plan économique sont nombreux : le puceron des céréales, les pucerons verts du bois, du pêcher, de l'artichaut, du pommier, du groseillier, du prunier et du fraisier, le puceron des racines des salades, le puceron de la carotte, les pucerons noirs de la fève, du cerisier et du pêcher, le puceron cendré du chou, des crucifères et du groseillier, les pucerons jaunes du fraisier et du groseillier, le puceron de l'oranger, le puceron brun du pêcher, le puceron lanigère, les pucerons des galles rouges du pommier, le puceron cigarier du pêcher, le puceron du poirier, le puceron du framboisier, les pucerons farineux du prunier et du pêcher, le phylloxéra, etc.

Lutte.

Étant donné la diversité des espèces et des cultures hôtes, les moyens de lutte sont différents selon les espèces. Il existe toutefois des principes généraux à respecter. Ainsi, les pucerons ont de nombreux ennemis naturels (larves de syrphes, de chrysopes, d'hémérobes, de cécidomyies, qui vident de leur substance le corps des pucerons ; adultes et larves de coccinelles, qui s'en nourrissent ; etc.), qui sont des auxiliaires précieux à protéger. Lorsque la lutte chimique est nécessaire, elle doit être effectuée très tôt, avant l'apparition de ces derniers, dès l'installation des premières colonies de pucerons. Dans ce cas, on peut utiliser des aphicides en pulvérisations soignées, les pucerons étant souvent protégés par les feuilles enroulées. Les produits systémiques permettent aussi de détruire les pucerons. Mais, avant toute intervention, il faut estimer les seuils de nuisibilité des populations présentes. Les traitements d'hiver sont recommandés, car ils permettent la destruction des œufs.

Strebler/Raynal

puisard

Puits à eau perdue, creusé pour recevoir les eaux souillées ou polluées.

Les parois d'un puisard sont étanches, mais le fond, formé d'un mélange de terre et de cailloux, permet aux eaux de s'infiltrer dans la terre, tandis que les grosses impuretés sont retenues par les cailloux. On récupérait autrefois ces impuretés pour les utiliser comme amendement organique. Aujourd'hui, les eaux usées des habitation ou des bâtiments d'élevage sont récupérées dans des fosses étanches, pour être traitées ou évacuées vers une station d'épuration.

Roger-Estrade