Larousse agricole 2002Éd. 2002
P

porc (suite)

En pratique, on utilise généralement deux types d'aliments au cours de la période d'engraissement : un aliment de démarrage (du sevrage à 60 kg) et un aliment de finition (de 60 kg à l'abattage). On utilise en général des aliments composés à base de céréales, de protéagineux, de tourteaux, etc. La durée moyenne d'engraissement est de 110 à 120 jours.

Le maintien d'un bon état sanitaire est essentiel en élevage de porcs. Il importe donc de prévenir tout risque de contamination. Pour cela, une prophylaxie sanitaire rigoureuse doit être mise en place - isolement complet de l'élevage, précautions à prendre systématiquement pour les visites, l'introduction de nouveaux animaux, le matériel, les aliments, l'eau, lutte contre la dispersion et la prolifération microbienne -, alliée à une prophylaxie médicale (vaccinations, vermifugations).

Races de porc et amélioration génétique.

Les nouvelles conditions d'élevage ont conduit au développement de races améliorées (sélectionnées en vue de la production de carcasses présentant un rapport muscle/gras élevé), possédant de bonnes qualités d'élevage (rusticité, calme, fécondité), une forte croissance et une viande de qualité. Les races large white, landrace, piétrain, duroc, hampshire, utilisées en croisement, sont les plus fréquemment élevées dans les pays développés. Le croisement entre races permet de bénéficier de l'effet d'hétérosis et de la complémentarité des races ou des types génétiques. On utilise le croisement simple (truie et verrat de race pure) et le croisement triple (truie croisée et verrat de race pure) ou le croisement à double étage (truie croisée et verrat croisé). La truie croisée la plus utilisée est la large white ´ landrace (meilleure précocité sexuelle, production numérique plus élevée, meilleur rythme de production). Depuis les années 1980, on assiste à la création de lignées synthétiques à partir de ces mêmes races.

L'amélioration génétique constitue une activité très spécialisée, réalisée par un petit nombre d'élevages, dits élevages de sélection. Les caractères à sélectionner sont choisis en fonction de leur importance économique. Parmi ces critères, on peut citer le nombre de porcelets sevrés par portée, la vitesse de croissance, la teneur en viande maigre de la carcasse, etc.

La diffusion du progrès génétique est assurée par des unités de multiplication, fournissant aux éleveurs des truies de remplacement et des verrats.

Production de viande de porc.

Le porc baconer, destiné à la production du bacon, est abattu à 80-110 kg ; le porc charcutier, destiné à la production de viande, est abattu en France à 100-110 kg ; le porc lourd, plus spécialement destiné à la production de jambons crus, est abattu à 130-150 kg.

Le porc est la première viande consommée dans le monde. Il existe trois grandes zones de production : l'Asie et notamment la Chine, l'Europe du Nord, de l'Ouest et de l'Est, les États-Unis. Ces grandes zones de production sont aussi de grandes zones de consommation : en Europe, c'est la première viande consommée, mais le développement de la production est inégal selon les pays.

Depuis 1960-1965, la France est passée d'une production porcine d'appoint (petites unités, technicité faible, investissements réduits) à une production spécialisée (part importante des ateliers occupant à plein temps un ou plusieurs travailleurs mais toujours dans un cadre agricole et surtout familial). Ce lent mouvement de concentration des élevages n'est pas terminé. Le nombre des élevages diminue chaque année à un rythme voisin de 5 %, la cessation d'activité touchant toujours les plus petites unités. Aujourd'hui, la quasi-totalité du cheptel est concentrée dans 10 000 exploitations. Cette concentration s'accompagne d'une organisation économique de la production en groupements de producteurs et de la structuration croissante autour de filières qui rassemblent des organisations allant de l'amont à l'aval de la production. Une régionalisation de la production est aussi observée : 55 % des porcs sont élevés en Bretagne et 12 % en Pays de Loire.

Bourgeat

porcelet

Petit du porc.

Bourgeat

porcher, porchère

Personne travaillant dans un élevage porcin.

Bourgeat

porcherie

Bâtiment ou ensemble de bâtiments destinés à l'élevage porcin.

La conduite d'un élevage est fonction de l'effectif du troupeau ainsi que de la spécialisation de l'éleveur (naisseur ou engraisseur). La réglementation en vigueur pour toute implantation de porcherie est de plus en plus sévère et tout projet doit faire l'objet d'une étude d'impact précise.

On distingue cinq catégories de locaux (cf. tableau page suivante).

La difficulté pour tout élevage en bandes est de déterminer le nombre de places pour chaque catégorie d'animaux. Pour des effectifs de 50 à 70 truies, on retiendra 7 bandes avec un intervalle entre les bandes de 21 jours, un intervalle moyen sevrage/saillie de 7 jours, une durée de gestation de 114 jours et une durée moyenne d'allaitement de 26 jours.Chaque local exige des conditions d'ambiance spécifiques (voir tableau pour les normes de température).

L'hygrométrie optimale est de 70 à 75 % pour la maternité et le post-sevrage et de 75 à 80 % pour l'engraissement.

La vitesse d'air doit être inférieure à 0,20 m/s pour éviter refroidissement et cannibalisme. L'aération doit être assurée en hiver par un débit minimal d'air de 30 m3/h par truie en gestation ou en maternité, de 4 à 8 m3/h pour le post-sevrage et de 10 à 20 m3/h par porc à l'engrais suivant son âge. En été, le débit d'air peut atteindre 200 m3/h par truie et 100 m3/h par porc à l'engrais afin d'éliminer la chaleur produite par les animaux.

Pour réaliser ces conditions d'ambiance, le bâtiment doit être bien isolé (toiture et parois) et équipé d'un dispositif de ventilation dynamique avec régulation pilotée par la température intérieure et la teneur en CO2 et/ou en H2O. Le chauffage du local est souvent nécessaire pour la maternité et le post-sevrage : il doit souvent être complété pour les porcelets par des radiants ou par un sol chauffant permettant d'obtenir une température de 32 à 33 °C.