Larousse agricole 2002Éd. 2002
P

pomme de terre de primeur (suite)

La plantation des tubercules intervient de début février à mi-mars. Au regard de la densité recherchée (de 45 000 à 55 000 plants/ha de calibre moyen 32 à 40 mm), il faut compter 2 t de semences/ha. Les lignes de plantation, distantes de 0,60 à 0,80 m, seront buttées en deux passages.

La récolte intervient à partir du 15 avril, de 75 jours (culture abritée) à entre 85 et 110 jours (culture de pleine terre) après la plantation. Elle est souvent manuelle en début de saison, mécanisée ensuite. Le tubercule, généralement lavé puis conditionné sur chaîne de triage, conserve sa fragilité : sa commercialisation doit intervenir rapidement. Le rendement varie de 15 à 45 t/ha selon la variété, la durée de la culture et de son itinéraire technique.

La production française est évaluée à 340 400 t pour 16 200 ha. La moitié de cette production est localisée sur la façade Atlantique-Manche. La production de l'île de Ré bénéficie d'une AOC. La France exporte 110 000 t en Allemagne (25 %), en Espagne (15 %), au Royaume-Uni (13 %), et importe 90 000 t en provenance du Maroc (45 %), d'Israël (25 %) et d'Espagne (18 %).

Péron

pommier

Arbre très répandu dans les zones tempérées du globe, cultivé pour ses fruits, ou pommes, ou pour sa floraison printanière éclatante et la coloration automnale de son feuillage (pommiers à fleurs) [genre Malus, famille des rosacées].

Arboriculture. Le pommier (Malus pumila ou Malus communis), originaire d'Asie, est l'espèce fruitière la plus cultivée dans le monde. Les variétés sont nombreuses. En France, les variétés européennes traditionnelles ne représentent qu'environ 10 % des superficies plantées en vergers commerciaux, la majorité des variétés étant d'origine américaine (comme `Golden Delicious'), ou néo-zélandaise (comme `Gala'). La répartition est aujourd'hui approximativement la suivante : variétés de type `Golden Delicious', environ 50 % ; variétés bicolores comme `Gala', `Braeburn', `Elstar', `Idared', `Jonagold', 21 % ; variétés rouges (rouges américaines) comme `Delicious Rouge', `Starkrimson', `Red Chief', 10 % ; variétés représentées par `Granny Smith', 14 % ; variétés de type reinette telles `Reine des reinettes', `Reinette blanche' et `Reinette grise du Canada', 6 %.

Culture.

Les exigences culturales du pommier sont faibles en Europe. Il faut cependant considérer la durée de végétation, qui diffère selon les variétés (la `Granny Smith' demande une longue période de végétation, environ 200 jours, ce qui limite sa culture au nord de la Loire), et la protection contre les froids printaniers, nuisibles (ils peuvent détruire la floraison ou empêcher la nouaison à cause de l'inactivité des abeilles et des autres insectes pollinisateurs). Le sol doit être profond, bien drainé et aéré. La pollinisation croisée est nécessaire à une bonne fécondation, car le pommier est une espèce auto-incompatible. La présence d'une rangée de pollinisateurs tous les 5 rangs est recommandée. La multiplication se fait par greffage en écusson. Il existe une vaste gamme de porte-greffes qui permettent le contrôle de la vigueur de l'arbre. Les porte-greffes clonaux (multipliés par bouturage et par marcottage) ont été répertoriés par les stations anglaises d'East-Malling et de John Innes. Chaque porte-greffe est désigné par la lettre M suivie d'un nombre, par exemple M9. Le porte-greffe le plus employé aujourd'hui en culture intensive est le M9, pour les formes palissées (haies fruitières, drapeau, fuseau étroit). Le M106 continue d'être utilisé pour les variétés de cidre. La fertilisation comprend, avant la plantation, l'épandage d'une fumure de fond établie à partir des analyses de sol. La fumure d'entretien à l'hectare est de 100 à 150 unités de potasse pendant les cinq premières années et de 60 à 80 unités d'azote, apportée en deux fois : avant le démarrage de la végétation et après la nouaison. En sol neutre ou acide, on épand aussi 500 unités de calcium tous les trois ans. L'entretien du sol qui semble le mieux réussir aux vergers irrigués est l'enherbement de l'interligne et le désherbage chimique de la ligne.

Pour atteindre le plus rapidement possible un rendement maximal à l'hectare, il est préférable d'accroître le nombre d'arbres par hectare et d'utiliser des porte-greffes faibles. Les vergers à rang simples, espacés de 3,5 à 4 m et sur lesquels les arbres sont plantés avec un intervalle de 1 à 2 m, donnent de bons résultats. Les arbres ont la forme d'un petit fuseau avec un axe central ; cette forme fruitière favorise la production et permet le maintien des arbres dans le rang. Il faut surtout permettre un bon éclairage des rameaux, car celui-ci conditionne la quantité des boutons floraux, la qualité et la taille des fruits, mais il ne faut pas le favoriser au détriment de la vigueur, qui doit rester suffisante pour permettre le renouvellement des rameaux porteurs de fruits. L'irrigation est pratiquée dans la majorité des vergers intensifs, car elle influence favorablement la régularité de la production.

Taille et éclaircissage.

La taille représente un poste important en termes de main-d'œuvre, aussi cherche-t-on à la simplifier. La connaissance des 4 types de fructification du pommier a permis de progresser en ce sens. La formation de l'arbre est fondée sur son comportement naturel et requiert un nombre limité d'interventions de taille. La contre-partie est l'installation de systèmes de palissage et des opérations d'arcure (pour obtenir des branches fruitières) et de pincements. La taille d'entretien consiste dans la gestion des branches fruitières, conduites en taille longue, la production se faisant sur des brindilles couronnées.

L'éclaircissage chimique complète l'effet de la taille. Les jeunes fruits sont éclaircis avec de l'acide naphtalène acétique ou son amide. L'éclaircissage manuel vient compléter l'action des produits chimiques.

Récolte.

La récolte est une opération coûteuse. Sa date dépend de nombreux facteurs, mais c'est le critère variétal qui est primordial. La date de récolte détermine la qualité des fruits et leur aptitude à être conservés au froid ou sous atmosphère contrôlée. Les pommes sont récoltées en palox, container solidaire d'une palette, contenant environ 400 kg de pommes, qui sont stockées en chambre froide. La cueillette des variétés consommées en l'état est manuelle, mais certains appareils, comme les plates-formes de cueillette, viennent améliorer le rendement des cueilleurs, qui atteint 130 à 150 kg par homme et par heure dans les chantiers bien organisés. Les rendements sont variables suivant les variétés et les années. Ils atteignent et dépassent 505 t/ha à 5 ans.