Larousse agricole 2002Éd. 2002
P

pollution (suite)

Pollution des sols.

Les causes de pollution chimique des sols liées à l'activité agricole proviennent essentiellement de l'existence, dans les produits utilisés pour fertiliser ou traiter les cultures, de différents composés toxiques. Ces derniers sont souvent présents en très petite quantité, mais leur accumulation lente peut entraîner la contamination de certains sols cultivés - ces substances sont en effet très peu mobiles dans le sol et sont peu absorbées par les plantes. Ainsi en est-il des engrais de synthèse qui contiennent à l'état de traces de nombreux métaux et métalloïdes, ou de produits fongicides insecticides ou herbicides. Enfin, l'épandage de boues issues de station d'épuration peut présenter un risque lorsque ces produits contiennent des éléments traces métalliques mais également des produits organiques toxiques dérivés des matières plastiques ou de résidus d'hydrocarbures. Ce risque de contamination est cependant faible dans la mesure où la législation est très stricte sur les teneurs maximales en éléments traces à ne pas dépasser.

Pollution des eaux superficielles et souterraines.

La principale particularité de la pollution agricole des eaux est son caractère diffus, qui l'oppose à la plupart des pollutions industrielles et qui rend aussi plus délicate sa maîtrise. Les cas de pollution des eaux liés à l'activité agricole sont multiples : lessivages de nitrates, de phosphore, de pesticides, ou contaminations microbiologiques. Les pollutions par les pesticides sont soit dues au lessivage des matières actives (ou de leurs résidus) qui polluent ainsi les nappes phréatiques, soit consécutives à des phénomènes d'érosion hydrique : les molécules, fixées aux particules du sol, entraînées par les eaux de pluies contaminent alors les eaux superficielles. C'est par ce même mécanisme que les eaux superficielles peuvent être polluées par le phosphore. Dans certains cas, l'enrichissement des eaux superficielles par les phosphates et les nitrates entraîne la prolifération de végétaux aquatiques (algues, mousses, etc.). Cette prolifération peut déclencher un phénomène d'eutrophisation des étangs ou des rivières pollués, faisant disparaître toute vie aquatique. Pour limiter les risques, il faut prendre des mesures de lutte contre l'érosion et adapter la protection phytosanitaire aux risques de maladies (protection raisonnée).

La pollution par les nitrates est due à l'entraînement par les eaux d'infiltration de ces ions (NO3-), très solubles lorsqu'ils ne sont pas absorbés par les plantes. Ce phénomène se produit pendant les périodes pluvieuses, lorsque le sol des parcelles cultivées est laissé nu entre deux cultures ou lorsque celles-ci ne peuvent absorber tout le nitrate présent dans le sol. Ce dernier cas se produit après des fertilisations (minérales ou organiques) trop importantes, ou lorsque l'absorption par les plantes est bloquée (période de froid). Pour prévenir ce type de pollution, il faut installer des cultures intermédiaires pièges à nitrates et ajuster l'apport d'engrais aux besoins de la plante, en tenant compte des fournitures du sol (de manière à laisser dans le sol le moins de nitrates possible après la récolte).

La contamination microbiologique est essentiellement le fait d'écoulements accidentels de jus de fumier et de purin. Le seul moyen de lutte est d'isoler les fosses et les aires de stockage de façon à éviter le mélange entre les jus et les eaux de ruissellement, mesure désormais obligatoire.

Roger-Estrade

polyculture

Culture d'espèces végétales différentes dans une même exploitation agricole.

Doré

polyédrose

Maladie à virus (baculovirus) de certains insectes.

La polyédrose se caractérise par des inclusions polyédriques de nature protéique contenant les particules virales, soit dans le noyau, soit dans le cytoplasme des cellules infectées (polyédroses nucléaires ou cytoplasmiques). De nombreux ordres d'insectes peuvent être contaminés (coléoptères, diptères, hyménoptères, lépidoptères, orthoptères) lors de la prise d'aliments pollués par ces virus. La multiplication virale a lieu d'abord dans l'intestin, puis, de là, dans toutes les cellules de l'insecte, entraînant sa mort. Des préparations de certains virus responsables de polyédroses nucléaires sont homologuées en lutte biologique, par exemple contre la noctuelle du chou.

Raynal

polygastrique

Mammifère dont l'estomac est composé de 4 réservoirs : le rumen, le bonnet ou réseau, le feuillet et la caillette.

Bougler/Gallouin

polygénique

Se dit d'un caractère quantitatif résultant de l'expression de nombreux gènes (hauteur, durée de vie, rendement).

Il existe une hérédité des caractères polygéniques que l'on peut théoriser par la génétique quantitative :
la plupart des caractères quantitatifs sont sous l'influence de nombreux gènes, chacun à effet très limité ;
l'effet de substitution d'allèles à un locus a en général un effet très faible et interchangeable ;
l'expression phénohybrique des caractères polygéniques est soumise à de forts effets du milieu ;
l'échelle des caractères correspond à une distribution continue.

Bannerot

polymérique

Se dit de gènes dont les effets individuels sont équivalents mais dont les actions intensifient les autres.

Les interactions entre gènes polymériques aboutissent à la « polymérie », c'est à dire à la production d'un caractère particulier du fait de la coopération entre plusieurs gènes polymériques. Ces interactions (dominance entre allèles et interactions non alleliques) peuvent être exprimées statistiquement comme des composantes de la variance génétique.

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polyploïdie

État d'une cellule, d'un tissu, d'un organisme qui possède plus de 2 génomes de base, ceux-ci étant homologues ou non.

Suivant que la ploïdie provient d'un doublement chromosomique ou d'une hybridation interspécifique naturelle ou artificielle, on aura affaire à des autoploïdes dans le premier cas et à des allopolyploïdes (ou amphiploïdes) dans le second.

Des substances chimiques, comme la colchicine qui empoisonne le fuseau mitotique, permettent de doubler le nombre de chromosomes et d'obtenir des autoploïdes (4 n et plus).

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