Larousse agricole 2002Éd. 2002
P

plasticulture (suite)

Les matières plastiques sont employées pour la confection d'abris (tunnels plastiques) qui protègent les cultures des pluies violentes ou du vent, et qui, en permettant le réchauffement de l'air ambiant raccourcissent le cycle de production ou permettent des productions plus précoces qu'en plein champ. Ces abris protègent également les productions d'un certain nombre de parasites aériens.

On utilise également des films plastiques posés à même le sol. Les avantages du paillage plastique sont nombreux : réchauffement du sol, maîtrise des mauvaises herbes, protection de la culture contre un certain nombre de parasites telluriques, etc. Sur les grandes parcelles (maïs ensilage, en particulier), le film est distribué par une plastisemeuse (dérouleuse de film associée à un semoir monograine). Chaque rang du semoir est équipé d'une roue d'enterrage munie de becs planteurs qui perforent le film plastique à intervalles réguliers. Les becs, fermés au début de leur rotation pour recevoir la graine issue du distributeur, s'ouvrent au bas de leur course pour libérer cette graine dans le sol, et sont ensuite nettoyés par une brosse avant de se refermer. Le film, enroulé sur un dévidoir, se déroule au fur et à mesure de l'avancement ; il est appliqué fermement sur le sol par un rouleau et recouvert latéralement d'un cordon de terre qui l'empêche de s'envoler.

Les matériaux employés sont très divers et sont choisis par les producteurs en fonction de l'utilisation qu'ils en font à partir de critères tels que les propriétés optiques, les propriétés thermiques, la perméabilité à l'eau et à l'air, la résistance au déchirement Le problème majeur posé par cette utilisation du plastique en agriculture reste celui de la récupération et du recyclage des films usés.

Rogerestrade/Aubineau

platane

Grand arbre à feuilles caduques pouvant atteindre 40 m de haut (genre Platanus, famille des platanacées).

Le platane à feuilles d'érable (P. ´ acerifolia), hybride de P. occidentalis et de P. orientalis, est le plus répandu. Il possède de grandes feuilles lobées, un tronc droit dont l'écorce se détache par plaque. Les fruits sont des akènes regroupés en boule. Sa multiplication se fait par bouturage. Les platanes aiment les sols frais et profonds. Ils sont utilisés pour leur ombrage en ville, car ils supportent l'élagage et la pollution atmosphérique, et comme d'arbres d'alignement le long des routes, où ils tendent à disparaître car ils nuisent aux cultures voisines et aggravent les accidents. Ils sont atteints par l'anthracnose et par une maladie bactérienne. Le bois de platane est dense et dur mais peu résistant. On l'emploie en placage et pour la pâte à papier.

Décourt

plateau de tallage

Chez de nombreuses graminées, tige renflée très courte située juste sous la surface du sol, et où se développent les talles.

Henry

plate-forme fruitière

Dispositif automoteur ou tracté constitué d'un plancher de hauteur réglable, pouvant porter jusqu'à 6 personnes et se déplaçant entre les rangs d'une culture fruitière pour la cueillette manuelle des fruits ou la taille des arbres de plein vent.

De Fournas

plâtrage

Apport de gypse ou du plâtre dans les sols inondés par l'eau de mer ou dans ceux où une argile sodée est présente.

Le sulfate de chaux permet le déplacement du sodium sous forme de sulfate et son entraînement dans les eaux profondes ou de drainage, pour dessaler les sols.

Thomas

pleine terre (de)

Se dit d'une plantation faite à même le sol, par opposition à celle qui est faite en pots.

L'expression désigne également une plante que l'on peut cultiver en plein air, par opposition aux plantes de serre.

Roger-Estrade

pléiotropie

En génétique, production d'effets multiples et apparemment sans relations par un gène mutant au niveau du phénotype d'un individu.

Bougler/Gallouin

pleurote

Champignon comestible à chapeau en entonnoir, à pied court et excentré, aux lamelles descendant longuement sur le pied, croissant en général sur des souches ou des tiges mortes, et qui se prête bien à la culture (genre Pleurotus, famille des polyporacées).

Espèces cultivées.

Actuellement, seuls le pleurote en huître (Pleurotus ostreatus), qui a donné naissance à de nombreuses variétés, et sa sous-espèce Pleurotus florida sont cultivés industriellement. En Orient, le pleurote corne-d'abondance (Pleurotus cornucopioides ou Pleurotus cornu-copiae) et Pleurotus abalona font l'objet d'une culture semi-industrielle. Le pleurote en huître a un chapeau gris bleuté, ferme. Pleurotus florida est blanc, plus fragile, et a un goût moins prononcé.

Culture.

Décrite pour la première fois en 1919, la culture du pleurote s'effectuait sur des sections de troncs de peupliers enfouis au niveau du sol (méthode encore en usage). Ce n'est qu'en 1965 que l'emploi de substrats préparés à base de sciure puis de paille de céréales ainsi que la collecte de souches productives et la définition des conditions de croissance et de fructification ont permis l'extension de la culture du pleurote à l'échelle commerciale.

On pratique actuellement 2 méthodes : la culture sur billots de feuillus (traditionnelle) et la culture sur substrats organiques (industrielle).

La culture traditionnelle sur billots de feuillus découle du mode de production naturelle. Les bois tendres (peuplier, bouleau, tilleul, saule, merisier) donnent une production plus rapide, mais moins prolongée que dans le cas des bois durs (frêne, érable, chêne, hêtre). Les résineux ne conviennent pas. Les arbres fraîchement abattus sont débités en billots, inoculés par une souche sélectionnée et placés en incubation en atmosphère humide et protégée du froid. On transporte, quelques semaines après, les billots sur le terrain de récolte, où ils peuvent être enfouis au niveau du sol. La première récolte est obtenue dans l'année, plus ou moins rapidement selon la souche et les conditions climatiques. Cette méthode conduit à une récolte qui peut être de l'ordre de 15 à 30 % du poids des billots, mais elle s'étend sur plusieurs années et ne se prête à aucune mécanisation ni à aucun développement industriel.

La culture industrielle a été expérimentée sur de nombreux substrats, le pleurote pouvant se nourrir à partir de tous les déchets lignocellulosiques : paille de blé, rafles de maïs, sciures, écorces, etc. En France, la technique a été mise au point par l'INRA de Bordeaux. Le substrat, à base de paille de céréales, est broyé, mouillé et désinfecté par un traitement thermique (50 à 70 °C pendant quelques heures à plusieurs jours selon les techniques). On procède ensuite à l'inoculation, ou lardage, du substrat avec le mycélium produit par des fabricants spécialisés. Le substrat inoculé est placé en sacs en plastique à 25 °C, température optimale du développement du mycélium. L'humidité doit être maintenue entre 85 et 90 % et on recherche un taux élevé de gaz carbonique (20 à 25 %) à l'intérieur du substrat, ce qui est naturellement obtenu par l'enveloppe en plastique. Les salles d'incubation doivent être parfaitement propres et climatisées. De 2 à 3 semaines après inoculation apparaissent les premiers carpophores, en volées espacées de 12 à 18 jours. La fructification nécessite un apport d'air neuf par ventilation, un éclairage de 10 à 12 h sur 24 et une réduction de l'humidité aux alentours de 80 %. Les rendements se situent entre 10 et 15 % du poids de substrat. Les champignons cueillis doivent immédiatement être placés en caissettes grillagées, au froid, avant commercialisation.