Larousse agricole 2002Éd. 2002
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pêche (suite)

Partout dans le monde, la pêche est confrontée à une diminution des captures liée pour de nombreuses espèces à une surexploitation des stocks. La politique européenne de la pêche (politique commune des pêches) comprend, depuis les années 1990, de nombreuses mesures visant à limiter les captures et l'effort de pêche. Il s'agit notamment de la fixation de quotas, révisés annuellement, pour les principales espèces, de la limitation du nombre de bateaux, et de différentes mesures techniques définissant les conditions de capture (taille minimale de capture, dimension ou nombre des engins de pêche, maillage des filets, etc.).

Grâce aux progrès techniques, les captures mondiales ont connu un formidable développement depuis la Seconde Guerre mondiale. Elles plafonnaient, à la fin du XXE siècle, à près de 95 millions de tonnes (hors baleines et algues), dont 66 millions de tonnes destinées à l'alimentation humaine (auxquelles s'ajoute la production de l'aquaculture), et 29 millions de tonnes utilisées pour la transformation en farines et huiles de poisson à destination de l'alimentation animale. Ce plafonnement est interprété comme un signe très préoccupant d'une exploitation maximale de la plupart des stocks halieutiques, et excessive pour un nombre important d'entre eux. Par ailleurs, il existe des variations naturelles d'abondance des populations, parfois très fortes, qui retentissent sur la pêche. Ainsi, la forte baisse des captures en 1998 est imputable aux conséquences du phénomène climatique El Niño de 1997-1998, d'une exceptionnelle ampleur.

Mariojouls

pêcher

Arbre originaire du nord de la Chine et de la Mongolie, cultivé pour son fruit, la pêche (espèce Prunus persica, famille des rosacées).

Arbre de 4 à 5 m de haut, aux feuilles elliptiques-lancéolées, dentées, à grandes fleurs roses à 5 pétales, le pêcher porte différents rameaux de vigueur décroissante : le gourmand est un rameau à végétation très rapide, qui se développe au cœur de l'été ; le rameau mixte porte à la fois des bourgeons à fleurs et des yeux à bois (c'est le plus intéressant pour la fructification) ; la branche chiffonne, de taille moyenne, est porteuse de bourgeons à fleurs, mais peu vigoureuse ; le bouquet de mai est un rameau très court, qui porte des bourgeons à fleurs et un œil à bois terminal assurant l'allongement.

On regroupe les pêches en 4 types principaux selon leurs caractéristiques. Les pêches constituent 55 % de la production totale, les nectarines et les brugnons, 40 %, et les pavies, destinées aux conserveries, 3 %. Les pêchers donnant des fruits à chair jaune prédominent (70 % des surfaces cultivées). L'assortiment variétal évolue rapidement, s'enrichissant de nombreuses variétés chaque année. En 1997, le catalogue officiel comportait 333 variétés, dont 164 en expérimentation. Parmi les plus cultivées, on peut citer : en pêches à chair blanche, `Alexandra', `Red Robin', `Bénédicte', `Opale' ; en pêches à chair jaune, `Maycrest', `Spring Lady', `Royal Gem', `Queen Ruby', `Ruby Gem' ; en nectarines et brugnons à chair jaune, `Armking', `Big Top', `Flavor Gold', `Fantasia'.

Culture.

Le pêcher aime les climats sains et ensoleillés, mais craint les gelées printanières en raison de sa floraison précoce. Il se développe bien dans les sols aérés, perméables et profonds. Les sols compacts et lourds, qui provoquent l'asphyxie des racines, ne lui conviennent pas, mais le choix de porte-greffes appropriés élargit la gamme des sols favorables. Sa multiplication se fait par greffage en écusson sur des porte-greffes multipliés par semis ou par voie végétative. Les porte-greffes sont soit des pêchers francs, comme le `GF 305' (crée par l'INRA de Bordeaux), Persica sylvestris (originaire de Yougoslavie), le `Missour' (provenant du Maroc), le `Montcalr' et le `Rubira' ; soit des pruniers, ainsi des sélections de `Saint-Julien d'Orléans', du prunier de Damas ou du prunier domestique (INRA `GF 43') ; soit encore des hybrides amandier ´ pêcher, tel le `GF 677' (INRA).

Le système d'exploitation des vergers est soit semi-extensif (de 200 à 400 arbres par hectare, plantés à 6 ´ 4 ou 6 ´ 5 m et taillés en gobelet), soit semi-intensif (de 500 à 800 arbres par hectare formés en fuseau et plantés tous les 3 m sur des lignes écartées de 5 m). Les besoins en eau sont de l'ordre de 600 à 700 mm d'eau du débourrement à la récolte. L'irrigation conditionne le rendement et le calibre des fruits. On apporte successivement, en 3 ou 4 fois, de 60 à 80 mm d'eau. Les apports en eau sont augmentés de 30 % dans les vergers enherbés. Le fumure de fond dépend de la richesse et de la nature du sol. Dans le cas d'un sol acide, de richesse moyenne, 300 unités de phosphore appliquées avant la plantation couvrent les besoins pour 10 ans. La moitié des besoins en potasse (800 unités pour 10 ans) peut être enfouie en fumure de fond, l'autre moitié étant apportée pendant les quatre premières années (sol limono-argileux). En revanche, dans les sols sableux, il vaut mieux apporter annuellement 100 unités de potasse pour éviter les pertes par lessivage. Les apports annuels d'azote sont compris entre 100 et 300 unités, et sont fractionnés en trois fois (avant le débourrement, à la nouaison et juste après la récolte). On peut épandre de la magnésie et du calcium tous les 5 ans pour éviter les carences. Le désherbage doit être effectué avec prudence, car cette espèce est sensible à la fois à la concurrence des mauvaises herbes et aux produits rémanents qui peuvent migrer vers les racines.

Taille et éclaircissage.

La taille de fructification s'effectue au printemps, lorsque les boutons floraux sont bien différenciés. La taille la plus fréquente est une taille longue ; on conserve de nombreux rameaux mixtes entiers et on éclaircit les fruits pour obtenir des pêches de calibre suffisant. Il existe deux modes d'éclaircissage : manuel et mécanique. L'éclaircissage manuel s'effectue sur les pêchers précoces au moment de la floraison, mais il est onéreux et long. L'éclaircissage mécanique est appliqué avec succès sur les pêchers produisant des pavies, grâce au matériel de secouage employé pour la récolte.