Larousse agricole 2002Éd. 2002
O

oléagineux (suite)

Certains oléagineux sont riches en protéines (soja, colza, tournesol, arachide) ; on les appelle alors oléo-protéagineux. Le soja, notamment, est nettement plus riche en protéines qu'en lipides : autour de 50 %, contre 20 % d'huile. Ces protéines sont contenues dans les tourteaux résultant de la trituration des graines lors de l'extraction de l'huile. Après traitement, ils constituent un aliment azoté destiné à la nutrition animale.

Production d'huiles végétales.

En 1998, la production d'huile végétale mondiale s'élevait à 80 millions de t. La production d'huile de soja (24 millions de t en 1998) arrive au premier rang, suivie par celle d'huile de palme (17 millions de t) ; ces deux huiles assurent à elles seules la moitié de la production mondiale. L'essor de la production d'huile de palme (de 10 % de la production totale à la fin des années 1970 à 20 % actuellement) a profondément modifié l'économie du marché mondial de l'huile. Cette huile, de même que celle de coprah, a la particularité de rester solide à 15 °C et, de ce fait, est peu utilisable comme huile de table ; elle est surtout employée dans les préparations agroalimentaires (margarine, pâtisserie, plats cuisinés, etc.).

Derrière l'huile de soja et l'huile de palme viennent l'huile de colza (12 millions de t), qui a également connu une forte progression au cours des 10 dernières années, celle de tournesol (8,6 millions de t), celle d'arachide (4,5 millions), celle de coton (4 millions) et celle d'olive, qui se stabilise autour de 2 millions de t.

Surfaces cultivées et production de graines oléagineuses.

La superficie mondiale consacrée à la production de graines oléagineuses est légèrement supérieure à 200 millions d'ha, dont 70 millions (soit 35 % environ) pour le soja. La culture du coton vient au second rang (33 millions d'ha), suivie par le colza (25 millions), le tournesol (22 millions) et l'arachide (22 millions). Les autres graines d'oléagineux occupent une surface de 27 millions d'ha. Le rendement moyen toutes graines confondues s'établit à 1,5 t/ha, mais cette moyenne dissimule une assez forte dispersion (de 1 t/ha pour l'arachide et le coton à 2,25 t/ha pour le soja).

La production mondiale de graines oléagineuses a progressé régulièrement depuis 1990, pour atteindre près de 295 millions de t en 1998. Les plus fortes augmentations de production au cours de cette période concernent le soja et le colza (progressions de 45 % et de 30 % respectivement). Dans la répartition par produit, le soja occupe la première place, avec près de 160 millions de t (55 % de la production mondiale). Ensuite viennent le colza (36 millions de t ou 12 %), le coton (33 millions de t ou 11 %), le tournesol (26 millions de t ou 9 %) et l'arachide (21 millions de t ou 7 %).

Les États-Unis assurent près de 30 % de la production mondiale de graines oléagineuses, avec plus de 80 millions de tonnes. Viennent ensuite la Chine (40 millions de tonnes), le Brésil (32 millions), l'Argentine (25 millions), l'Inde (25 millions), l'Union européenne (15 millions), le Canada (12 millions) et l'ex-URSS (9 millions).

La France, avec plus de 6 millions de t, fournit près de la moitié de la production communautaire de graines oléagineuses.

Production de tourteaux.

La production mondiale de tourteaux, dont l'évolution a suivi celle des graines, dépasse 180 millions de t, dont 100 millions proviennent du soja. Avec respectivement 19 et 11 millions de t, le colza et le tournesol progressent régulièrement.

La France n'occupe qu'une place modeste dans la trituration (moins de 3 millions de t), loin derrière l'Allemagne (plus de 8 millions de t), les Pays-Bas et l'Espagne qui, avec 17 millions de t, assurent 60 % de la trituration de la Communauté européenne.

Roger-Estrade (A.)

oléo-insecticide

Spécialité phytosanitaire destinée à combattre les insectes, au sein de laquelle la matière active est dissoute et stabilisée dans une huile minérale, de pétrole ou de paraffine.

Les oléo-insecticides les plus répandus sont l'oléoparathion et l'oléomalathion.

Raynal

oléo-protéagineux

Plante cultivée pour sa richesse à la fois en huile et en protéines.

Roger-Estrade (A.)

oligoélément

Élément chimique nécessaire, à l'état de traces, à la croissance ou à la vie des végétaux et des animaux.

Chez les végétaux.

C'est au début du XXe siècle que les chercheurs ont mis en évidence le rôle des oligoéléments dans les plantes à la suite de l'observation de carences. Ces éléments indispensables au développement des végétaux sont peu nombreux : bore, fer, manganèse, cuivre et molybdène. À l'exception du bore, ils interviennent dans de nombreux processus biochimiques d'oxydoréduction, et jouent un rôle majeur dans les actions enzymatiques. En général, chaque oligoélément joue plusieurs rôles dans le végétal : le fer, le cuivre, le zinc et le manganèse interviennent dans la photosynthèse, le bore est essentiel au métabolisme des glucides et à la perméabilité des membranes cellulaires.

Les quantités présentes dans le sol sont très supérieures aux besoins des végétaux (moins de 1 kg d'oligoéléments par hectare et par an). Cependant, la phase liquide du sol en présente des concentrations extrêmement faibles, qui résultent, d'une part, de la très faible solubilisation des minéraux primaires contenus dans le sol et, d'autre part, d'une intensité de fixation par le complexe adsorbant d'autant plus grande que les quantités sont plus petites. Les carences végétales peuvent résulter d'une trop faible concentration du sol : ce sont les carences primaires (carence en cuivre des sols gréseux et granitique de Bretagne). Mais, le plus souvent, la carence se développe à la suite d'une indisponibilité plus ou moins sévère de l'élément : il s'agit alors d'une carence induite.

Chez les animaux.

Certains oligoéléments ont un rôle très important dans la catalyse des principales réactions du métabolisme. Ils sont activateurs d'enzymes : le fer active les cytochromes, le cuivre les oxydases, le manganèse les phosphatases, et le zinc l'anhydrase carbonique. Les oligoéléments entrent dans la composition de certaines hormones : c'est le cas de l'iode dans la thyroxine et du zinc dans l'insuline. Plusieurs oligoéléments peuvent intervenir en même temps à différents niveaux d'une chaîne de réactions métaboliques. D'autres n'ont pas actuellement de rôle connu.

Bougler/Galouin