Larousse agricole 2002Éd. 2002
M

machine à vendanger (suite)

Il existe aussi des systèmes de récolte à vibrage vertical (permettant de récolter les vignes « en lyre »), ou combinant des mouvements verticaux et horizontaux afin de limiter l'écrasement du raisin.

Les dispositifs d'étanchéité, de réception et de transfert recueillent les raisins avec un minimum de pertes au sol et d'écoulement du jus : sous la tête de récolte, un système de réception parfaitement étanche évite les souches et piquets de tuteurage. Le système classique à jeux d'écailles comporte un plancher de réception constitué de petits plans inclinés, de forme arrondie sur un côté, se recouvrant l'un l'autre et prenant appui sur le cep ; ces « écailles » sont articulées sur le châssis par un point d'attache et inclinées vers un convoyeur latéral. La partie arrondie de l'écaille prend appui sur la souche ou le tuteur, s'efface vers l'arrière et revient progressivement en place après passage tout en maintenant le recouvrement avec l'écaille précédente. Des convoyeurs latéraux réceptionnent la vendange et l'entraînent vers des élévateurs et les trémies de stockage. Ces systèmes de transfert sont constitués de tapis lisses ou munis de barrettes, de godets ou de tapis à claire-voie pourvus de palettes transversales en caoutchouc complétés par des pompes à piston et des chaînes de godets.

Les écailles peuvent être remplacées par des disques tournant autour de leur axe central par contact avec les ceps ; l'effet de choc sur les grains est alors diminué. On peut aussi utiliser des norias assurant à la fois les fonctions de réception, d'étanchéité et de transfert par un jeu de godets souples en polyuréthane, qui occasionnent moins de chocs sur les ceps et préservent mieux la vendange au cours du transfert. À la sortie de la noria, un tapis horizontal déverse la récolte dans les trémies de stockage, basculantes ou munies d'un bras de vidange.

Le nettoyage de la vendange est indispensable car le produit récolté comporte feuilles, pétioles et fragments de rameaux. Des ventilateurs centrifuges ou hélicoïdaux, entraînés par des moteurs hydrauliques et réglables en vitesse de rotation, aspirent les feuilles et les débris végétaux et les rejettent sur des broyeurs à lames situés en aval. Pour éviter que les feuilles ne s'imprègnent de jus et ne s'alourdissent, les ventilateurs doivent être placés le plus près possible des secoueurs. Sur les machines à écailles, ils sont placés de chaque côté, à l'arrière des tapis horizontaux ; sur les systèmes à noria, en haut à l'endroit où les paniers déposent les raisins sur le transporteur qui va vers la trémie. Il existe aussi parfois des trieurs rotatifs sur le circuit de convoyage, mais la vendange peut alors être très abîmée. Ces systèmes sont complétés par des séparateurs perforés qui récupèrent le jus des baies éclatées, ou par un pressoir essoreur, à l'entrée de la cave ; l'ensemble de la vendange est alors repris par une pompe vers la cuve.

Les machines automotrices.

Ce sont les plus courantes (90 % du parc français jusqu'en 1980). Elles pèsent de 4 à 6 t et sont munies d'un moteur de 60 à 90 kW (80 à 120 ch) pour la récolte d'un rang. Les machines comportent :
un châssis enjambeur, sur un ou deux rangs, pour les écartements réduits de 1 à 1,50 m (forte densité de plantation atteignant 10 000 pieds/ha), fixé sur 4 supports à roues motrices et pivotantes ;
une transmission hydrostatique entraînée par 2 pompes (une pour les roues avant et une autre pour les roues arrière) ;
une double direction hydraulique commandée par un volant pour les roues avant et par des pédales pour les roues arrière, permettant un braquage à 90o, pour faciliter les manœuvres ;
une correction de dévers à commande manuelle ou automatique, obtenue par deux vérins double effet, agissant sur un parallélogramme articulé et déformable compensant la pente (jusqu'à 30 %), avec indicateur d'assiette au tableau de bord, l'attelage pendulaire permettant à la tête de récolte de rester en alignement avec le rang de ceps ;
une trémie de stockage, d'une capacité d'environ 1 500 l, munie d'un répartiteur transversal et d'un système de vidange par basculement à commande hydraulique.

La position du poste de conduite est variable, en général centrale et située sur l'avant avec toutes les commandes de fonctionnement et de réglage à portée du conducteur.

Certaines grosses automotrices (moteur de 88 à 120 kW) récoltent 2 rangs à la fois. Elles sont vidangées en marche dans une remorque étanche et possèdent une correction automatique de dévers. Elles conviennent pour des surfaces à récolter d'environ 150 ha par an et sont donc destinées aux très grosses exploitations, à l'utilisation en commun ou aux entreprises.

Les automotrices moyennes (identiques, mais plus petites) représentent la plus grande partie du parc français, avec un potentiel de récolte annuel d'environ 80 ha (moyennes et grosses exploitations, CUMA et entreprises).

D'autres enfin sont simplifiées (poids de 2 à 4 t, puissance du moteur de 44 à 59 kW, sans transmission hydrostatique et direction hydraulique sur l'un des deux trains de roues ; réduction des caractéristiques dimensionnelles de l'ensemble). Dernières venues sur le marché, elles ont un potentiel de récolte d'environ 50 ha par an.

Le type de machine le plus simple est obtenu par le montage d'un ensemble de récolte sur un tracteur enjambeur (50 à 80 ch) récupérable pour d'autres travaux ; mais cette opération n'est pas toujours simple. Pour les vignobles à haute densité de plantation, à faible écartement entre les rangs, on trouve : des châssis étroits enjambant le rang récolté (peu stables) ; des châssis enjambant 2 rangs et vendangeant un seul rang, au moyen d'une tête de récolte déportée ; des châssis enjambant et récoltant 2 rangs au moyen d'une tête de récolte double ; des châssis extensibles pouvant s'adapter aux différents écartements de plantation.

Les machines portées et tractées.

Elles représentent une part de plus en plus importante du marché, car elles offrent aux petites et moyennes exploitations un engin de récolte compatible avec leurs structures et leurs possibilités d'investissement.