Larousse agricole 2002Éd. 2002
L

laine (suite)

Le rendement en lavé à fond (rendement LAF) correspond à la proportion de laine propre, sèche et conditionnée (température de 20 °C et humidité relative de 65 %) après lavage de la laine brute (ou laine en suint) dans des bains successifs d'eau, de détergent et de soude qui éliminent les impuretés animales (suint, graisse de laine, crottes) et minérales (terre, sable). Le rendement LAF varie de 30 % (laines courtes et très chargées) à 65 % (laines de plein air, longues et peu suinteuses).

La finesse de la laine, exprimée par le diamètre moyen (en microns) des brins, est à la base du classement des laines. Différentes méthodes de mesures objectives font l'objet d'une normalisation. La méthode Airflow, définie vers 1950, est une méthode perméamétrique indirecte dont le principe repose sur la relation existant entre le diamètre moyen des brins de laine et la perte de charge d'un flux d'air traversant une masse connue de laine dans une chambre de volume connu. La méthode OFDA, développée depuis 1992, est une méthode directe basée sur l'observation microscopique des brins de laine à l'aide d'un système automatisé d'analyse d'image assisté par ordinateur ; cette dernière méthode, qui détermine la finesse moyenne et la distribution du diamètre des fibres, permet également de mesurer d'autres caractéristiques de qualité, telles que la proportion de fibres médullées indésirables, la courbure ou frisure des fibres, et la variabilité du diamètre le long des fibres. Les laines sont classées en deux grandes catégories de finesse, indépendamment du type génétique de l'animal qui a produit la laine : les laines mérinos ont une finesse inférieure à 25 microns, les laines croisées sont plus grossières.

La qualité de la laine est définie par un ensemble de caractéristiques telles que la présence de matières végétales, de fibres médullées ou colorées indésirables, la longueur, la ténacité et l'élasticité des mèches, l'homogénéité du diamètre des fibres, la résistance à la compression et la couleur.

Tous ces critères sont utilisés par l'industrie lainière pour déterminer le classement des laines et orienter leurs processus de transformation en fil. Les laines sont utilisées par deux cycles industriels. Le cycle peigné travaille principalement les laines fines et longues en suint (les opérations de lavage sont intégrées dans le cycle) et produit du ruban de peigné destiné à la fabrication de fils à tricoter (bonneterie), à coudre (mercerie) et à tisser (tissage). Le cycle cardé travaille des laines lavées plus courtes et plus grossières et produit des nappes cardées destinées à la matelasserie (garniture) ou des fils cardés plus grossiers pour la fabrication de couvertures, de tapis et de certains tissus d'habillement.

Production.

La production mondiale de laine brute est de l'ordre de 2,5 millions de tonnes. Le marché mondial est dominé par cinq grands pays producteurs exportateurs : l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et, dans une moindre mesure, l'Afrique du Sud, l'Argentine et l'Uruguay, tous pays où la laine représente l'essentiel du revenu de l'élevage ovin. Les principaux importateurs sont la Chine, la France, l'Italie, le Japon, l'Allemagne et le Royaume-Uni.

La production française de laine brute est de l'ordre de 20 000 t (tonte : 15 000 t ; mégisserie : 5 000 t). Elle est principalement exportée (80 % environ) sous forme de laine lavée et employée pour la fabrication de matelas et de garnitures. L'industrie lainière française, très importante et surtout orientée vers le cycle du peignage (la seconde industrie du peignage au monde après le Japon), est localisée principalement dans le Nord (Roubaix-Tourcoing) et le Sud-Ouest (Castres, Mazamet). Son approvisionnement en matières premières (laines en suint et peaux lainées), de l'ordre de 120 000 t, vient presque exclusivement de l'étranger. Cette industrie lainière exporte 70 % de sa production sous forme de produits intermédiaires : rubans de peignés (premier exportateur mondial) ou de carde et fils de peignés (deuxième exportateur mondial).

Allain

lait

Liquide alimentaire, opaque blanc mat, légèrement bleuté ou plus ou moins jaunâtre, à l'odeur peu marquée et au goût douceâtre, sécrété, après parturition, par la glande mammaire des animaux mammifères femelles, pour nourrir leur(s) nouveau-né(s).

Composition et propriétés.

La sécrétion lactée qui se poursuivra pendant toute la période de lactation, entretenue par la stimulation de la mamelle, par succion naturelle ou artificielle, est précédée d'une sécrétion de colostrum, de composition différente du lait, durant quelques heures ou quelques jours après la naissance, selon les espèces.

Les laits ont des caractéristiques communes (composés d'eau, de matières grasses, de lactose, de caséines et autres protéines, de sels minéraux, notamment de calcium, de vitamines et d'enzymes), mais leur composition varie, qualitativement et quantitativement, selon les espèces.

Le lait est un aliment complet répondant aux besoins physiologiques du nouveau-né, l'hydratation en premier lieu. Les matières grasses assurent au jeune mammifère la majorité de l'apport énergétique sous une forme très digestible (émulsion globulaire) et lui procurent les acides gras nécessaires à son développement. Les protéines de bonne digestibilité présentent un équilibre en acides aminés, adapté aux besoins du petit pour chaque espèce. Outre la caséine, on trouve notamment des protéines participant à la transmission de l'immunité acquise par la mère au jeune, d'autres qui fixent des ions métalliques, et des enzymes dont certaines semblent avoir un effet bactéricide, donc protecteur. Parmi les glucides présents, le lactose (diholoside formé de galactose et de glucose) se trouve dans le lait de pratiquement tous les mammifères. Il est une des sources essentielles de galactose, élément nécessaire à la construction du système nerveux des mammifères. Le lait est également source de minéraux , en particulier de calcium et de phosphore, de vitamines tant liposolubles (A, D, E, K) qu'hydrosolubles (groupe B, C, etc.). De plus, le lait abrite une population microbienne abondante, qui contribue pour une part à la constitution de la flore digestive du jeune mammifère.