Larousse agricole 2002Éd. 2002
I

interstérilité (suite)

L'interstérilité est une des difficultés pour réaliser des hybrides interspécifiques. On utilise alors des moyens différents comme la fusion de protoplastes ou même de cellules.

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intestin

Portion du tube digestif s'étendant du pylore (sortie de l'estomac) à l'anus.

L'intestin grêle est de diamètre plus faible que le gros intestin. Il comprend le duodénum, le jéjunum et l'iléon. C'est à ce niveau que la grande majorité des aliments sont absorbés.

Le gros intestin part de la valvule iléo-cæcale et se termine à l'anus. Il comprend le cæcum, le côlon et le rectum. Les bactéries y digèrent les résidus alimentaires qui n'ont pas été absorbés dans l'intestin grêle et en particulier, chez le cheval, le lapin, le porc, etc., les glucides végétaux insolubles comme la cellulose.

Gallouin

intoxication

Ensemble de troubles causés par l'absorption d'une substance toxique, d'un poison.

Les intoxications peuvent affecter les êtres humains, en milieu domestique, en raison du contact, de l'inhalation ou de l'ingestion de toxiques d'origines diverses (champignons, produits utilisés pour le nettoyage pouvant contenir des acides, des alcalins, des solvants organiques, etc.). Les jeunes enfants en sont les victimes les plus fréquentes. Les intoxications peuvent aussi concerner les adultes en milieu professionnel, industriel ou agricole, du fait de la multiplication des produits à usage technique (solvants, pesticides, etc.). Elles sont aussi une cause fréquente de mortalité ou de maladies chez les animaux domestiques et sauvages.

En fonction de la toxicité propre de la substance et de la dose ingérée, on distingue les intoxications aiguës, causées par l'absorption en une seule fois d'une dose importante de toxique ; les intoxications chroniques, causées par l'absorption répétée de faibles doses de toxique.

Les intoxications alimentaires sont, en fait, des infections ou des toxi-infections digestives dues à des germes ou des toxines pathogènes présents dans des aliments en général avariés (staphylocoques, colibacilles, etc.). On parle de toxi-infection alimentaire collective (TIAC) quand au moins 2 personnes présentent des troubles digestifs après avoir mangé le même aliment (10 000 à 12 000 personnes touchées par an en France).

La certitude du diagnostic d'intoxication doit, dans la plupart des cas, et notamment en vue d'une action judiciaire, reposer sur une analyse toxicologique effectuée sur des prélèvements, adaptés et réalisés correctement, soit d'organes (foie, rein), soit de fourrages, d'appâts suspects, etc.

Intoxications aiguës.

Les intoxications qui affectent l'homme ont des causes très diverses. Elles sanctionnent souvent des erreurs telles qu'un défaut d'hygiène, conduisant à l'ingestion d'aliments avariés, ou un manquement aux règles de sécurité concernant des produits ou leurs conditions d'utilisation. Des erreurs graves peuvent ainsi survenir suite au transvasement pour préparation ou à la répartition de produits techniques dans des récipients affectés à l'usage alimentaire. En aucun cas, on ne doit donc utiliser des bouteilles d'eau, de vin, de jus de fruit, pour contenir des solvants ou des pesticides.

Chez les animaux de compagnie, les causes les plus fréquentes d'intoxication sont l'absorption de strychnine (malveillance) et de métaldéhyde (produit anti-limaces). Ces deux toxiques provoquent l'apparition de convulsions ou de tremblements. L'intoxication par les raticides anti-coagulants se traduit par des hémorragies le plus souvent internes. L'absorption accidentelle de médicaments destinés à l'homme (tranquillisants, barbituriques, etc.) est également une cause fréquente d'intoxication, notamment chez les jeunes animaux.

Chez les animaux d'élevage, les intoxications aiguës sont souvent dues à des pesticides absorbés à la suite d'un épandage mal conduit, ou par ingestion de produits dans des sacs entamés mal rangés. Les pesticides entraînent également des intoxications aiguës chez les animaux sauvages.

Les intoxications végétales (mercuriale, if, ciguë, etc.) sont nombreuses, surtout en période de sécheresse, de même que certaines intoxications par des dérivés minéraux (arsenic, plomb) ou organiques (urée).

Les intoxications médicamenteuses, dues à un surdosage ou à une hypersensibilité des animaux, sont relativement fréquentes en médecine vétérinaire, car les médicaments sont souvent plus actifs et donc plus toxiques que ceux utilisés en médecine humaine ; c'est le cas de certains anti-parasitaires (tétramisole, insecticides organophosphorés, etc.) et de certains anti-infectieux (antibiotiques aminosides, sulfones).

Le traitement d'une intoxication aiguë est souvent difficile et dépend toujours de la rapidité d'intervention du vétérinaire. Il existe un Centre antipoison vétérinaire que les vétérinaires peuvent contacter pour tout renseignement éventuel. Il ne faut, en aucun cas, administrer du lait à l'animal, car il augmente l'absorption digestive des substances solubles dans les graisses (cas de la plupart des toxiques) et aggrave ainsi les intoxications.

Le traitement spécifique ou l'antidote de l'intoxication varie suivant la nature du toxique : administration de tranquillisants ou de barbituriques lors des intoxications par la strychnine ; administration d'atropine et de contrathion lors des intoxications par les organophosphorés ; administration de chélateurs lors des intoxications par les métaux, etc.

Enfin, on peut associer à ces traitements un traitement symptomatique pour soutenir les fonctions cardiaque et respiratoire, ou encore pour protéger le foie. Pour les petits animaux, des mesures de réanimation peuvent être nécessaires.

Intoxications chroniques.

Certains médicaments administrés de façon prolongée (aspirine chez le chat) peuvent entraîner des intoxications chroniques. Pour la faune sauvage, certaines intoxications chroniques ou à effets à long terme, dues notamment à la pollution chimique par les composés organochlorés (PCB) et par les métaux lourds, peuvent entraîner des mortalités ou des troubles de la reproduction (rapaces en particulier).

Bougler/Gallouin