Larousse agricole 2002Éd. 2002
H

hormone (suite)

Une exception dans ce modèle d'organisation est le cas de la somatotropine (hormone de croissance STH ou GH), qui n'a pas de relais glandulaire spécial mais produit des facteurs intermédiaires dans son action, appelés initialements omatomédines, plus connus maintenant sous le nom de IGF (insulin like growth factors).

La prolactine (PRL) agit, quant à elle, par des effets directs et indirects. Par ses effets directs, elle stimule les fonctions de développement mammaire et de synthèse du lait. Chez les oiseaux, elle favorise la couvaison et les soins parentaux après l'éclosion. Chez le pigeon, elle favorise la sécrétion du « lait de jabot », qui assure l'alimentation des jeunes. Chez les mammifères, elle assure également des fonctions de régulation du comportement maternel. Elle exerce aussi des effets indirects, par exemple en stimulant la sécrétion de progestérone par le corps jaune (ratte, chienne).

Le lobe intermédiaire de l'hypophyse, qui peut faire défaut dans certaines espèces, sécrète uniquement des hormones polypeptidiques : l'hormone mélanotrope (alpha-MSH) et le CLIP (corticotropin like intermediate peptide), qui sont deux fragments de la molécule ACTH. La mélanotropine (MSH) est capable de modifier la répartition des pigments de mélanine dans les cellules cutanées et de modifier ainsi la couleur de la peau, phénomène très marqué chez certains vertébrés inférieurs (la grenouille, par exemple).

Hormones des glandes endocrines périphériques sous contrôle hypophysaire.

La plupart sont des stéroïdes, qui appartiennent au groupe des lipides, car elles ont une structure commune qui s'apparente à celle du cholestérol. Elles comprennent les hormones de la surrénale et celles des gonades (hormones sexuelles).

Le cortisol et l'aldostérone sont les principaux corticostéroïdes (ou corticoïdes) sécrétés par les corticosurrénales. Ils interviennent dans le contrôle des métabolismes glucidiques et protidiques ainsi que dans le contrôle de l'équilibre hydrominéral du milieu intérieur. Le cortisol a un rôle important dans le déclenchement de la parturition et la préparation à la vie aérienne du fœtus (maturation du poumon fœtal). Les corticoïdes interviennent aussi en synergie avec d'autres systèmes endocriniens dans le développement mammaire et dans la lactation.

Les hormones sexuelles sont produites par des cellules spécialisées situées dans les gonades.

Le principal androgène est la testostérone, responsable du phénotype sexuel mâle, du développement des caractères sexuels mâles et du comportement viril. Les androgènes exercent une rétroaction négative sur les sécrétions gonadotropes hypophysaires et stimulent la spermatogenèse. L'œstradiol 17 bêta est à la fois l'hormone femelle et l'œstrogène naturel dont l'activité biologique est la plus marquée. Il est sécrété principalement par les follicules ovariens et produit une concentration plasmatique qui reflète de très près l'état du développement folliculaire. Il peut être aussi sécrété par le placenta (chez la vache, la brebis, la chèvre, la truie, la jument). Pour cette raison, les œstrogènes plasmatiques sont présents à une concentration élevée à partir du milieu de la gestation ; au cours de cette période, ils peuvent aussi participer, en synergie avec d'autres sécrétions endocrines, au développement de la mamelle. Ils sont responsables du phénotype sexuel femelle ainsi que du développement des caractères sexuels secondaires femelles et des chaleurs. Ils interviennent aussi dans la sécrétion des hormones gonadotropes, dans l'implantation de l'embryon, dans la parturition, dans le développement de la mamelle et dans le déclenchement de la lactation.

La progestérone est l'hormone progestative naturelle ; elle est sécrétée par le (ou les) corps jaune(s) ovarien(s) chez toutes les femelles domestiques et par le placenta chez la brebis, la jument, la vache. Elle est nécessaire à l'établissement et au maintien de la gestation; après l'ovulation, le follicule ovarien rompu se transforme en corps jaune et sécrète la progestérone. Si la femelle n'a pas été fécondée, le corps jaune involue, et, si la femelle devient gravide, la présence des embryons dans l'utérus inhibe la régression du corps jaune, dont le taux de sécrétion de progestérone plasmatique va rester élevé. La concentration de progestérone traduit la présence d'un corps jaune, c'est pourquoi l'existence d'un « profil » de progestérone passant alternativement par des valeurs basses et par des valeurs élevées témoigne de la cyclicité ovarienne. Chez une femelle fécondée, l'absence de retour à une concentration nulle dans la période où des chaleurs auraient dû se produire est un indice de probabilité d'un début de gestation.

Les hormones non stéroïdiennes sont pour l'essentiel celles de la thyroïde (T3 et T4 ou thyroxine), qui dérivent d'assemblages réalisés à partir d'un acide aminé (tyrosine) et d'iode. On peut aussi rapprocher de cet ensemble l'inhibine, hormone peptidique élaborée dans la gonade du mâle comme de la femelle, intervenant dans les processus de rétroaction de la gonade sur l'hypothalamus.

Hormones non dépendantes de l'hypothalamus. Hormones intervenant dans la reproduction.

Les prostaglandines (PG), dérivées d'acides gras polyinsaturés, sont produites par de nombreux tissus et constituent un groupe nombreux (14 prostaglandines naturelles), d'actions très diverses. La PGF2, produite par la muqueuse de l'utérus pendant la seconde partie du cycle ou pendant la gestation, produit la lutéolyse (arrêt de la sécrétion du corps jaune). Elle induit ainsi la fin d'un cycle de la femelle ou la parturition. Cette propriété lui confère de nombreuses utilisations dans la maîtrise de la reproduction ou dans le traitement de certaines affections de l'appareil génital.

La relaxine, élaborée par les cellules lutéales du corps jaune de gestation, a une concentration maximale en fin de gestation. Ses propriétés essentielles sont le ramollissement de la symphyse pubienne permettant le relâchement de celle-ci et l'élargissement du bassin, le ramollissement et la dilatation du col utérin, au moment de la parturition.