Larousse agricole 2002Éd. 2002
A

analyse du sol (suite)

L'analyse physique concerne également parfois certaines caractéristiques hydriques comme la teneur en eau (à un potentiel hydrique de -105 Pa, correspondant à pF = 3), plus rarement d'autres grandeurs comme la masse volumique apparente d'agrégats et des indices de stabilité d'agrégats. L'analyse chimique porte sur différentes caractéristiques. Des teneurs globales en certains éléments (N, C, P, S), métaux (alcalins, alcalino-terreux, lourds), éléments non métalliques (As, B, Cl-...) sont couramment déterminées ; les teneurs particulières comme celle des éléments biodisponibles (potassium ou phosphore dits assimilables, par exemple) le sont souvent, et les teneurs en molécules polluantes comme les pesticides le sont de plus en plus. La conductivité électrique du sol (mesurée à partir d'une pâte de sol saturée en eau) permet de caractériser la toxicité saline des sols : elle est très utilisée dans les régions arides et semi-arides. La réaction du sol (mesurée par le pH d'une suspension de matériaux du sol à 2,5 g/10 ml) est déterminée par colorimétie et par électrométrie (pH-mètre à électrode de verre).

La 3e étape de l'analyse est son interprétation. Elle est souvent complexe, car elle doit prendre en compte de nombreuses informations et données de référence, en particulier le contexte agronomique et pédo-climatique des sols analysés. La plupart des laboratoires d'analyse de sol sont équipés de logiciels d'interprétation des analyses, qui tiennent compte de ce contexte.

Calvet/Perrier

analyse fourragère

Ensemble de dosages utilisés dans le domaine de l'alimentation animale, permettant de connaître la composition chimique des aliments et servant au calcul de leurs valeurs alimentaires.

L'analyse fourragère regroupe les dosages suivants : humidité (dessiccation à l'étuve), cendres brutes (minéralisation au four à 550oC), matières azotées totales (dosage d'azote par la méthode de Kjeldahl ou la méthode de Dumas, puis multiplication de la teneur en azote par un coefficient de 6,25), matières grasses brutes (extraction à l'éther de pétrole ou à l'hexane, éventuellement après hydrolyse acide, nécessaire pour certains aliments), cellulose brute (hydrolyse à l'acide sulfurique suivie d'une hydrolyse à la soude ou la potasse). La fraction non dosée restante après ces cinq dosages correspond à l'extractif non azoté. cellulose brute, extractif non azoté, matières azotées totales, matières grasses brutes, matières minérales.

CHAPOUTOT/SCHMIDELY

analyse spatiale

Étude d'un objet (taille, forme, caractéristiques) dans l'espace géographique, par l'analyse de la distribution de ses occurrences (plages cartographiques), de ses voisinages, de son organisation dans un champ d'investigation donné et pour une résolution donnée, en se basant sur des modèles fondés sur des lois chorologiques.

L'analyse spatiale nécessite la cartogenèse, suppose mais n'impose pas une cartographie. En pédologie, la démarche est la suivante : analyser la distribution actuelle des sols ; comprendre la distribution de chaque type dans le paysage ; établir des relations entre la caractérisation des unités retenues et leur distribution dans le paysage à trois dimensions.

MCGirard

ananas

1. Plante herbacée vivace originaire d'Amérique du Sud, cultivée dans les régions tropicales pour son gros fruit charnu (espèce Ananas comosus, famille des broméliacées). 2. Ce fruit.

La tige de l'ananas est réduite à une souche en forme de massue. L'ensemble de son système radiculaire (racines) est très superficiel. Ses feuilles, épineuses, disposées en rosette, sont rubanées, larges de 5 cm et d'une longueur pouvant dépasser 1 m. Elles sont constituées de 2 types de tissus : le tissu aquifère, propre à beaucoup de plantes du type des crassulacées, et le mésophylle, qui assure la fonction chlorophyllienne. Située à l'extrémité d'un long pédoncule, l'inflorescence se compose d'une centaine de fleurs individuelles sessiles (sans pédoncule) disposées en 8 spirales. Elle se transforme en un fruit sphérique allongé, terminé par une rosette de feuilles, la couronne. La phase végétative, de la plantation du rejet à l'induction florale, dure de 6 à 22 mois selon la latitude et les conditions climatiques. Le développement du fruit, de l'induction florale à la récolte, dure de 6 à 9 mois.

Culture.

L'ananas est cultivé dans toute la zone tropicale humide, dans des conditions très diverses (petites exploitations familiales de quelques hectares ou grandes plantations industrielles de plusieurs milliers d'hectares). La température est le facteur limitant le plus important pour la croissance et la qualité des fruits. La plante supporte bien une forte pluviosité (jusqu'à 2 000 mm par an) et une insolation importante. Par ailleurs, le métabolisme des plantes du type des crassulacées, ainsi que diverses caractéristiques morphologiques (forme, arrangement et composition des feuilles), confère à la plante une relative résistance à la sécheresse. Des températures basses ralentissent la croissance végétative et le développement du fruit, provoquent l'induction florale et augmentent l'acidité du fruit.

La culture de l'ananas s'effectue par rejets. On utilise en général les cayeux (rejets de la base de la plante) qui atteignent, au moment de la maturation du fruit, un développement suffisant pour être séparés du pied mère et mis en terre. On peut aussi utiliser les couronnes situées au sommet du fruit, ou même des morceaux de tige. La pollinisation croisée a permis d'obtenir de nombreuses variétés d'ananas, à floraison plus ou moins rapide, aux fruits de tailles et de saveurs diverses.

Après préparation et tri du matériel végétal, la plantation des rejets est faite en ligne selon une densité qui est fonction des variétés, du climat local et du poids de fruit désiré. L'ananas est ainsi cultivé en rangs très serrés (jusqu'à 60 000 pieds par hectare) pour obtenir des fruits d'un poids de 1,5 à 2 kg (à destination des conserveries) ; les densités dépassent 60 000 pieds par hectare pour les fruits plus petits exportés frais. L'utilisation de moyens de culture mécaniques conditionne l'espacement des rangées de plantation et la distance entre les plants. Dans certains cas, le sol est recouvert par un paillage plastique afin de préserver le sol de l'érosion et du ruissellement, de limiter l'évapotranspiration et de lutter contre les mauvaises herbes. Celles-ci peuvent compromettre une plantation d'ananas, si bien qu'il est nécessaire de chercher à détruire les adventices au moment de la préparation du sol aussi bien qu'au cours de la croissance des plants. Les herbicides sont largement utilisés, souvent en pulvérisation. L'ananas est en effet l'une des cultures tropicales pour lesquelles la lutte contre les mauvaises herbes nécessite une surveillance constante. On estime que le coût de cette lutte atteint 10 % du prix de revient global de la production. Une fumure équilibrée en azote, en phosphate et en potasse est indispensable si l'on veut obtenir des rendements élevés et des fruits de qualité. Le recours à l'irrigation a lieu dans certaines conditions sèches, mais les besoins en eau de l'ananas sont peu élevés par rapport à la plupart des autres cultures.