Larousse agricole 2002Éd. 2002
G

graine (suite)

Réserves et résistance.

Les réserves qui seront consommées par l'embryon sont accumulées dans un tissu appelé albumen, tout d'abord plus ou moins liquide. Ensuite, selon les espèces, il persiste, le plus souvent déshydraté et solidifié, dans la graine mûre (graines dites albuminées, par ex. les céréales), ou bien il est digéré et les réserves passent dans les cotylédons, qui occupent alors tout l'intérieur de la graine (graines exalbuminées, par ex. le haricot). En fin de maturation, chez la plupart des espèces, la graine se déshydrate très fortement et entre en vie ralentie. Grâce à cette propriété, elle pourra subsister plusieurs mois ou années dans le sol avant de germer, et constitue donc un organe de dissémination et de survie pour l'espèce.

Selon les espèces, les réserves sont principalement constituées de glucides (amidon souvent), de protéines et/ou de lipides (graines oléagineuses). Elles forment dans les tissus de réserve des grains d'amidon, des grains d'aleurone (protéines), des inclusions lipidiques. Qu'elles soient dans l'albumen ou les cotylédons, les réserves des graines seront consommées au cours de la germination par la plantule, le temps que celle-ci développe des racines et des feuilles fonctionnelles. Ce sont elles qui font l'intérêt de la plupart des graines dont se sert l'homme pour l'alimentation humaine et animale ou les utilisations industrielles.

Henry

graisse

Maladie due à des bactéries des genres Xanthomonas ou Pseudomonas se caractérisant par des macules d'aspect graisseux.

La graisse du haricot est due à Xanthomonas axonopodis pathovar (pv.) phaseoli et à deux Pseudomonas : P. savastanoi pv. phaseolicola et P. syringae pv. syringae. Celle du pois est provoquée par P. syringae pv. pisi. Ces bactéries entraînent sur tous les organes aériens de petites taches nécrotiques entourées d'un halo vert clair à jaune. La graisse de l'artichaut, causée par X. cynarae, occasionne d'importants dégâts dans les cultures de primeurs, notamment en situations gélives au printemps. Les bractées du capitule se couvrent de taches huileuses brunes.

La lutte contre les graisses est difficile. On conseille d'utiliser des semences ou des plants indemnes ou traités, et de cultiver des variétés résistantes. Des traitements cupriques, bactériostatiques, peuvent être préconisés.

Raynal

graminées

Famille de plantes à fleurs monocotylédones, aux épis de fleurs peu voyants, aux fruits réduits à des grains (caryopses) et au port herbacé, comptant environ 10 000 espèces réparties dans le monde entier.
SYN. : poacées.

Les graminées sont des herbes annuelles ou vivaces, sauf le bambou, qui est une plante ligneuse. Les racines sont disposées en « bouquet » (appareil radiculaire fasciculé). Parmi les espèces vivaces, certaines forment des touffes denses (dactyle, par ex.), d'autres produisent des rhizomes (chiendent) ou des stolons plus ou moins longs (fétuque rouge, agrostis). Les tiges, ou chaumes, simples ou ramifiées, sont typiquement creuses au niveau des entre-nœuds (mais certaines espèces, comme le maïs et la canne à sucre, ont des tiges pleines). Les nœuds sont pleins et renflés. Les feuilles, alternes, sont généralement dépourvues de pétiole (sauf chez des bambous et quelques rares autres espèces), et comprennent une gaine entourant la tige sur une certaine longueur. À l'articulation du limbe et de la gaine, dans le prolongement de celle-ci, se trouve un petit appendice membraneux, la ligule, parfois remplacé par une ligne de poils.

Inflorescence.

Les fleurs sont groupées en inflorescences élémentaires caractéristiques, les épillets, dont chacun porte à sa base 2 bractées scarieuses, les glumes (parfois une seule ; exceptionnellement, les 2 glumes peuvent être quasi inexistantes). Les épillets sont eux-mêmes regroupés en inflorescences complexes variables selon les espèces : épis d'épillets (blé), panicule lâche (avoine)...

Fleur.

La fleur est typiquement constituée de 3 étamines et d'1 ovaire avec 2 styles plumeux et 2 petites pièces, les lodicules ou glumellules. Chaque fleur comporte à sa base 2 bractées scarieuses, les glumelles, qui enserrent la fleur et ne s'écartent qu'au moment de l'ouverture de cette dernière. Chez beaucoup d'espèces, la glumelle inférieure porte une arête, ou « barbe », insérée à l'extrémité ou sur le dos. Le filet des étamines s'allonge considérablement à l'anthèse, et les anthères et les styles se balancent au vent, facilitant la pollinisation par le vent. L'ovaire est constitué d'une seule loge et renferme un seul ovule. Le fruit est un caryopse, avec un albumen très développé.

Il y a des variantes à ce schéma : chez les bambous et les genres voisins, on trouve 3 lodicules, généralement 6 étamines en 2 cycles (aussi chez le riz), et 3 styles ; il n'y a que 2 étamines ou une seule chez quelques autres graminées ; chez le maïs, les 2 styles sont fusionnés en un seul style très long et non plumeux. Par ailleurs, certaines espèces ont des épillets comportant des fleurs mâles sans pistil à côté des fleurs normales hermaphrodites ; quelques genres sont monoïques (maïs, par exemple) et d'autres dioïques. Si la plupart des espèces sont pollinisées par le vent, quelques-unes se reproduisent par autofécondation, à l'intérieur des glumelles, qui ne s'ouvrent pas (blé, orge, avoine cultivée).

Importance écologique et économique.

Diverses graminées forment des peuplements denses qui jouent un rôle prépondérant dans la végétation de vastes régions et forment la base de grands écosystèmes (steppes et prairies d'Amérique du nord et d'Eurasie, savanes d'Afrique, pampas d'Amérique du Sud...). Elles sont à la base de l'alimentation des grands herbivores sauvages et domestiques. Trois graminées, le riz, le blé et le maïs, forment aussi la base du régime alimentaire humain. S'y ajoutent d'autres espèces d'importance alimentaire moindre : orges, seigle, avoines, canne à sucre, mils, millets, sorgho, teff. Les bambous ont de nombreux usages (ornement, construction, alimentation [pousses de bambou]).

Henry