Larousse agricole 2002Éd. 2002
E

élément trace (suite)

Ces quantités dépendent beaucoup de la nature des roches sur lesquelles les sols se sont formés.Les éléments traces sont nombreux. Certains, comme le cobalt, le cuivre, sont indispensables aux organismes vivants, d'autres, comme le cadmium, le plomb et le mercure, sont toxiques. À l'exception du bore et du molybdène, ces éléments sont le plus souvent à l'état de cations dans le sol, où ils sont adsorbés sur le complexe adsorbant par interactions électrostatiques et complexation de surface. Ils peuvent également s'y trouver sous forme de carbonates, d'oxydes et d'hydroxydes. Du point de vue agronomique, certains (cuivre, manganèse, bore...) sont utiles aux cultures et doivent parfois faire l'objet d'apports au sol pour éviter des carences. Du point de vue environnemental, les éléments toxiques comme le mercure sont à l'origine de pollutions des sols dues aux rejets de déchets et aux dépôts atmosphériques.

Calvet

élevage

Ensemble des méthodes mises en oeuvre pour produire des animaux ou des produits animaux, le plus souvent dans le dessein de satisfaire les besoins de l'homme, mais aussi de plus en plus de participer à l'aménagement des territoires et éventuellement préserver la diversité génétique des espèces animales.

Initialement conduit de manière empirique, l'élevage fait, depuis le début du siècle dernier, appel à des techniques de plus en plus complexes, dont l'étude constitue la zootechnie.

Au cours de l'histoire, l'élevage a rempli une grande diversité de fonctions, selon les milieux, les sociétés, les époques : rôle d'accumulation et de préservation de richesses ou de monnaie d'échange (l'adjectif « pécuniaire » dérive du mot latin pecus, « bétail »), fertilisation des terres (déjections, fumier), source d'énergie (travail, transport, bât), auto-approvisionnement en protéines (viande, lait, oeufs,...) et en ressources pour l'abri et l'artisanat (cornes, cuir,...), vente de produits animaux et rôle de profit dans les économies modernes, rôle d'entretien de l'espace, rôle culturel et social (cas des sociétés pastorales et, plus près de nous, des divers animaux de compagnie, de loisir, de défense, de prestige), voire même symbole religieux ...

L'élevage a considérablement évolué au cours des derniers siècles et cette évolution, dans la plupart des régions, ne fait que s'accélérer ; elle peut se caractériser par :
une utilisation croissante de techniques rationnelles : reproduction, sélection, alimentation, conduite des élevages, santé,
un contrôle croissant des facteurs et conditions de la production,
un raccourcissement ou une accélération des différentes phases d'élevage,
un agrandissement des élevages et une spécialisation des productions,
une intégration croissante des élevages dans des systèmes agroalimentaires organisés techniquement, économiquement et socialement.

Cette évolution s'est accompagnée d'une forte augmentation de la production individuelle des animaux exploités, d'une forte amélioration de la productivité du travail et d'une diminution régulière du coût de production des produits animaux. Ces produits constituent ainsi souvent aujourd'hui une matière première pour des industries dotées de techniques élaborées et mettant sur le marché des gammes de produits en expansion constante. Dans les pays développés, la consommation de ces produits animaux ayant tendance à plafonner, un effort important est fait sur la qualité et la diversification.

Il existe toutefois de grandes disparités, notamment sur le plan climatique, d'un pays et d'une région à l'autre. On peut ainsi distinguer trois types d'élevage :
les élevages intensifs « hors sol », qui concernent principalement les volailles et les porcs, avec un milieu complètement artificiel (bâtiment clos, conditionné en température, hygrométrie, nature du sol, microbisme et parfois lumière, alimentation concentrée industrielle),
les élevages intensifs non affranchis complètement des aléas du milieu (malgré un recours massif aux intrants et équipements, ces élevages restent plus ou moins liés aux surfaces fourragères nécessaires à leur alimentation),
les élevages extensifs, fréquents dans l'hémisphère sud, l'Ouest américain, les steppes asiatiques, qui concernent aussi bien les bovins (à viande mais aussi parfois laitiers) que les ovins à viande ou à laine, ainsi que les chevaux, les cervidés, les camélidés, voire les porcs (zone méditerranéenne) ; la conduite de ces élevages vise alors une adaptation aux aléas du milieu pour en diminuer les effets néfastes (choix des modalités de reproduction, du niveau génétique et des aptitudes comportementales des animaux, d'une stratégie d'exploitation différenciée des pâturages dans l'espace et le temps, ...).

L'élevage concerne des espèces fort diverses. En France, cette activité intéresse notamment les chevaux, les bovins, les ovins et les caprins, les porcs, les lapins, les volailles (poule, dinde, canard, ...), les poissons (truite, saumon, bar, ...), l'ostréiculture et la mytiliculture, ainsi que le gibier (cervidés, sanglier, faisan, perdrix, ...). Un certain nombre de ces espèces, ainsi d'ailleurs que quelques autres ne figurant pas dans cette énumération , font l'objet à la fois d'élevage et de prélèvements sur la faune sauvage (ramassage, chasse ou pêche).

Bougler/Gallouin

élévateur

Appareil ou organe de machine servant à déplacer un produit ou une charge vers le haut, selon une trajectoire verticale ou oblique.
SYN. : transporteur.

Les élévateurs sont utilisés en agriculture pour élever des produits en vrac, en balle ou en caisse. Ils sont montés à poste fixe ou déplaçables sur chariot.

Les élévateurs à vis sans fin sont équipés d'une vis d'Archimède de 3 à 6 m, tournant dans un tube métallique étanche, qui entraîne les produits en vrac (grains, poudres, produits hachés, etc.) d'un bout à l'autre du tube, lequel peut être dirigé dans n'importe quelle direction. Le débit du produit diminue avec l'inclinaison (débit réduit des 2/3 entre la vis à l'horizontale et la vis à la verticale). La vis est alimentée à sa base par une trémie. Au sommet, une bouche de sortie est placée perpendiculairement à l'axe. Un moteur électrique (ou la prise de force du tracteur) entraîne la vis sans fin. On trouve des vis identiques à l'intérieur des moissonneuses-batteuses pour transporter des grains ou des ôtons et pour vidanger les trémies. Des transporteurs à vis formés d'un ressort à boudin tournant dans un tuyau flexible sont également utilisés pour approvisionner les auges des animaux en stabulation.