Larousse agricole 2002Éd. 2002
E

écologie (suite)

La lumière agit sur les biocénoses tant par sa quantité que par sa qualité. La durée de l'éclairement est fonction de la latitude. L'inégalité des jours et des nuits influe beaucoup sur le développement des êtres vivants : certains végétaux ne peuvent former des fleurs qu'en période de jours courts (par ex. en automne pour le chrysanthème) tandis qu'ils développent leurs parties végétatives (tiges, feuilles) dans les périodes de jours longs (été). En montagne, la plus forte intensité lumineuse reçue en altitude (liée à la moindre épaisseur d'atmosphère traversée par les rayons solaires) est la cause de la pigmentation très marquée des fleurs. À l'inverse, en forêt, le microclimat du sous-bois présente à la fois une intensité lumineuse plus faible et une qualité différente du rayonnement solaire arrivant au sommet du couvert forestier (une partie du rayonnement est en effet absorbée par le feuillage des grands arbres). Les végétaux du sous-bois ne reçoivent donc qu'une petite fraction du rayonnement solaire initial ; ce phénomène explique l'existence des végétaux sciaphiles, pouvant se développer dans des conditions de faible éclairement (lierre, pervenche, etc.) ainsi que l'abondante floraison des espèces de sous-bois au début du printemps, avant que les grands arbres n'aient développé tout leur feuillage. La nébulosité, qui réduit l'intensité lumineuse tout en maintenant une plus grande humidité de l'air, est favorable au développement d'espèces ombrophiles (sapin, hêtre...).

Enfin, le vent, par son action mécanique, contribue par exemple à la dissémination du pollen ou des semences, mais peut modifier la croissance des parties aériennes (ports en « drapeau » ou en coussinet, fréquents chez les végétaux au bord de la mer ou en montagne).

Facteurs topographiques.

La topographie est un descripteur, car elle n'agit pas directement sur les êtres vivants, mais conditionne des conditions climatiques (lumière, température, humidité de l'air et du sol...) importantes pour les êtres vivants.

Facteurs édaphiques.

Ils correspondent aux caractéristiques physiques (texture, structure) et chimiques (composition minéralogique, matières organiques...) des sols.

Facteurs biotiques.

Ils correspondent aux interactions des êtres vivants entre eux. Ces interactions peuvent concerner des individus appartenant à la même espèce ou à des espèces différentes. Au sein d'une même espèce animale, des individus resteront groupés pour mieux se défendre et se reproduire en sécurité (effet positif), ou bien la concentration trop importante de la population sur un territoire limité induira une forte mortalité (effet négatif), liée à une compétition pour la nourriture ou l'espace insuffisants. La compétition existe aussi entre des espèces différentes ; elle est d'autant plus forte que les milieux de vie de ces espèces sont plus semblables (principe de Gause). Il est donc important de connaître les exigences écologiques des espèces (pour les animaux, la niche écologique). La compétition est un facteur important de sélection, qui conduit à l'évolution des populations animales et végétales. Parmi les autres relations entre espèces, il faut citer la télétoxie ou phytotoxicité (sécrétions d'une espèce nuisant au développement d'autres espèces dans son voisinage), le parasitisme (une espèce vivant aux dépens d'une autre qui lui sert d'hôte), la prédation (une espèce se nourrissant d'une autre), le commensalisme (des espèces partageant le même milieu) et, enfin, la symbiose (des espèces vivant en interdépendance étroite l'une par rapport à l'autre).

Dynamique des populations.

La dynamique des populations, c'est-à-dire l'évolution passée et présumée des diverses populations animales et végétales, se fonde sur la connaissance des caractéristiques des peuplements et leur histoire, sur leurs relations aux ressources et aux niches écologiques, ainsi que sur les compétitions existant entre les populations pour l'attribution des ressources. Ces relations complexes exercent une pression de sélection sur ces populations. Il est donc nécessaire, notamment, d'établir quelles sont les relations biotiques existant au sein d'un écosystème, au travers des chaînes alimentaires. C'est pourquoi les travaux actuels concernent des groupes d'espèces, donc des unités fonctionnelles. En écologie végétale s'est développée la notion de groupes fonctionnels : ensemble d'espèces présentant la même stratégie vis-à-vis des relations écologiques (compétition, perturbation, stress).

Écologie du paysage.

Cette discipline, qui s'est beaucoup développée depuis les années 1980, résulte de la nécessité de relier les approches dans l'espace et le temps des géographes avec l'approche fonctionnelle et structurelle des écologistes. Le paysage est une entité totale, spatiale et visuelle de l'espace, formant un ensemble unique, dans lequel s'inscrit l'action de l'homme. Son étude s'appuie sur l'impact de la fragmentation des habitats sur la conservation des populations. Le rôle du gestionnaire est, en connaissant l'écologie des espèces et des communautés, de gérer le paysage de façon à lui préserver une diversité optimale tout en répondant à des critères économiques et sociologiques.

Action de l'homme.

Avec l'accroissement de la population du globe et l'ampleur des développements technologiques, l'homme joue un rôle de plus en plus important dans les écosystèmes. Cet impact de l'activité humaine s'est particulièrement accéléré lors du dernier siècle et s'est traduit, après un certain nombre de catastrophes écologiques, par la prise de conscience, surtout dans les pays développés, de la nécessité de gérer de façon durable (c'est-à-dire sans mettre en péril les générations futures) les écosystèmes. Cette approche, plus difficile à mettre en oeuvre dans les pays en développement pour des raisons économiques, suscite de plus en plus d'intérêt avec l'importance croissante prise par les ressources génétiques.

Girard

écorce

Partie externe protectrice des racines, des tiges, des troncs et des rameaux.