Larousse agricole 2002Éd. 2002
E

échalas

Tuteur vertical destiné à soutenir une plante grimpante.

En viticulture, chaque cep dispose généralement d'un échalas, comportant un piquet de plus de 1 m, le long duquel on attache la tige, et parfois quelques petites traverses auxquelles on attache les rameaux. La viticulture sur des échalas convient aux vignes à forte densité de plantation car elle laisse la place de circuler entre les ceps et permet à ceux-ci de bénéficier d'un large ensoleillement.

Mazoyer

échalote

Plante potagère voisine de l'oignon, dont le bulbe est utilisé en cuisine (genre Allium, famille des alliacées).

En France, on cultive sous le nom d'échalote deux espèces différentes : l'échalote grise et l'échalote de Jersey. L'échalote grise (Allium oschaninii), cultivée, bien que peu, dans le Sud et le Centre-Ouest, se présente sous la forme d'un agrégat de 15 à 25 bulbes de taille hétérogène, grisâtres, courbes et coriaces, au goût prononcé. Son feuillage est vert clair et dressé, et, à la base du plateau, sont présentes plusieurs grosses racines. Le taux de multiplication de la plante dépend du calibre du bulbe. L'échalote grise fleurit très difficilement. La principale espèce cultivée reste l'échalote de Jersey (Allium cepa var. aggregatum), très cultivée dans le grand Ouest. Elle se présente sous la forme d'un agrégat de 4 à 12 bulbes tuniqués, cuivrés, de taille assez homogène et de forme arrondie, demi-longue ou allongée. Le feuillage est vert foncé et semi-dressé. Dans les conditions normales de culture, la floraison n'est pas observée. Toutefois, une plantation avancée à l'automne ou en fin d'hiver peut, selon la sensibilité variétale, provoquer la montée à graine.

Variétés.

Trois types variétaux d'échalote de Jersey sont cultivés en France : l'`Échalote ronde' (réservé aux jardins familiaux), l'`Échalote demi-longue' (75 % des surfaces cultivées), qui comprend des clones indemnes ou tolérants aux virus, et l'`Échalote longue' (25 % des surfaces cultivées en France), qui comprend elle aussi des clones indemnes de virus.

Des variétés cultivables par semis ont été mises récemment sur le marché. Chaque plante ainsi obtenue en culture fournit non un agrégat de bulbes, mais un bulbe unique.

Culture.

La culture de l'échalote de Jersey se fait de préférence en climat océanique, sur sols limoneux, sablo-humifères ou argilo-calcaires. Après avoir été traités par thermothérapie (traitement à la chaleur) contre les nématodes, les bulbes-semences sont plantés de janvier à mars, le plus souvent sur un paillage plastique de polyéthylène noir, à une densité de 15 à 16 plants/m2 (ce qui nécessite 3 à 5 t de bulbes-semences/ha). La bulbification intervient, comme chez l'ensemble des Allium alimentaires, sous l'influence des jours longs et sous une température assez élevée (16-20 °C). La fertilisation azotée doit être contrôlée, car son excès entraîne un retard dans la maturation des bulbes et augmente les risques de maladies, au champ ou en conservation.

Maladies et ravageurs.

L'échalote doit être protégée contre les mêmes ennemis que l'oignon. Parmi eux, les botrytis (Botrytis allii, B. squamosa), la pourriture blanche, le virus de la bigarrure de l'oignon, la fusariose (Fusarium oxysporum), le mildiou et la mouche de l'oignon sont les plus à craindre.

Récolte.

La récolte se fait en juillet-août, lorsque le feuillage est complètement desséché. Elle est manuelle, après passage d'une souleveuse. Le rendement est de 20 à 40 t/ha. Les agriculteurs spécialisés dans la culture de l'échalote font subir au produit récolté une thermothérapie (traitement par la chaleur) en silo à 36 °C pendant 4 jours, avant de l'entreposer en grands pallox ou en silo ventilé, voire en salle réfrigérée à + 0,5 °C pour une mise en marché en mars-juin.

Production.

La production française marchande s'élève à 40 000 t (90 % de la production européenne) pour 2 270 ha. Celle des jardins familiaux est tout aussi importante. Le bassin de production le plus important se trouve dans le Nord-Finistère (30 000 t). Il est suivi du Maine-et-Loire (4 500 t), du Puy-de-Dôme (3 000 t) et du Loiret (1 500 t). La France exporte environ 17 000 t d'échalotes.

Péron

échangeable

Se dit des ions adsorbés dans le sol et pouvant être échangés avec d'autres ions présents dans la solution du sol.

Un ion échangeable est biodisponible, c'est-à-dire susceptible de contribuer à l'alimentation minérale des plantes, avec les ions en solution. La quantité de cations échangeables est en général évaluée par la quantité de cations échangée avec une solution normale d'ions ammonium (pH = 7). Elle dépend de la nature du ou des cations retenus et de la composition de la solution d'échange (pH, force ionique, nature des ions).

Calvet

échanges

Terme générique désignant les transferts existant entre les composantes du milieu naturel (sol, eau, atmosphère), au sein de ces composantes, ou entre celles-ci et les êtres vivants.

Dans le sol, des échanges d'ions ont lieu entre les constituants de la phase solide (argile, matière organique) et la solution du sol. L'intensité et la vitesse de ces échanges sont déterminantes pour la biodisponibilité des éléments minéraux.

Les plantes ont des surfaces d'échanges externes très développées : les feuilles (échanges plantes-atmosphère) et les racines (échanges plantes-solution du sol). Il s'agit essentiellement d'échanges énergétiques (rayonnement, chaleur) et de masse (transferts d'eau sous forme liquide ou de vapeur, oxygène et gaz carbonique, absorption d'éléments minéraux...).

Les animaux ont des surfaces d'échange externes (la peau, les muqueuses) et d'importantes surfaces d'échange internes (alvéoles des poumons pour les échanges gazeux, parois intestinales pour les échanges de nutriments...). Là encore, il s'agit essentiellement d'échanges énergétiques (chaleur) ou de masse (eau, nutriments qui ne sont pas seulement minéraux comme pour les plantes). Les animaux diffèrent également des plantes en ce qu'ils sont capables d'échanger de l'information avec le milieu environnant ou entre individus.

Roger-Estrade