Larousse agricole 2002Éd. 2002
D

décalcification (suite)

Roger-Estrade

2. Méd. vétérin. Perte du calcium contenu dans l'organisme, pouvant conduire à des accidents nerveux et/ou osseux.

Bougler/Gallouin

décarbonatation

Dissolution des carbonates des horizons ou des substrats calcaires par les eaux chargées de gaz carbonique.

Les argiles de décarbonatation sont des argiles résiduelles issues de la craie ou de roches calcaires. Elles peuvent n'avoir subi aucune pédogenèse lorsqu'elles ont été déposées dans les zones karstiques. Sinon, elles sont reprises par les diverses pédogenèses ayant affecté les horizons sus-jacents de la couverture pédologique.

Mcgirard

décavaillonnage

Opération culturale consistant à enlever la bande de terre (cavaillon) qui reste autour des pieds de vigne après le labour de débuttage.

Aubineau

décavaillonneuse

Charrue conçue pour travailler le cavaillon dans les vignobles, c'est-à-dire la bande de terre comprise entre deux ceps successifs sur la ligne.

La décavaillonneuse est équipée d'un dispositif spécial qui permet l'effacement du soc lorsque celui-ci arrive au cep.

Aubineau

décharge

Emplacement utilisé pour stocker les décombres et les déchets.

On distingue les décharges brutes, où l'on déverse les déchets de toute nature sans aucune règle, les décharges sauvages, qui sont des décharges brutes installées sans le consentement des propriétaires des terrains, et les décharges contrôlées, dans lesquelles les déchets sont stockés selon un certain nombre de règles limitant les nuisances pour l'environnement. La loi sur la gestion des déchets du 13 juillet 1992 impose qu'à l'horizon 2002 seuls les déchets ultimes pourront être mis en décharge et, d'autre part, que seules les décharges contrôlées seront autorisées. La réglementation très stricte découle des risques associés à la mise en décharge : pollution atmosphérique, risques d'incendie et d'explosion des gaz émis par les produits en décomposition, instabilité du terrain, prolifération de divers animaux vecteurs de germes pathogènes et production d'effluents liquides pollués.

En 1998, la Communauté européenne a arrêté une position commune concernant le stockage des déchets, qui définit ainsi une décharge : tout site d'élimination de déchets par leur dépôt sur ou dans la terre, décharges internes comprises (le producteur de déchets procède lui-même à l'élimination par stockage sur le lieu de production), où la durée pour stocker temporairement les déchets est supérieure à un an. Cette directive fixe par ailleurs la nature des déchets qui sont autorisés à être mis en décharge. Sont ainsi exclus de cette voie d'élimination les déchets liquides, les déchets qui, dans les conditions de mise en décharge, sont explosifs, corrosifs, facilement inflammables, les déchets provenant d'établissements médicaux ou vétérinaires et susceptibles d'être infectieux, certains déchets industriels spéciaux.

Les décharges autorisées (que l'on appelle maintenant « centres d'enfouissement technique ») sont classées en trois catégories en fonction de la perméabilité du site, qui détermine le type de déchets qu'elles peuvent accueillir.

Installations modernes.

Plusieurs techniques existent pour imperméabiliser les sites et éviter tout risque de pollution (en particulier par les effluents liquides), et elles sont associées à un drainage du sous-sol qui permet la récupération puis le traitement des effluents. Les décharges modernes sont en outre conçues en alvéoles étanches, pour limiter les risques de pollutions accidentelles. Concernant l'émission de gaz, des puits d'extraction permettent de récupérer les gaz sur un rayon de 40 à 50 m. Ils peuvent être installés dans des décharges anciennes pour les dégazer. Le gaz ainsi récupéré est brûlé, mais la récupération énergétique du biogaz est techniquement possible (on estime que l'on peut récupérer en moyenne environ 40 m3 de biogaz par tonne d'ordures ménagères). L'utilisation énergétique est surtout développée aux États-Unis et démarre en Europe (sites expérimentaux aux Pays-Bas).

Actuellement, en France, plus de la moitié des déchets ménagers et assimilés sont mis en décharge. Environ 600 000 t/an de déchets industriels spéciaux sont stockées tous les ans dans des décharges contrôlées.

Roger-Estrade

déchargeur à griffes

Appareil de manutention du foin en vrac installé à poste fixe à l'intérieur d'une grange.
SYN. : griffe à foin.

Le déchargeur est essentiellement composé de mâchoires à griffes qui se saisissent du paquet de foin en se refermant sous l'action d'un vérin hydraulique. Ces mâchoires sont montées sur un chariot se déplaçant latéralement sur le rail d'un pont roulant qui peut lui-même aller et venir sur toute la longueur du bâtiment et à l'extérieur de celui-ci. La descente et la montée des mâchoires s'effectuent par un palan qu'entraîne un moteur électrique porté par le chariot mobile et alimenté par un câble sur enrouleur. Le tout est dirigé depuis le sol par un boîtier de commande. Certains déchargeurs sont équipés de mâchoires placées à l'extrémité d'un bras télescopique et d'une cabine de conduite solidaire du pont roulant.

Aubineau

déchaumage

Opération de travail superficiel du sol pratiquée après la moisson et avant le labour.

L'objectif premier du déchaumage est d'incorporer aux 10 à 15 premiers centimètres de sol les chaumes et, éventuellement, la paille laissée en surface après la moisson, afin de faciliter leur décomposition et d'améliorer les conditions d'enfouissement par le labour. Mais les déchaumages répétés permettent aussi de venir à bout des adventices et des repousses de la culture précédente : un premier passage favorise la levée des plantules qui sont détruites au passage suivant ou lors du labour. Cette technique dite « du faux semis » est particulièrement intéressante quand on veut supprimer le labour d'implantation de la culture suivante. Le déchaumage peut être effectué à l'aide d'outils à disques (cover-crop), à dents (chisel, vibroculteur) ou de petites charrues utilisées à faible profondeur (15 à 20 cm).

Roger-Estrade

déchaumeuse

Appareil muni de dents ou de disques servant au déchaumage.

Les déchaumeuses à disque sont constituées d'un seul train de disques de 0,50 à 0,60 m de diamètre, sans angle d'entrure (plan des calottes sphériques perpendiculaire au sol), et disposé obliquement par rapport à l'avancement. Les déchaumeuses à soc sont de petites charrues polysocs légères. On n'utilise plus guère ces déchaumeuses spécialisées, mais plutôt des appareils de travail du sol adaptés comme les pulvériseurs lourds (cover-crop) ou les cultivateurs lourds (chisels, par ex.) munis de socs de déchaumage ou, plus rarement, les cultivateurs rotatifs à axe horizontal (Rotavators) ; ces appareils doivent être réglés pour que la profondeur de travail reste faible (une dizaine de centimètres) et que le sol ne soit pas trop finement pulvérisé.

Aubineau