Larousse agricole 2002Éd. 2002
A

abeille (suite)

Rôles des ouvrières.

Les ouvrières participent successivement, selon leur âge, à toutes les activités de la colonie. Elles nettoient la ruche, nourrissent les larves de miel, de pollen et de gelée royale (secrétée par des glandes de la tête), produisent de la cire grâce à des glandes situées dans leur abdomen et construisent les rayons et les alvéoles (les ouvrières cirières se réunissent au sein d'une grappe d'abeilles, qui créent la température nécessaire à la plasticité de la cire). Les ouvrières stockent et transforment le nectar en miel, ventilent la ruche pour y maintenir une atmosphère et une température constantes, gardent et défendent la colonie (leurs antennes leurs permettent de reconnaître les habitants de la cité, leur dard venimeux de tuer les éventuelles pilleuses). Enfin, elles butinent les fleurs pour approvisionner la colonie en nectar et en pollen. En pleine miellée, leur durée de vie est de cinq à six semaines.

Les butineuses.

Les ouvrières butineuses aspirent le nectar à l'aide de leur trompe et le stockent dans leur jabot (estomac à miel), où il subit des transformations chimiques sous l'action des sucs digestifs ; de retour à la ruche, les butineuses le régurgitent à d'autres ouvrières, qui le déposent dans des alvéoles de cire, où elles achèvent de le transformer en miel (réserve de glucides, donc d'énergie).

Les butineuses récolent aussi le pollen, s'ébrouant entre les étamines des fleurs, puis, en vol, rassemblent ce pollen dont elles sont couvertes sur leurs pattes postérieures (équipées de poils raides formant une brosse) ; chaque abeille peut ainsi rapporter 20 mg de pollen à la ruche. Le pollen, source de protéines, est stocké dans des alvéoles autour de la nurserie de la ruche ; additionné de miel, il sert à la nourriture des larves.

Les abeilles recueillent aussi la propolis, substance résineuse de certains bourgeons, pour en enduire les rayons de la ruche et colmater les fissures. Ce « mastic des abeilles » protège la ruche contre le développement des bactéries et des moisissures grâce à sa puissante action antibiotique et antifongique.

Rôle dans la pollinisation.

Pour 70 % des espèces végétales, ce sont les abeilles et espèces voisines qui assurent en butinant le transport du pollen de fleur en fleur, assurant la fécondation de celles-ci. Cette pollinisation est indispensable pour la fructification de beaucoup d'arbres fruitiers. Les fruits à pépins se développent et se conservent mieux s'ils proviennent de fleurs bien pollinisées. Aussi l'implantation de ruches dans les vergers et dans certaines cultures augmente-t-elle les rendements en fruits et en graines.

Reproduction.

La reine pond durant toute sa vie jusqu'à 2 000 œufs par jour. Les œufs non fécondés donnent naissance à des mâles. Les œufs fécondés donnent des femelles : si les larves sont nourries de miel, de pollen et de gelée royale, ce seront des ouvrières ; si elles ne reçoivent que de la gelée royale, ce seront des reines.

L'ouvrière se développe par métamorphoses complètes. Le troisième jour, l'œuf éclôt, libérant une larve aveugle et sans membres, qui consomme de la gelée royale pendant trois jours, puis du miel et du pollen jusqu'au neuvième jour. L'alvéole est alors fermée par un opercule, et la larve devient une nymphe, dont les organes se transforment totalement ; le vingt et unième jour, l'abeille adulte sort de son alvéole. L'ensemble des œufs, des larves et des nymphes constitue le couvain.

Comportement social.

Toutes les activités des abeilles sont coordonnées : régulation thermique, constructions, recherche de nourriture.

Les exploratrices informent les autres ouvrières sur les sources de nectar et de pollen en effectuant des « danses » circulaires sur les rayons de la ruche : le parcours indique la direction, le rythme précise la distance, et l'odeur de la danseuse donne le type de fleurs.

Une abeille ne peut survivre seule ; la coordination des activités de la colonie se fait grâce aux échanges de nourriture au « bouche-à-bouche » (trophallaxie), qui permettent à chaque abeille de connaître l'état de la ruche. La reine sécrète de véritables drogues, que les abeilles lèchent avec frénésie ; ces substances maintiennent stériles les ouvrières et les empêchent de construire des cellules de reines et de mâles.

Essaimage.

Si les sécrétions royales se tarissent ou si la densité de population devient trop forte pour que toutes les abeilles en soient imprégnées, l'inhibition est levée : il naîtra une nouvelle reine. Les ouvrières construisent de grandes alvéoles autour d'œufs ou de larves de moins de trois jours, qu'elles gorgent de gelée royale pendant toute leur vie larvaire. Quinze jours plus tard naît une nouvelle reine, qui commence par tuer ses futures rivales, puis effectue son vol nuptial. L'ancienne reine a auparavant quitté la ruche avec la moitié de ses sujettes (essaimage). La grappe d'abeilles (l'essaim) s'accroche à un arbre avant de trouver un refuge définitif.

Maladies.

De nombreux agents pathogènes parasitent tant le couvain que les adultes : champignons, bactéries, virus, protozoaires, acariens. Le principal ennemi est un acarien, Varroa jacobsoni, agent de la varroase, qui entraîne une mortalité importante. L'acarien Acaropsis woodi s'installe dans les trachées des abeilles adultes et les asphyxie.

L'utilisation des produits phytosanitaires est réglementée en France (arrêté du 5 juillet 1985) pour éviter des risques sur les populations d'abeilles et des pollinisateurs. Les insecticides et acaricides nocifs pour les abeilles sont interdits pendant la période de floraison et de production du miellat. Seuls sont autorisés pendant cette période les produits reconnus non dangereux.

Stebler/Raynal

abiotique

Se dit de ce qui n'est pas vivant.

L'expression « facteurs abiotiques » désigne les éléments du milieu (climat, sol, topographie...) qui influencent la vie des êtres vivants.

Chaillou

abondance

Race bovine française de type mixte, appartenant au groupe des pie rouges des montagnes.

Cette race, de format moyen (poids adulte : 580 à 680 kg pour les femelles, 850 à 1 100 kg pour les mâles), se caractérise par sa robe rouge acajou pie, le blanc étant limité à la partie inférieure du corps, à la tête (excepté des lunettes rouges) et aux extrémités. C'est une remarquable laitière et fromagère de montagne qui ajoute à ses aptitudes laitières (en 1998, la moyenne des lactations adultes était de 5 667 kg de lait à 37,1 % de taux butyreux et 34,3 % de taux azoté) de bonnes qualités bouchères (bonne conformation et finesse du squelette) et de solides qualités d'élevage (rusticité, aptitude à la marche, forte consommation de fourrages grossiers, facilité de vêlage).