Larousse agricole 2002Éd. 2002
C

culture légumière (suite)

Avancées technologiques.

Elles ont touché la plupart des étapes de la culture légumière :
la qualité des semences : qu'elles servent au semis direct au champ ou à la production de plants, les semences ont aujourd'hui un haut pouvoir de germination garanti. Elles subissent de plus des traitements technologiques (prégermination, pelliculage, calibrage...) ;
la production des plants légumiers : le recours aux plants (produits par des entreprises spécialisées), facteur d'intensification du système de production, est aujourd'hui généralisé (aux dépends des semis), aussi bien pour la culture de plein champ que pour le maraîchage.
la mise en place des cultures : les axes d'investigation privilégiés sont la précision dans l'opération, la vitesse d'exécution et la limitation de la main-d'œuvre, avec notamment des machines comme les semoirs de précision (1 000 graines/m2 pour la mâche, par exemple) et les planteuses automotrices (30 000 plants/ha à 4 personnes pour la laitue) ;
la ferti-irrigation de précision : de nombreuses cultures, qu'elles soient abritées ou de pleine terre, sont irriguées et fertilisées à partir d'une centrale de fabrication de solution nutritive appuyée par un pilote d'arrosage (tensiomètre ou ordinateur climatique), mais il peut s'agir aussi d'un simple dispositif de distribution de l'eau et des fertilisants à partir de solutions concentrées - des instruments simples de maniement permettent d'ajuster les apports aux seuls besoins de la plante, de limiter la fuite des éléments fertilisants vers les nappes phréatiques ou de prévenir leur éventuelle toxicité sur les plantes ;
la protection sanitaire raisonnée : dans le domaine de la lutte contre les ravageurs et les maladies, l'usage des pesticides a été considérablement réduit au cours de la dernière décennie, tendance qui s'est accompagnée par la mise sur le marché de variétés résistantes. Les apports de pesticides sont raisonnés et font davantage place à des mesures de prévention. Par ailleurs, la lutte biologique, fondée essentiellement sur l'utilisation d'insectes auxiliaires prédateurs des ravageurs, s'est généralisée, chez la tomate et le concombre de serre. En traitement du sol, les fumigants sont progressivement remplacés par la désinfection superficielle à la vapeur ;
la technologie des abris : les serres en verre ou les abris en couverture plastique sont aujourd'hui plus hauts (4,50 m pour une serre en verre), ce qui permet une meilleure maîtrise du climat. Par ailleurs, la longévité des films plastiques a été portée à 4 ou 5 ans ;
la mécanisation des cultures : une mécanisation maximale dans les opérations culturales, de la mise en culture à la récolte, est recherchée ;
le conditionnement des légumes : les opérations de post-récolte sont soumises aux mêmes tendances de rationalisation et de mécanisation que pour les opérations culturales. Elles comprennent la mise en œuvre de plates-formes collectives spécifiquement agencées pour le cheminement des produits, la palettisation, l'aménagement de chaînes de lavage automatisées, de chambres climatisées en conformité avec les exigences physiologiques des légumes (froid humide, par exemple), l'automatisation et l'informatisation des contrôles de la qualité des légumes à leur réception, l'utilisation d'emballages en plastique consignés.

La culture de la mâche est une bonne illustration de l'ensemble de ces évolutions : semis de très haute précision couplée à une préparation élaborée du sol, sablage, pose puis retrait automatisés de l'abri bas, ferti-irrigation par aspersion programmable, récolte mécanique, désinfection superficielle du sol robotisée.

Production légumière.

En 1998, la production légumière française totale était évaluée à 6,5 millions de tonnes pour 340 000 ha environ. La France se situe ainsi au 3e rang des pays de l'Union européenne pour la production des légumes, après l'Italie (13 millions de tonnes) et l'Espagne (11,3 millions de tonnes).

Trois régions se détachent largement pour les superficies cultivées en légumes : la Bretagne (23 %), la Provence-Côte d'Azur (11,5 %) et le Languedoc-Roussillon (9,5 %). Si on y ajoute la région de l'Ile-de-France, on obtient plus de 50 % de la production française.

La production destinée au marché de frais est de 4,9 millions de tonnes, pour une superficie de 220 000 ha. Six espèces se partagent 42 % des surfaces consacrées aux légumes frais : le chou-fleur avec 36 000 ha (en régression significative au cours des dernières années), la pomme de terre de primeur avec 21 000 ha, le melon avec 17 000 ha, la chicorée de Bruxelles avec 14 000 ha, la laitue avec 13 000 ha et la carotte avec 12 500 ha.

La production réalisée sous grands abris (serres en verre et grands tunnels ou multichapelles à couverture plastique) représente environ 7 500 ha (13 100 ha en superficie développée).

La production des légumes destinés à la transformation, hors la pomme de terre, est d'environ 1,6 millions de tonnes. Elle occupe 122 000 ha et concerne 10 500 producteurs organisés en groupements qui souscrivent des contrats avec les industriels de la transformation. 72 % de l'approvisionnement des usines sont destinés à l'appertisation et 24 % à la surgélation. La France est le leader des légumes d'industrie en Europe (3,6 millions de tonnes - champignon, pomme de terre et tomate non compris). Elle fournit, à elle seule, 44 % des fabrications des légumes appertisés en Europe.

Consommation de légumes.

Si l'on fait abstraction de l'autoconsommation (12 % en valeur), la consommation de la partie marchande des légumes frais (non comprises la pomme de terre et la fraise) est de 66 kg par habitant et par an. La tomate (17,5 % en valeur), les salades (11,1 %) sans la mâche ni l'endive, le melon (9,5 %) et l'endive (7,5 %) sont les principaux légumes achetés. Globalement, les achats des légumes frais progressent, depuis 1991, à raison de 0,2 % en moyenne par an. La répartition des lieux d'achat des légumes frais par le consommateur français est la suivante : grandes et moyennes surfaces, 69,1 % ; marchés, 22,5 % ; magasins spécialisés, 6,1 % ; vente directe, 1,1%.