Larousse agricole 2002Éd. 2002
C

chou-navet (suite)

Variétés.

Le chou-navet et le rutabaga constituent deux types distincts. Au sein de chacun des deux groupes, les principales variétés sont les suivantes :
chez le chou-navet : `Blanc lisse', `Blanc à collet rouge', `Blanc lisse à courte feuille', `Blanc hâtif à feuille entière', `Blanc d'Aubigny à collet vert', `Breadstone swede', `Blanc de Vendée' (variété locale à chair très blanche adaptée à la surgélation) ;
chez le rutabaga : `Rutabaga à collet vert', `Rutabaga à collet jaune', `Rutabaga jaune de Saint Marc', `Rutabaga à collet rouge', `Rutabaga ovale', `Rutabaga jaune plat', `Rutabaga de Pontivy'.

Culture.

Le chou-navet est rustique et se cultive sur tous les types de sols profonds. Il est sensible à la chaleur et à la sécheresse, ce qui explique son bon comportement en région océanique. Les zones de culture se trouvent, pour l'essentiel, dans les régions tempérées de la façade atlantique. L'installation de la culture se fait le plus couramment par semis direct en mai-juin, parfois par plantation à la fin juin jusqu'à mi-juillet, après un semis en pépinière en mai. Les distances ordinairement adoptées entre plantes sont fonction des variétés : 40 à 50 cm entre les rangs et 35 à 40 cm sur le rang, soit 57 000 à 95 000 plantes/ha.

Récolte.

La récolte, manuelle, se fait environ 90 à 120 jours après la mise en place, avant le développement complet des racines pour le marché de frais hors période hivernale, au développement complet de la racine pour la consommation hivernale en frais ou pour la transformation. Le produit est conservé en silo ou en chambre froide, comme le navet.

Péron

chou pommé

Variété de chou dont on consomme la pomme composée de l'ensemble des feuilles, serrées et imbriquées les unes dans les autres, et dont certaines variétés servent à la fabrication de la choucroute (espèce Brassica oleracea, famille des brassicacées).

Le chou pommé (Brassica oleracea convar. [groupe de cultivars] capitata) est une plante bisannuelle à tige très ligneuse, non tubérisée, assez courte par rapport à celle de certains groupes voisins (chou fourrager, chou de Bruxelles ou chou frisé). Ses feuilles très serrées, imbriquées les unes dans les autres sur la partie supérieure de la tige, composent la pomme, dont la forme et la couleur varient suivant les types cultivés. La pommaison confère à la plante, d'une part, une bonne résistance au froid et aux gelées de moyenne intensité et, d'autre part, une assez bonne capacité de conservation après récolte.

Variétés.

Les choux pommés sont classés dans deux groupes : d'une part, les choux cabus, aux feuilles lisses, blanc (B. o. convar. capitata var. alba) et rouge (B. o. c. rubra), d'autre part les choux de Milan (B. o. c. sabauda), aux feuilles gaufrées ou cloquées. À l'intérieur de chacun de ces groupes, les variétés se distinguent par la morphologie de la pomme et la saison à laquelle se fait la récolte. Les choux cabus comprennent ainsi :
des variétés de printemps et de début d'été à pomme pointue (`Pointu de Châteaurenard', `Précoce de Louviers', `Prospera', `Scout'...) ou à pomme ronde ou cordiforme, au feuillage blanc (`Bacalan de Saint-Brieuc', `Delphi', `Dumas') ou rouge (`Primero', `Rouge hâtif de Langendijk', `Ruby ball'...) ;
des variétés d'été et de début d'automne à feuillage blanc (`Erdeno', `Hermes', `Prévalent'...) ou rouge (`Autoro', `Gradur', `Rouge tête de nègre'...) ;
et des variétés de fin d'automne et d'hiver à feuillage blanc (`Bartolo', `Bingo', `Galaxy', `Impala', `Quartz'... ; `Almanac', `Boule d'or', `Quintal d'Alsace', etc., pour la choucroute) ou rouge (`Castello', `Pedro', `Roxy'...).Les choux de Milan sont répartis en variétés d'été (`Sapala', `Salto', `Scala', `Savoy King'...), d'automne (`Concerto', `Hamasa', `Hâtif d'Aubervilliers'...) et d'hiver (`Alaska', `Hiversa', `Ice prince', `Wiwoy'...).

Culture.

Si les régions côtières à humidité atmosphérique élevée constituent l'aire de prédilection du chou pommé, sa bonne résistance au froid, notamment chez le chou de Milan, autorise sa culture en zone continentale pour une récolte de fin d'automne et de début d'hiver, ainsi que l'implantation de la culture en contre-saison pour une recherche de précocité. La germination de la semence se fait à partir de 5 oC (optimum à 15 - 18 oC). Le chou pommé apprécie les sols profonds, limono-argileux, ainsi que les fumures organiques importantes. Il est tolérant à la salinité et au chlore, mais exigeant en soufre ; il craint les carences en molybdène et en magnésium, ainsi que les excès de cuivre.

L'installation de la culture est réalisée par plantation après semis en pépinière ou après semis direct en motte pressée ou en minimottes et élevage en serre (température minimale de 8 oC), suivi d'un durcissage en abri froid (cas de culture de primeur en système maraîcher intensif).

La plantation se fait de 6 à 8 semaines après le semis, lorsque les plants présentent 5 ou 6 feuilles. La densité varie de 25 000 plantes/ha (chou pommé destiné à l'industrie) à 60 000 plantes/ha (culture de primeur), avec des distances de 40 à 65 cm entre rangs et de 40 à 65 cm sur le rang.

En culture de primeur, on a recours soit à la serre en verre froide, au grand tunnel ou au petit tunnel plastique, ou à la bâche à plat de voile non tissé. Au cours de la culture, les apports d'éléments fertilisants doivent être réguliers, pour éviter tout arrêt de végétation, qui favorise la vernalisation de la plante et l'éclatement de la pomme.

Récolte.

La récolte se fait selon le calendrier indiqué dans le tableau. Le recours au tapis convoyeur permet de mieux rationaliser les chantiers de récolte. Le chou peut se conserver pendant 3 à 4 mois en chambre froide (0 oC à - 1 oC, 95 % d'humidité) fortement ventilée.

Production.

La production française se chiffre à 190 000 t, dont 80 000 t de chou à choucroute. Elle est faible par rapport à celle des grands pays producteurs européens comme l'Allemagne (700 000 t), le Royaume-Uni (650 000 t) ou l'Espagne (440 000 t). Elle est concentrée en Provence-Alpes-Côte d'Azur (25 %), en Bretagne (11 %), où sont encore cultivées plusieurs variétés locales traditionnelles, en Basse-Normandie (10 %), dans le Nord-Pas-de-Calais (10 %) et en Île-de-France (8 %).

Péron