Larousse agricole 2002Éd. 2002
C

chernozem

Ancien terme correspondant à des sols ayant de la matière organique incorporée profondément, avec un complexe adsorbant saturé et une structure grumeleuse.

On trouve ce type de sol dans les régions arides (400 à 600 mm de pluviométrie annuelle) à saisons contrastées. Il y a souvent une accumulation de calcaire en profondeur.

MCGirard

cheval

Mammifère ongulé de la famille des équidés caractérisé par de longs membres reposant sur un seul doigt, qui font de lui un coureur remarquable et une monture d'usage presque universel.
On nomme jument la femelle et poulain le petit du cheval.

L'ancêtre du cheval est un plantigrade, Phenacodus, qui est apparu il y a plus de 50 millions d'années. Son évolution jusqu'au cheval actuel est connue grâce à de nombreux fossiles et à des dessins préhistoriques très précieux, comme ceux de la grotte de Lascaux. Les premiers ongulés apparaissent à l'éocène, première période du tertiaire, avec Eohippus, qui évolue au cours de cette ère jusqu'à Pliohippus, ancêtre le plus proche du cheval (équin), dont la présence est connue au début du quaternaire.

Le cheval fut d'abord chassé comme gibier, l'homme pourchassant les troupeaux sauvages dans le but de les amener à s'enliser dans les marais ou à se précipiter en groupe du haut des falaises, comme en témoignent les importants gisements fossiles du site préhistorique de Solutré, en Bourgogne. Plus tard, le cheval fut utilisé pour les déplacements de l'homme et des marchandises, puis pour la traction, vraisemblablement après une phase transitoire d'élevage en captivité pour la production de viande. Bien que la monte par l'homme puisse être plus ancienne, ce n'est qu'au néolithique (à partir de 10000 avant notre ère) qu'apparaît en Asie la preuve de l'utilisation du cheval pour les déplacements humains, en particulier pour la guerre, pratiquée par les nomades contre les sédentaires. Les premiers chars de guerre attelés ont sans doute fait leur apparition vers 3500 av. J.-C., et leur utilisation pour les jeux et le sport remonte à environ 1500 av. J.-C., époque où il est possible de trouver des traces d'un premier traité de dressage.

L'effectif équin mondial actuel est d'environ 62 millions de têtes, réparties en Amérique (28 millions), en Asie (16 millions), en Europe (4 millions), en Afrique (4,8 millions) et en Océanie (0,4 million). L'effectif des chevaux de trait est en diminution du fait de la mécanisation dans les pays industrialisés (Amérique du Nord, Europe et Océanie), malgré une légère augmentation dans certains pays en développement où les chevaux sont utilisés pour le travail et les déplacements, en remplacement d'autres animaux de trait moins adaptés, comme les bovidés. L'effectif des chevaux de selle est en revanche en augmentation du fait du développement du sport et des loisirs.

Les chevaux peuvent aussi être élevés pour la production de viande et parfois de lait. Le lait de jument est utilisé dans certains pays, notamment dans l'ex-URSS, pour l'alimentation des nourrissons ; il peut aussi contribuer à soigner la tuberculose. La lactation dure en moyenne de 5 à 6 mois chez la jument, et la production journalière varie généralement de 25 à 10 1.

Sélection.

La sélection du cheval de trait pour le travail reste très empirique. Elle s'effectue essentiellement sur les caractéristiques visibles des individus et leurs aptitudes apparentes pour le travail. Par contre, dans le cas des sujets de sport et de course, la sélection est une pratique courante qui repose sur les qualités de l'ascendance : on choisit, pour la reproduction, des animaux ayant gagné des courses ou des concours. Des travaux prenant en considération les performances individuelles et celles des collatéraux permettent d'estimer la valeur génétique par un indice synthétique.

Reproduction.

La productivité de la jument reste faible par rapport aux autres espèces animales, avec de 0,6 à 0,65 poulain/an. La jument n'est fertile que du printemps à l'automne. Traditionnellement, pour les sujets de sport, seules les périodes de fertilité de printemps (de 1 à 6 périodes de quelques jours) sont utilisées, car il y a parfois intérêt à faire naître le plus tôt possible les poulains qui seront exploités dès l'âge de 2 ans en course, l'âge étant déterminé par l'année civile. La saison de monte officielle est donc fixée entre février et juillet. Certaines juments n'étant fertiles qu'assez tard dans l'année, on peut obtenir une fertilité plus précoce en éclairant artificiellement les écuries durant l'hiver.

La pratique de la monte en main, méthode consistant à présenter la jument à l'étalon uniquement quand celle-ci semble en chaleur, ne favorise pas une bonne reproduction, car, si la détermination de la femelle en chaleur est relativement aisée du fait de l'épreuve de la barre (présentation de la jument à un étalon boute-en-train et observation de son comportement), il est très difficile de déterminer le moment exact de l'ovulation, ce qui est indispensable pour une bonne fécondation. La monte en liberté donne des résultats plus intéressants : en laissant un étalon avec un groupe de 6 à 10 juments dans un enclos, on obtient généralement de 0,8 à 0,9 poulain/mère/an ; mais cette méthode ne permet pas une sélection très poussée, car il n'est pas possible de choisir pour chaque jument l'étalon dont les caractéristiques sont les plus favorables à l'obtention d'un produit de qualité. On utilise ainsi de plus en plus l'insémination artificielle en sperme frais ou congelé avec un suivi gynécologique permettant d'obtenir des résultats satisfaisants.

Alimentation.

Le cheval est un herbivore dont l'appareil digestif se caractérise par un faible développement de l'estomac et un important volume intestinal. Au cours de la digestion, après avoir été soigneusement mastiqués et insalivés, les aliments passent dans l'estomac où seuls les repas peu volumineux (5 à 6 l au maximum) séjournent quelques heures (si la ration est trop volumineuse, une partie passe directement dans l'intestin). Ce séjour dans l'estomac augmente fortement l'efficacité de l'intestin grêle. Les résidus alimentaires arrivent dans le gros intestin, et les aliments cellulosiques sont fermentés dans le caecum et le colon.