Larousse agricole 2002Éd. 2002
C

chélateur (suite)

Dans des milieux alcalins où des métaux comme le fer, le cuivre, le manganèse et le zinc seraient rapidement transformés en hydroxydes insolubles, les chélateurs maintiennent ces éléments sous une forme soluble.

Roger-Estrade

chênaie

Peuplement de chênes.

Décourt

chêne

Grand arbre de l'hémisphère Nord tempéré, pouvant atteindre 40 m (genre Quercus, famille des fagacées).
Un lieu planté de chênes est appelé chênaie.

On trouve en France 8 espèces de chênes. Le chêne pédonculé (Q. pedunculata) et le chêne rouvre (Q. sessiliflora) sont les principaux chênes de la partie nord de la France. Ils sont traités en futaie, taillis-sous-futaie ou taillis. Ils peuvent atteindre plusieurs siècles, mais leur âge d'exploitabilité en futaie est de 180 à 200 ans. Les plus belles billes, exemptes de défauts et de branches, donnent un bois de grande valeur destiné au tranchage pour l'ébénisterie. Les bois de moindre valeur donnent encore de la menuiserie, des parquets, de la charpente.

En taillis, le chêne donne un excellent bois de chauffage de même que les cimes des bois de futaie. En taillis-sous-futaie, les réserves de la futaie donnent un bois d'œuvre de qualité médiocre. Les forestiers s'efforcent de convertir en futaie les taillis et taillis-sous-futaie. Cette conversion est longue (100 ans) et coûteuse car elle nécessite des soins et l'arrêt des coupes de taillis et de réserves. La continuité et l'investissement nécessaire expliquent que ce sont surtout les forêts domaniales (ou celles plus généralement soumises au régime forestier) qui ont fait l'objet de cette conversion. Près de la moitié des forêts françaises est encore traitée en taillis ou en taillis-sous-futaie.

Les chênes sont résistants aux maladies, en particulier à l'oïdium, ou blanc de chêne, champignon attaquant les jeunes semis. Ils sont parfois ravagés par la chenille processionnaire du chêne, ou par la tordeuse verte, contre lesquelles on lutte grâce à des solutions contenant la toxine du Bacillus thurigiensis.

Le chêne pubescent (Q. lanuginosa) est un chêne méridional, existant néanmoins dans le nord-est de la France à l'état de peuplements reliques sur les versants ensoleillés. Il n'a pas les qualités technologiques des deux premiers d'où son utilisation comme bois de feu essentiellement.

Le chêne vert (Q. ilex), ou yeuse, est un chêne méditerranéen à feuille persistante, adapté à la sécheresse et au sol calcaire. Il n'atteint pas une taille importante et n'est pratiquement utilisé que comme bois de feu.Le chêne liège (Q. suber) est un chêne méridional qui croît sur sol acide. Il a été cultivé abondamment pour son liège. Le premier liège, rugueux et crevassé, appelé liège mâle, peut être récolté lorsque l'arbre a 35 ans. Après ce prélèvement, un liège plus fin et plus élastique se développe, c'est le liège femelle, récolté quelques années plus tard. Cette activité est en nette régression en France à cause de la concurrence de pays (Portugal notamment) mieux adaptés à cette essence, et où la main d'œuvre est moins chère. Le bois n'a pas d'autre valeur que celle d'un bois de feu.

Décourt

chènevotte

Sous-produit ligneux du chanvre subsistant après extraction de la fibre, et utilisé pour le chauffage.

Mazoyer

chenillard

Engin de traction propulsé par des chenilles.
SYN : tracteur à chenilles.

Grâce à sa bonne adhérence, un tracteur chenillard peut fournir un effort horizontal voisin de son propre poids (contre 60 % de son poids pour un tracteur à 4 roues motrices), tout en exerçant une faible pression au sol (moins de 0,2 bar contre 1 à 2 bar pour un tracteur à roues). Les virages s'effectuent en débrayant et en freinant la chenille située du côté où l'on veut tourner. Le coût de revient des chenilles (achat et entretien) étant en général plus élevé que celui des pneumatiques et la conduite sur route des chenillards moins commode, voire interdite, on préfère, en France, les tracteurs équipés de pneumatiques agraires à basse pression de gonflage.

Il existe des tracteurs vignerons, à voie étroite, munis de deux chenilles, et des motoculteurs à une seule chenille.

Aubineau

chenille

1. Machinisme. Organe de propulsion des tracteurs agricoles appelés chenillards.

La chenille, métallique ou caoutchoutée, est constituée de tuiles articulées formant une chaîne sans fin qui se déroule sur le sol, entraînée par une roue motrice dentée appelée « barbotin » et tendue par une roue de tension. Des galets, supportant le poids du tracteur, appuient la chenille au sol.

On adapte parfois aussi des chenilles sur des moissonneuses-batteuses automotrices travaillant en conditions très difficiles (en rizière, par exemple).

Aubineau

2. Zoologie. Larve de papillon, au corps mou et allongé, formé d'anneaux et généralement velu, se nourrissant de végétaux.

Les chenilles possèdent 3 paires de pattes sur le thorax et 5 paires de fausses pattes sur l'abdomen. Au niveau de la bouche se trouvent des glandes productrices de soie (séricigènes), qui leur permettent de tisser un cocon dans lequel s'opérera la métamorphose (stade nymphe ou chrysalide), qui les transformera en papillons adultes pourvus d'ailes.

Les chenilles sont le plus souvent phytophages, de nombreuses espèces pouvant être nuisibles pour les plantes cultivées et les forêts. Leurs colorations et ornementations leur permettent souvent de se confondre parfaitement avec leur support nutritif, ce qui les met à l'abri de leurs prédateurs. Une seule chenille est domestiquée : le ver à soie, chenille du bombyx du mûrier.

Raynal

chermès

Puceron dont les piqûres développent des galles sur les conifères.

Parmi les principales espèces de chermès, on distingue notamment le chermès de l'épicéa, du pin Weymouth, du pin sylvestre et des mélèzes.

STREBLER/RAYNAL

chernosol

Sol humifère que l'on trouve sous climat continental assez rude où des périodes froides (avec gel en Ukraine, Moldavie, Russie) alternent avec des périodes plus chaudes et sèches.

Dans ces conditions, la matière organique est minéralisée et le reste, d'une couleur noire, s'accumule. Les matières organiques et minérales sont brassées par la méso- et la macrofaune. Ces sols se caractérisent par un horizon Ach épais d'au moins 40 cm, à structure grenue, grumeleuse ou polyédrique fine due au brassage d'origine biologique, à complexe adsorbant saturé ou quasi saturé, avec un pH compris entre 6,0 et 8,3. Cet horizon, relativement meuble et poreux, présente une bonne capacité de rétention de l'eau. Sa couleur (clarté inférieure à 4 et pureté inférieure à 2) est plus foncée que celle de l'horizon sous-jacent et la transition est graduelle. La matière organique, abondante en surface, diminue progressivement avec la profondeur, mais on observe encore 0,6 % de carbone organique à plus de 40 cm (caractère clinohumique). L'horizon Ach repose souvent sur un horizon de calcaire secondaire.

MCGirard