Larousse agricole 2002Éd. 2002
C

champignon de Paris (suite)

Les principaux ennemis du champignon de couche sont les môles (champignons parasites), certaines bactéries, des virus et des nématodes, des insectes (phorides, sciarides, cécidomyies) et des acariens, dont la pullulation réduit ou arrête la production. Le compost peut aussi être envahi par des moisissures. On lutte contre ces maladies et parasites d'une part en fabriquant un compost hautement spécifique qui permet un envahissement rapide du mycélium et, d'autre part, en exerçant une prophylaxie sévère sur tous les postes de la culture : locaux, appareils, substrat et personnel (propreté, traitements préventifs). Il arrive cependant que des maladies parasitaires, la présence de compétiteurs biologiques ou celle d'insectes ou d'acariens nuisibles rendent les traitements phytosanitaires nécessaires. Ceux-ci doivent tenir compte de la fragilité du champignon et de son aptitude à absorber certaines substances.

Récolte.

Au total, 5 ou 6 récoltes sont effectuées. Les trois premières volées représentent 75 % de la production totale. Pour 1 t de compost, celle-ci est de l'ordre de 200 à 300 kg de champignons ; elle est obtenue au bout de 6 à 10 semaines.

Après la récolte, le compost résiduel, ou « corps de meule », est un humus encore riche et bien structuré. Utilisé en grande culture et en viticulture, il est particulièrement intéressant en sols acides lorsque la fraction calcaire de la terre de gobetage n'a pas été supprimée. En France, la récolte est presque entièrement manuelle. Le rendement moyen varie de 25 à 35 % du poids de compost. Le champignon est vendu sur le marché de frais pour 25 % et, pour le reste, est destiné à la transformation (appertisé, surgelé et lyophilisé pour une très faible part). La consommation française de champignons de couche est de 2,4 kg/hab., dont 58 % sous forme appertisée, 11 % en surgelé et 31 % en frais.

Production.

La production mondiale de champignons de couche représente un peu plus de la moitié de la production totale des champignons cultivés. En 1999, elle était de 1 920 000 t/an dans le monde. L'Europe de l'Ouest en produit 46 %. La France, avec 200 000 t, figure parmi les 4 premiers producteurs mondiaux, avec les États-Unis, les Pays-Bas et la Chine. Environ 75 % de la production est mise en conserve (appertisés et congelés). La filière française s'est fortement concentrée : 112 producteurs et 9 usines en 1999, en majorité dans le Val de Loire, contre 337 producteurs et 33 usines en 1970. La production française subit toutefois la concurrence de la Chine, qui produit à très bas prix, de la Pologne et d'autres pays de l'Europe de l'Est.

champignonnière

Lieu où l'on cultive des champignons.

Raynal

champignonniste

Cultivateur de champignons.

Mazoyer

chancre

1. Méd. vétérin. Ulcère ayant tendance à s'étendre sur les régions voisines.

Bougler/Gallouin

2. Phytopathologie. Plaie très apparente de l'écorce, se manifestant aussi bien sur les jeunes rameaux que sur les branches charpentières ou le tronc des arbres.

Le chancre résulte de la contamination de tissus végétaux par un agent pathogène (champignon ou bactérie), entraînant une nécrose étendue, et de la réaction de l'organe végétal à cette agression, qui a tendance à limiter la plaie.

Chancres superficiels.

Ils peuvent être provoqués par un grand nombre de champignons tels que ceux des genres Monilia, Gloesporium, Phoma, Botrytis, etc. L'apparition du chancre se fait sur le jeune rameau, au niveau de l'écorce, qui parfois se dessèche. Les bourrelets cicatriciels sont simples, et l'on assiste souvent à un rétrécissement progressif de la plaie. Les chancres superficiels assurent la pérennité de l'agent pathogène pendant la mauvaise saison.

Chancres profonds.

Les arbres atteints présentent des formations chancreuses profondes, qui déterminent des plaies entraînant le plus souvent le dessèchement et la mort de l'organe qui les porte (rameau ou branche). Le chancre européen, dû au champignon Nectria galligena, se rencontre fréquemment sur le pommier. L'évolution du parasite est lente et aboutit à la formation de chancres plus ou moins importants sur les rameaux et les branches charpentières. Les fruits peuvent être atteints. Le chancre de l'écorce du châtaignier, dû à Cryphonectria parasitica, est redoutable pour les châtaigneraies. Ce champignon provoque des boursouflures rougeâtres sur les troncs, puis le décollement rapide de l'écorce et la dessiccation de la cime. Le moyen de lutte le plus efficace est l'inoculation des jeunes chancres par des souches du champignon dont la virulence est atténuée, compatibles avec les souches virulentes, dont elles réduisent fortement le pouvoir pathogène.

Chancres d'origine bactérienne.

L'espèce fruitière la plus sensible à ces chancres est le cerisier. Les symptômes de l'infection, due à Pseudomonas syringae morsprunorum, sont très caractéristiques : présence de méplats sur le tronc et les branches, chancres à la base des charpentières, qui dépérissent, puis formation de bourrelets cicatriciels, d'où s'écoule de la gomme, tandis que les feuilles s'enroulent en gouttière et jaunissent. L'infection peut être évitée par des traitements cupriques effectués du début à la fin de la chute des feuilles.

Raynal

chandelle

Sur un tracteur agricole, tige métallique réglable en hauteur par un système de filetage, reliant chacune des deux barres inférieures d'attelage aux bras du relevage hydraulique.

Aubineau

chanfrein

Partie de la tête de certains animaux (bovins, équins...) s'étendant du front au mufle et formant la voûte des fosses nasales.

Bougler/Gallouin

chanvre

Plante textile appartenant à la famille des cannabinacées, dont on utilise la fibre et la graine (chènevis).
On nomme chènevière le champ où on cultive le chanvre.

Certaines variétés de chanvre (chanvre indien) sont également cultivées pour leur inflorescence, qui fournit une drogue à pouvoir euphorisant appelée « haschisch », « chira », « kif », etc.

Botanique et biologie.

Le chanvre (Cannabis sativa) est une espèce annuelle dioïque ; on rencontre cependant dans les populations cultivées des individus monoïques ou intermédiaires entre un mâle vrai et une femelle vraie. La tige du chanvre, qui peut atteindre de 4 à 5 m de haut, renferme des faisceaux de fibres plus courtes que celles du lin, donnant une filasse plus longue, mais plus grossière. Les pieds mâles sont plus grêles et plus précoces que les pieds femelles. Le fruit, ou chènevis, est un akène dont l'embryon et l'albumen sont riches en huile.